Après la visite effectuée à Alger par le président du Conseil des ministres italien, Matteo Renzi, en décembre dernier, c'est hier au tour du ministre des Affaires étrangères italien, Paolo Gentiloni de se trouver à Alger pour poursuivre et surtout approfondir le dialogue politique et la coopération bilatérale entre les deux pays. Ainsi, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, s'est entretenu hier avec son homologue italien, Paolo Gentiloni en présence des membres des deux délégations. D'ailleurs, il est important de signaler que cette visite du ministre italien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale se tient en prévision de la tenue de la 3e réunion de haut niveau algéro-italienne, prévue durant le premier semestre de l'année en cours. Les chefs des diplomaties des deux pays ont procédé à un échange de vues sur un large éventail de questions de l'actualité régionale et internationale, en particulier la situation en Libye, au Mali et au Proche-Orient. En matière d'énergie, le ministre italien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Paolo Gentiloni, a affirmé que "nous sommes intéressés par le projet " Galsi " et nous soutenons l'idée d'une diversification des sources en matière d'énergie". Le gazoduc qui devrait passer par la Sardaigne possède un volume de 8 milliards de m3/an alors que la part de l'Algérie dans ce projet est de 41,6%. Et justement, à propos du développement des relations économiques entre l'Algérie et l'Italie, le chef de la diplomatie italienne a déclaré : "C'est vrai que la coopération algéro-italienne mérite d'être améliorée", ajoutant que "l'un des objectifs principaux de la prochaine Commission mixte, prévue cette année à Rome, consiste à identifier comment donner un nouvel élan à cette coopération". Pour le ministre italien, la promotion des relations économiques algéro-italiennes nécessite une coopération plus accrue entre les entreprises des deux pays, relevant, dans ce sens, l'intérêt des firmes italiennes à prendre part aux grands projets de développement que l'Algérie compte lancer dans l'avenir. Il s'agit notamment de projets dans des domaines comme la construction de logements et de ports maritimes comme celui prévu prochainement près d'Alger. Le rapprochement entre les petites et moyennes entreprises des deux pays pour la création d'emplois et la promotion des investissements est aussi un objectif à concrétiser entre les deux parties. "L'objectif de ma visite en Algérie est de renforcer les relations bilatérales et surtout donner un nouvel élan à notre coopération, notamment sur le plan économique", a déclaré à la presse M. Gentiloni.
Les deux pays pour la promotion d'une réconciliation nationale Lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue italien, M. Lamamra a souligné que la question libyenne "a pris beaucoup de temps" dans les échanges entre les deux parties, qui sont "en parfaite accord" sur la nécessité de promouvoir une solution "pacifique" et "consensuelle". "Nous sommes en parfaite accord sur le fait que nous cherchons à promouvoir une solution pacifique, consensuelle impliquant toutes les parties libyennes à l'exclusion des groupes terroristes identifiés comme tels par le Conseil de sécurité des Nations unies", a-t-il souligné. Le chef de la diplomatie algérienne a également précisé que les efforts du représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour la Libye et chef de la Misnul, Bernardino Léon, "doivent être soutenus par toutes les bonnes volontés à travers le monde et en Libye en particulier". De son côté, le MAE italien a indiqué que son pays et l'Algérie "sont convaincus qu'il n'existe pas de solution dans la division du pays (Libye), ni de solution militaire possible, mais qu'il est nécessaire d'encourager un processus de réconciliation entre les différentes parties". Il a affirmé, dans ce sens, que l'Algérie et l'Italie "partagent totalement et soutiennent le travail de l'envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour la Libye". Enfin, M. Gentiloni a conclu en précisant que l'Algérie et l'Italie "travailleront pour aider à concrétiser et renforcer ces résultats et encourager les parties qui n'ont pas participé jusqu'ici au processus de réconciliation nationale à y prendre part".