Le ministre marocain de l'Economie et des Finances Mohammed BOUSSAID a reçu lundi dernier à Rabat, une mission composée de hauts responsables de la direction de la Banque africaine de développement (BAD). Cette rencontre a été consacrée à l'annonce officielle de l'accomplissement des formalités relatives à la constitution juridique du Fonds Africa50 et à l'établissement de son siège social à Casa Finance City "CFC". Un communiqué conjoint de la BAD et de CFC a expliqué que le fonds Africa50 est une nouvelle plateforme d'investissement destinée au financement de projets d'infrastructures nationaux et régionaux pour la transformation structurelle de toute l'Afrique. Il cible des sources variées d'investissements. Il s'agit, en l'occurrence, des Etats africains, des institutions financières internationales et régionales ainsi que les fonds de pensions, des fonds souverains et d'entité du secteur privé. Le fonds Africa50 sera établi comme une société financière à vocation commerciale avec sa propre structure de bilan, de gestion et de gouvernance. S'agissant de la structure de l'actionnariat du fonds Africa50, elle a été conçue de manière à fournir une proposition d'investissement attractive pour une large gamme d'investisseurs. Ainsi, le fonds émettra trois catégories d'actions qui seront allouées aux Etats africains, aux institutions de financement régionales et internationales de développement et aux autres institutions financières publiques. Quant à la 3ème catégorie d'actions, elle sera dédiée aux sociétés privées et aux particuliers. Pour Charles Boamah, vice-président chargé des Finances à la BAD, la mise en place du fonds Africa50 est en phase de constitution administrative, lors de laquelle, il devrait procéder au déblocage des fonds nécessaires au démarrage de l'Africa50 qui sera doté d'une capitalisation initiale de 3 milliards de dollars. Cette enveloppe budgétaire sera portée ultérieurement à 10 milliards de dollars. Sur ce volet, M. Boamah a indiqué que la BAD compte investir 500 millions de dollars dans ce fonds au long terme. Quant à la contribution financière marocaine, elle est toujours en discussion, selon le responsable de la Banque africaine. Le choix de Casablanca Finance City est le résultat d'un processus de consultation compétitif parmi plus d'une dizaine de pays africains qui ont exprimé leur intérêt à accueillir Africa50. Conçu par la BAD, afin de libérer tout le potentiel de croissance du continent, Africa50 a pour objectif d'offrir l'appui et les ressources nécessaires au bouclage rapide des financements et à l'élaboration de projets bancables pour accélérer la réalisation des infrastructures. Ce qui distingue Africa50 comme une initiative sans précédent, est sa nature multidimensionnelle qui interviendra sur l'ensemble du cycle des projets et combinera les activités initiales de développement à celles de financement à long terme. Africa50 sera donc le moteur de la mobilisation de ressources et un cadre de collaboration tant des acteurs publics que privés. Il s'agira d'une entité autonome légalement et financièrement indépendante qui bénéficiera toutefois du partenariat étroit avec la BAD et les Etats africains pour faciliter l'atteinte rapide des objectifs de développement, a précisé la même source. Le Maroc reste le premier client de la BAD avec un portefeuille actif qui compte 28 opérations représentant un montant d'engagements nets de plus de 2,3 milliards d'euros en 2013. La configuration sectorielle des fonds engagés témoigne d'une forte concentration dans les infrastructures qui représentent près de 90 % des engagements, dont les énergies renouvelables, les transports, l'eau et l'assainissement. Les autres engagements viennent en soutien au secteur des réformes publiques, à l'adéquation formation-emploi, au secteur privé et à l'agriculture.