La coalition dirigée par les Etats-Unis a frappé dans la nuit des positions de l'organisation Etat islamique (EI) dans les environs de la ville d'Aïn al-Arab (Kobané en kurde), encerclée par le groupe extrémiste, selon une ONG. Avant et après minuit, des avions venus de Turquie ont lancé plusieurs frappes sur des positions et des routes d'approvisionnement de l'EI à près de 35 km à l'ouest et au sud de Kobané, située à la frontière avec la Turquie, a indiqué Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Ces raids interviennent près de 24 heures après les premières frappes menées par Washington et ses alliés arabes contre l'organisation djihadiste sur le sol syrien depuis le début de la lutte contre l'EI. Au moins 120 djihadistes ont péri dans ces frappes aériennes et attaques aux missiles, selon l'OSDH. L'EI, qui sème la terreur dans les territoires qu'il contrôle en Irak et en Syrie, a lancé il y a une semaine une offensive dans les environs d'Aïn al-Arab dans le but de prendre cette ville kurde et s'assurer une continuité territoriale sur une large portion de la frontière entre la Turquie et la Syrie. Cette offensive a poussé plus de 130 000 civils kurdes à fuir en Turquie. Par ailleurs, l'OSDH a rapporté, en citant des habitants et des militants sur place, qu'au moins dix frappes avaient visé mercredi matin les environs de Boukamal, ville de l'est de la Syrie et frontalière de l'Irak. L'ONG a indiqué que ces frappes étaient plus puissantes que celles menées par le régime de Bachar al-Assad dans cette zone, mais elle n'était pas en mesure de confirmer qu'il s'agissait bien de raids de la coalition anti-EI.
La Turquie n'a pas été utilisée pour les frappes Ni l'espace aérien de la Turquie ni sa base aérienne d'Incirlik (sud-est) n'ont été utilisés pour les frappes de la coalition dans la nuit de mardi à mercredi contre le groupe Etat Islamique (EI) en Syrie, ont affirmé des sources officielles turques. Notre espace aérien et notre base n'ont pas été utilisés, a précisé l'une de ces sources sous couvert de l'anonymat. L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a pour sa part affirmé que des avions venus de Turquie avaient mené ces raids. Il n'est pas question que la Turquie, son espace aérien ou sa base d'Incirlik aient été utilisés pour des raisons opérationnelles lors des raids de la coalition, a souligné un responsable de l'entourage du Premier ministre Ahmet Davutoglu. Ces frappes aériennes ont visé les positions des djihadistes dans les environs de la ville kurde d'Aïn al-Arab (Kobané en kurde), complètement encerclée par le groupe extrémiste, selon l'ODSH. La poussée de l'EI dans cette zone a provoqué un afflux massif de quelque 140 000 civils vers la Turquie depuis la semaine dernière. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré avant-hier que la Turquie pourrait apporter un soutien militaire aux opérations contre l'EI. Nous apporterons le soutien nécessaire à cette opération. Ce soutien pourrait être militaire et politique, a dit le président turc à New York, où il assiste à l'Assemblée générale des Nations unies. Membre de l'Otan, la Turquie, que Washington souhaite rallier à la coalition mise en place contre les djihadistes présents en Irak et en Syrie, était pour l'heure plutôt réticente à s'engager.