La 9ème session du Conseil d'association Algérie-Union européenne s'est ouverte, avant-hier à Bruxelles, sous la coprésidence du ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, M. Ramtane Lamamra, et de la Haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Mme Federica Mogherini. A l'issue de cette session, ils ont procédé à la signature d'un protocole d'accord établissant les principes généraux de la participation de l'Algérie aux programmes de l'UE ouverts aux pays tiers, et d'un mémorandum d'entente relatif au Cadre unique d'appui à la coopération pour la période 2014-2017. Cette réunion statutaire annuelle de la plus haute instance de concertation et de dialogue politique entre l'Algérie et l'UE, instituée par l'Accord d'association, les liant depuis septembre 2005, constitue l'occasion de passer en revue l'état et les perspectives des relations de coopération et de partenariat entre les deux parties et d'examiner les moyens de les renforcer davantage dans différents domaines. La session de 2015 revêt un caractère particulier puisqu'elle se tient au moment où les deux parties célèbreront, en septembre prochain, le 10ème anniversaire de l'entrée en vigueur de l'Accord d'association et s'inscrit aussi dans le sillage des changements à la tête des différentes institutions de l'UE suite aux élections européennes de mai 2014. Elle intervient également dans un contexte marqué par la relance de la coopération bilatérale avec le lancement, en mai dernier à Alger, du Dialogue politique de haut niveau dans le domaine de l'énergie.
Signature d'un accord-cadre de financement multisectoriel L'Algérie et l'Union européenne ont signé, un accord-cadre de financement de près de 140 millions d'euros destinés aux projets dans les secteurs de la justice, de l'emploi et à soutenir les actions de diversification de l'économie, et d'un mémorandum d'entente relatif au Cadre unique d'appui à la coopération pour la période 2014-2017. Ce document a été paraphé par le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, et la Haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Mme Federica Mogherini. Intitulé Cadre unique d'appui, ce mémorandum d'entente couvrira la période 2014-2017 pour financer, essentiellement, les actions entreprises dans le cadre de la réforme de la justice et la participation citoyenne, la diversification de l'économie et aussi celles liées au marché de travail et la création d'emplois. Le montant de cette dotation financière oscillera entre 121 et 140 millions d'euros. M. Lamamra et Mme Mogherini ont également signé un deuxième protocole d'accord portant sur la participation algérienne aux programmes de l'Union européenne, ouverts aux pays tiers. Cet accord-cadre va établir les principes de cette participation notamment aux programmes de transfert technologique et d'échange d'expertise. S'exprimant à l'issue de la cérémonie de signature, M. Lamamra a précisé que ces deux accords entraient dans le cadre de la mise en oeuvre de l'Accord d'association qui consacre des financements européens à la réalisation d'un certain nombre de programmes et projets en Algérie. "C'est une manière d'indiquer que l'Accord d'association n'est pas seulement un cadre conceptuel mais un instrument concret de soutien aux efforts de réformes et de développement de l'économie" en Algérie, a-t-il déclaré à la presse. M. Lamamra a indiqué, à ce propos, que "ces contributions financières européennes, pouvant venir en soutien à notre effort de développement, sont les bienvenues pour l'Algérie qui subit de plein fouet les problèmes inhérents à la baisse considérable du prix de pétrole". Ces deux accords, a-t-il ajouté, "viennent à point nommé dans le contexte actuel pour soutenir les propres efforts du gouvernement algérien". De son côté, Mme Mogherini a souligné que ces deux accords allaient "renforcer d'une manière très concrète la coopération entre l'Algérie et l'Union européenne".
Dans ce partenariat, l'Algérie a donné plus qu'elle n'a reçu Le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, M. Ramtane Lamamra a déclaré à Bruxelles que l'accord d'association Algérie-UE a beaucoup plus profité à la partie européenne en affirmant qu'une autre évaluation de ce partenariat s'imposait actuellement. "Dans ce partenariat, l'Algérie a donné plus qu'elle n'a reçu (…) cela fait dix ans depuis qu'on a conclu l'accord et une évaluation s'impose", a déclaré le ministre lors d'une conférence de presse, animée à l'issue de la 9eme réunion du Conseil d'association Algérie-UE. Le chef de la diplomatie algérienne a précisé qu'aujourd'hui il faut s'attacher à l'esprit de cet accord en évoluant davantage et de manière déterminée dans le respect mutuel et l'équilibre des intérêts. "Nous pouvons faire des adaptations dans la mise en œuvre de ce document de telle sorte que les intérêts de l'Algérie soient pris en charge", a expliqué à l'APS M. Lamamra en indiquant que les circonstances de la conclusion de cet accord en 2002 ne sont plus les mêmes aujourd'hui aussi bien en Algérie qu'en Europe. D'ailleurs, ces exigences ont constitué la ligne directrice des discussions tenues avec la partie européenne dans le cadre des dialogues politique et économique organisés lors cette session, a-t-il enchaîné en faisant savoir que la chef de la diplomatie européenne, Mme Federeca Mogherini a montré beaucoup d'attention à la question du développement futur de ce partenariat, posée par l'Algérie. M. Lamamra a fait remarquer dans ce sens que la baisse des recettes douanières due au démantèlement tarifaire des produits importés des pays de l'Union ne s'est pas traduite pour autant par un accès des produits algériens au marché européen pourtant, prévu dans l'accord. "Il est clair que nous n'avons pas eu l'accès que nous souhaitons au marché européen. Il y a des barrières tarifaires et d'autres non tarifaires, il y a des écueils bureaucratiques et autres (obstacles) qui font que nos producteurs publics et privés n'ont pas pu réaliser le potentiel en matière d'exportation vers l'Europe", a-t- il constaté. S'y ajoute la faiblesse des investissements européens en Algérie, a encore relevé M. Lamamra, appelant les Etats membres de l'UE à promouvoir l'afflux des investissements productifs pouvant contribuer à l'émergence d'une économie algérienne diversifiée. Le ministre a également noté avec regret la réduction des parts de l'Algérie sur le marché gazier européen à environ 13%, alors qu'elle garantit un approvisionnement stable sur des bases commerciales. Jeudi, l'Algérie a relevé dans sa déclaration sanctionnant la réunion du Conseil d'association l'évolution de la relation de coopération avec l'UE, son premier partenaire dans la région, qui reste en deçà de ses ambitions. Elle s'est félicitée toutefois de l'acceptation de sa requête par l'UE pour la compensation des concessions tarifaires accordées aux nouveaux Eats-membres de cet espace économique, souhaitant aboutir rapidement à un compromis favorisant les exportations hors hydrocarbures sur le marché européen en guise de compensation. Ce compromis va traduire la volonté commune de rééquilibrage, un tant soit peu, des échanges commerciaux.