Les prix du pétrole montaient hier en Asie à la faveur de bons chiffres pour l'emploi aux Etats-Unis et de la perspective d'une hausse de la demande de brut pendant les mois d'hiver dans l'hémisphère Nord. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en décembre prenait 38 cents, à 79,03 dollars, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance s'appréciait de 49 cents, 83,88 dollars. Enlisés dans une forte tendance baissière depuis la mi-juin, s'expliquant notamment par des perspectives de demande morose face à une offre surabondante et un dollar fort, les prix ont dégringolé en début de semaine dernière jusqu'à des plus bas depuis 2011 à New York et 2010 à Londres, avant de se reprendre sous l'effet notamment de bonnes statistiques aux Etats-Unis. Le premier consommateur mondial de brut au monde a en effet enregistré un recul de son taux de chômage en octobre, qui s'est établi à son plus bas niveau depuis juillet 2008, à 5,8%, contre 5,9% le mois précédent. Les embauches ont été un peu moins bien accueillies, l'économie américaine n'ayant créé que 214 000 emplois ce mois-là, contre des attentes autour de 235 000 créations de postes. Dans l'ensemble, ces chiffres "témoignent de la croissance régulière de l'emploi aux Etats-Unis", note Desmond Chua, analyste chez CMC Markets à Singapour. La United Overseas Bank de Singapour souligne par ailleurs que les cours profitent de facteurs saisonniers à l'approche de l'hiver dans l'hémisphère nord "qui devrait soutenir la demande en produits pétroliers" et en particulier du fioul domestique. Côté offre, les douze pays membres de l'Opep, qui pompent plus du tiers du brut mondial, doivent se réunir le 27 novembre à Vienne pour discuter de leur objectif commun de production, fixé à 30 millions de barils par jour depuis fin 2011. Dans ses prévisions actualisées annoncée la semaine dernière, le cartel a indiqué prévoir désormais de 28,2 millions de barils par jour en 2017, plus de 2 millions sous la production actuelle. Le brut de l'Opep doit rivaliser avec le reste de l'offre mondiale, qui augmente sensiblement, notamment en Amérique du Nord. Depuis la crise financière de 2008, lorsque la production américaine avait chuté, l'offre des Etats-Unis, sur un rythme hebdomadaire, a plus que doublé. Le boom de la production de pétrole issu du schiste aux Etats-Unis force notamment les fournisseurs du premier consommateur mondial d'or noir à trouver d'autres débouchés sur un marché mondial déjà bien approvisionné. Vendredi, le baril de "light sweet crude" (WTI) avait avancé de 74 cents, à 78,65 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le Brent avait fini à 83,39 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 53 cents.