Wall Street a légèrement baissé jeudi, se contentant de suivre la chute de la Bourse chinoise et le déclin des places européennes, sans que l'actualité américaine retienne l'attention du marché: le Dow Jones a cédé 0,20% et le Nasdaq 0,17%. Selon des résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a perdu 36,87 points à 18 126,12 points, et le Nasdaq, à dominante technologiques, 8,62 points à 5 097,98 points. L'indice élargi S&P 500, particulièrement surveillé par les investisseurs, a reculé de 0,13%, soit 2,69 points, à 2 120,79 points. "Il n'y a pas grand-chose à dire aujourd'hui", a reconnu Sam Stovall, de S&P's Capital IQ. A cause d'un jour férié lundi, "c'est une semaine raccourcie, beaucoup de gens sont absents et je pense que l'on digère surtout la nette hausse d'hier", à l'issue de laquelle le Nasdaq avait battu un record de clôture, a-t-il expliqué. La journée n'a pourtant pas été vierge d'indicateurs aux Etats-Unis, avec notamment une hausse plus forte que prévu des promesses de vente de logements le mois dernier, mais "la tendance est de toute façon bonne dans l'immobilier, donc ce n'était pas une surprise", selon M. Stovall, pour qui le marché attend surtout une seconde estimation du produit intérieur brut (PIB) américain, après l'annonce d'une stagnation en première évaluation. "On peut toujours supposer que des investisseurs attendent ce chiffre, (mais) le marché est surtout avide de nouveaux indicateurs", sur le trimestre en cours, a relativisé Brent Schutte, de BMO Private Bank. Dans ce contexte peu animé, la petite faiblesse de Wall Street semblait surtout s'expliquer par un accès de pessimisme au niveau mondial, "qui est le résultat d'une dissipation de l'optimisme sur un accord quant à la dette grecque, et d'une chute du marché chinois face à des préoccupations sur les liquidités", la Bourse de Shanghai ayant perdu quelque 6,5%, comme l'ont noté les experts de la maison de courtage Charles Schwab. La Grèce et le risque de sa sortie de l'euro ont assombri les débats des grands argentiers et banquiers centraux du G7, réunis en Allemagne au moment où le ton remonte entre Athènes et ses créanciers, au premier rang desquels le Fonds monétaire international (FMI). Dans le détail des valeurs, l'actualité de la séance a été dominée par l'acquisition pour 37 milliards de dollars du fabricant de composants électroniques Broadcom par son concurrent américano-singapourien Avago Technologies. Avago a pris 0,63% à 142,38 dollars, tandis que Broadcom, qui avait bondi la veille de plus de 20% sur fond de rumeurs sur cet achat confirmé jeudi, a abandonné 1,58% à 56,25 dollars. Comme la veille, une série de résultats animaient le secteur de la distribution. La chaîne de magasins de vêtements Express a ainsi pris 4,75% à 17,41 dollars, après avoir annoncé une nette hausse de ses ventes trimestrielles, à périmètre comparable, et avoir relevé ses prévisions pour l'année en cours. Sur le même créneau, la chaîne Abercrombie & Fitch a bondi de 13,49% à 22,30 dollars, malgré un chiffre d'affaires trimestriel en baisse, après avoir dit s'attendre à une "amélioration" de ses ventes lors du trimestre en cours. A l'inverse, la chaîne de magasins de ventes en gros Costco a perdu 0,80% à 144,26 dollars, après avoir fait état de ventes trimestrielles jugées inférieures aux attentes, à un peu plus de 25 milliards de dollars. GoPro, spécialiste des mini-caméras, a avancé de 6,63% à 56,81 dollars, après l'annonce par le géant de l'internet Google (-0,01% à 554,18 dollars) d'un partenariat dans la réalité virtuelle. Le groupe pharmaceutique Johnson & Johnson, qui va céder pour 2 milliards de dollars une filiale de pacemakers, stents et cathéters, a peu réagi à cette annonce, et gagné 0,02% à 66,20 dollars.