Nous savons que les Etats-Unis ont la haute main sur la réflexion stratégique et pratiquement imposent les cadres d'analyse. Nous savons également que les Etats-Unis ne produisent pas de " stratégie sur le mur" et le contournent plus que de butter dessus. Pratiquement, toutes les analyses produites dans tous les pays ne peuvent pas se passer des références à faire aux études américaines. Ce sont les concepts américains qui structurent les analyses mondiales et c'est toujours par rapport à eux que se développent des analyses dans le monde. La fin de l'empire américain ? En tout cas, il n'y a pas d'indices qui nous mettent sur cette voie. C'est toujours l'hyper puissance américaine qui fait l'actualité, qui fait l'histoire contemporaine, qui impose des " GMO" dans les pays musulmans, et même son équivalent en Asie et en Afrique. La Qaida et les Etats-Unis se sont rendus de grands services. Là où il y a la Qaida, il y a les Etats-Unis et là où il y a les Etats-Unis, il y a la Qaida. Les attentats du 11 septembre ont offert aux Américains l'occasion d'une présence militaire permanente qui s'est étendue jusqu'aux frontières de la Russie, jusqu'à proximité de la Chine. Ces attentats ont même fait oublier aux européens qu'ils courraient derrière l'identification du pilier européen au sein de l'Otan au point où on ne parle plus d'une Union Européenne partenaire des Etats-Unis mais plutôt d'une Europe américaine. L'Otan veille à ce que l'Europe ne soit pas autonome en matière de défense et l'Europe ne l'est pas et ne le sera pas. Faudrait-il oublier que la Turquie est membre de l'Otan quand il va falloir faire une lecture de sa politique d'action à l'égard de la Syrie ? En 1996, il y a eu formation de l'axe Israël, Turquie, Etats-Unis. En réaction, une année plus tard, il y a eu formation de l'axe Syrie, Irak, Iran. L'Irak est tombé, la Syrie est ciblée pour l'inscrire dans cette perspective, quant à l'Iran, il le sera (selon les ambitions occidentales et Israéliennes) après la chute de la Syrie et l'isolement du Hizbollah. La Qaida ne " donne " plus. Elle ne joue plus le rôle d'épouvantail en mesure de légitimer le " parapluie " américain. La nouvelle organisation dite Deach permettra aux Etats-Unis d'atteindre l'objectif géopolitique par le renversement du régime syrien et ce sans passer par le Conseil de sécurité onusien et le gouvernement russe. Obama va brûler la politesse à Poutine.