Les cours du pétrole continuaient de se replier hier dans les échanges matinaux en Asie, les violences en Irak, causes de la flambée de ces derniers jours, n'ayant pas pour le moment perturbé la production de brut. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en août cédait 47 cents, à 105,70 dollars, et le baril de Brent de la mer du Nord, livraison en août lui aussi, reculait de 19 cents à 113,93 dollars. "Les cours se sont repliés car la production pétrole irakienne n'est toujours pas affectée par les violences en cours dans le pays", ont indiqué les analystes de la banque de Singapour, United Overseas Bank, dans une note. Les cours se stabilisent, voire se consolident, car "la plus grande partie de la prime liée au risque géopolitique a été prise en compte", a ajouté Desmond Chua, analyste chez CMC Markets. Les insurgés menés par l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) se sont emparés lundi de la cité de Tal Afar dans la province de Ninive (nord-ouest), et de son aéroport. Ils se sont en revanche retirés sans combats d'un poste-frontière avec la Syrie conquis la veille et de nouveau aux mains des forces armées. Durant le weekend, ils avaient pris de nouvelles localités de la province stratégique occidentale d'Al-Anbar, dont un premier poste-frontière. Pour le moment, les insurgés n'ont pas pénétré dans le sud du pays, où sont installées la majorité des infrastructures pétrolières. Deuxième producteur de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole), l'Irak détient plus de 11% des réserves prouvées dans le monde et produit actuellement près de 3,4 millions de barils par jour. La veille, les cours du pétrole coté à New York ont terminé en baisse, les violences en Irak, à l'origine d'une nette montée des prix au cours des dernières séances, n'ayant pas encore d'impact sur la production de brut du pays. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en août a cédé 66 cents sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) pour s'établir à 106,17 dollars. Le baril de Brent de la mer du Nord pour la même échéance a terminé à 114,12 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 69 cents par rapport à la clôture de vendredi. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a promis une aide intensive à l'Irak face à la "menace" de l'offensive d'insurgés sunnites. Mais l'offensive des rebelles qui "n'a pas encore eu d'effet sur la production, ne présente pas pour l'instant de menaces imminentes", a relevé Matt Smith de Schneider Electric. "A moins qu'on observe une réelle détérioration ou escalade des violences, les cours du brut ne devraient pas augmenter beaucoup plus", a-t-il avancé. Ils avaient beaucoup augmenté au début de la crise, atteignant leur plus haut niveau depuis septembre jeudi pour le Brent et vendredi pour le WTI. Dans ce contexte, "le marché se rappelle que le prix du baril de pétrole de WTI est fortement dépendant de la situation aux Etats-Unis, où l'approvisionnement est abondant", a souligné Carl Larry de Oil Outlooks and Opinion. En raison de problèmes et d'épisodes de maintenance ayant affecté plusieurs oléoducs reliés à Cushing, le terminal pétrolier de l'Oklahoma où est entreposé le brut servant de référence au WTI, les autorités américaines devraient, selon lui, faire état mercredi d'une nouvelle hausse des réserves de pétrole dans le pays enregistrée la semaine dernière.