10e dans la classification internationale des maladies, l'envenimation scorpionique continue d'emporter plus d'une centaine de personnes par an dans notre pays. La question de savoir si les dispositions préventives préconisées par le programme national de lutte contre ce fléau ont été prises est posée en cette période chaque année. Les facteurs favorisant la présence du scorpion et le risque de piqûre n'ont pas changé, c'est dire que l'amélioration du cadre de vie d'une population analphabète, pauvre et résignée, habitant souvent sur des gîtes de scorpion et loin de se mesurer à un élément "naturel" n'est pas prise en compte par les collectivités locales. Ajoutée aux éléments sociaux, la défaillance de l'hygiène et de l'éclairage publics n'est pas pour résoudre le malaise et les problèmes de santé publique qui caractérisent certaines zones plus que d'autres. Les aménagements entrepris au titre du programme de relance économique souvent mal réfléchis et mal répartis n'ont pas changé grand-chose dans les banlieues. N'en déplaise aux membres permanents et multisectoriels des comités de wilaya dont les actions devenues administratives sont impuissantes devant ce qui est taxé de "maladie contrôlable par l'hygiène du milieu". Toutefois, le chiffres commencent à s'améliorer, petit à petit. En effet, pas moins de 2.040 personnes ont été victimes de piqûres de scorpion, de janvier à fin aout de 2014, dans la wilaya de Ghardaïa, sans causer de décès, a-t-on appris auprès de la direction locale de la Santé et de la population (DSP). La commune de Guerrara est l'une des localités les plus touchées par les piqûres de scorpion, avec 528 cas, suivie de celles de Ghardaïa (304), Berriane (287), El-Menea (178) et Métlili (146), révèlent les statistiques de la DSP. Les piqûres et les envenimations scorpioniques continuent d'être un problème de santé publique pour la région de Ghardaïa, malgré l'objectif zéro décès atteint durant cette période, a-t-on déploré au service de la prévention de la DSPH de Ghardaïa. Ce fléau de piqûres de scorpion constitue le premier cas d'intoxication dans la wilaya de Ghardaïa, devant les intoxications alimentaires avec 49 cas durant la même période, a-t-on précisé en se référant aux données épidémiologiques de la wilaya. La mise en place d'une couverture sanitaire de proximité répondant aux exigences de lutte contre l'envenimation et la généralisation de l'électrification publique, dans les différentes localités de la wilaya, ont permis de sauver de nombreux cas d'une mort certaine, notamment chez les enfants en milieu rural, a-t-on expliqué. Pour accompagner cette démarche, il est opportun que les services des communes déploient plus d'efforts pour lutter contre l'insalubrité publique, notamment dans les zones urbanisées et encourager le ramassage et la collecte de ces insectes au profit de l'institut Pasteur d'Algérie afin de fabriquer le sérum anti-venin de scorpion, selon la même source. Seul 291 scorpions ont été ramassés durant les huit mois de l'année en cours par les jeunes de quelques communes, selon les statistiques des services de la santé, précisant que cette opération n'a pas pu se faire dans plusieurs communes de la wilaya faute de financements. La wilaya de Ghardaïa a enregistré, l'an dernier, 2.734 cas de victimes de piqûres de scorpion, dont trois décès, et le ramassage, dans six communes sur treize, de 3.739 scorpions au profit de l'IPA, a-t-on rappelé.