Alors que les hostilités se poursuivent entre Israël et les combattants palestiniens, l'incertitude règne sur les négociations menées au Caire en vue d'une trêve. Le Premier ministre israélien a répété qu'Israël "ne négociera pas sous le feu". "Nous n'avons à aucun moment déclaré que (l'offensive militaire israélienne) était terminée", a souligné Benjamin Netanyahu. "L'opération va se poursuivre jusqu'à ce que son objectif - le rétablissement du calme pendant une période prolongée - soit atteint. Je l'ai dit au début et pendant toute l'opération: cela va demander du temps, et nous devons faire preuve de persévérance." Conforté par le soutien de l'opinion publique israélienne, le Premier ministre reste intransigeant dans ses déclarations publiques, refusant de paraître lâcher quelque chose au Hamas. Il s'est en même temps déclaré prêt à voir l'Autorité palestinienne, plus modérée, jouer un rôle. Plusieurs dizaines d'Israéliens ont toutefois bravé samedi soir l'interdiction de manifester dans Tel Aviv contre la poursuite des opérations militaires dans la bande de Ghaza. Le rassemblement avait été interdit par la police invoquant des restrictions militaires dans les villes à portée des roquettes palestiniennes.
Pression palestinienne Israéliens et Palestiniens ont été incapables de s'entendre au cours de discussions indirectes organisées au Caire par l'entremise des Egyptiens sur la prolongation du cessez-le-feu de 72 heures entré en vigueur mardi passé. Les combats meurtriers ont repris vendredi: Israël refuse toujours de lever le blocus qui asphyxie la bande de Ghaza depuis 2006. Israéliens et Palestiniens se rejettent la responsabilité de l'échec de ces négociations. Les chances que les négociations en vue d'une nouvelle trêve aboutissent dans l'immédiat sont "faibles", a résumé dimanche un membre de la délégation palestinienne au Caire. "Il est possible que la délégation palestinienne rentre pour des consultations avec les leaders" en territoire palestinien, a ajouté Ezzat al-Rishq, un haut responsable du Hamas. Les médiateurs égyptiens devaient rendre compte de la position israélienne en milieu de journée. Nouveaux raids Sur le terrain les hostilités continuaient. La bande de Ghaza a subi des frappes israéliennes: des raids ont été menés sur une vingtaine d'objectifs, a indiqué Tsahal hier matin. Trois Palestiniens y ont perdu la vie, selon des sources médicales. Ce qui porte à près de 150 frappes de l'aviation israélienne dans la bande de Ghaza depuis la reprise du conflit vendredi matin. Au total, 99 roquettes ont été tirées de la bande de Ghaza depuis lors, a précisé l'armée israélienne, dont deux hier matin. Au moins 14 Palestiniens ont été tués depuis la rupture de la trêve, et côté israélien, un civil et un soldat ont été légèrement blessés vendredi. Des manifestations de soutien aux Palestiniens ont à nouveau eu lieu dans plusieurs métropoles du monde. A Paris, Londres ou Le Cap (Afrique du Sud), des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue pour demander l'arrêt de l'"agression israélienne" et la "levée du blocus, illégal et criminel, de Ghaza". Le Hamas ne fera aucune concession Le Hamas palestinien a prévenu qu'il ne ferait aucune concession à Israël alors que se poursuivent les hostilités dans la bande de Ghaza. Il n'y aura pas de retour en arrière. La résistance va se poursuivre de toutes ses forces. L'intransigeance de l'occupant (israélien) ne lui apportera rien et nous ne ferons aucune concession sur les exigences de notre peuple, a affirmé dans un communiqué Fawzi Barhoum, un porte-parole du mouvement islamiste à Ghaza. Fawzi Barhoum s'exprimait alors que le flou régnait sur une reprise ou non de discussions indirectes menées au Caire avec les Israéliens et l'entremise des Egyptiens.
Faible chance que les négociations aboutissent Les chances que les négociations indirectes entre Palestiniens et Israéliens au Caire aboutissent à un nouveau cessez-le-feu dans l'immédiat dans la bande de Ghaza sont faibles, a estimé hier un membre de la délégation palestinienne en Egypte. Il est possible à tout moment que la délégation palestinienne rentre pour des consultations avec les leaders en territoire palestinien, a ajouté Ezzat al-Rishq, un haut responsable, au sein de la délégation, du mouvement islamiste Hamas, cible d'Israël dans son offensive contre Ghaza. Les chances de succès des négociations sont faibles, a-t-il répété. Toutefois, a-t-il assuré, la décision finale ne sera pas prise avant une rencontre en fin de matinée avec les médiateurs égyptiens, qui doivent leur rendre compte de la position israélienne. La France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne ont appelé samedi Israël et les Palestiniens à un cessez-le feu immédiat dans la bande de Ghaza, dans une déclaration conjointe des ministres des Affaires étrangères des trois pays. Nous sommes très inquiets de la reprise des hostilités dans la bande de Ghaza. Nous appelons les deux parties à revenir immédiatement à un cessez-le-feu, affirment les trois ministres, Laurent Fabius (France), Philip Hammond (Grande-Bretagne) et Frank-Walter Steinmeier (Allemagne). Nous apportons notre plein soutien aux efforts engagés par l'Egypte à cet effet, ajoutent-ils. Toutes les parties en présence devraient prendre des mesures immédiates pour répondre aux besoins humanitaires, y compris en facilitant l'accès aux populations, poursuivent MM. Fabius, Hammond et Steinmeier. Les trois chefs de la diplomatie se disent prêts à apporter (leur) soutien à une trêve durable. Nous avons d'ores et déjà fait des propositions dans ce sens. Nous allons poursuivre notre travail sur ce point, avec l'ensemble de nos partenaires, soulignent-ils. Ils rappellent que la trêve doit prévoir des mesures susceptibles de répondre à la fois aux préoccupations d'Israël en termes de sécurité et aux demandes palestiniennes en ce qui concerne la levée des restrictions sur Ghaza. L'objectif final doit être un retour aux négociations sur la base de la solution des deux Etats, qui reste la seule façon de résoudre le conflit et de mettre un terme aux souffrances qu'il cause, une fois pour toutes, concluent les trois ministres européens.