Les travaux de la 25ème session ordinaire du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA) ont pris fin tard dans la soirée du lundi au mardi à Johannesburg par l'adoption d'une série de recommandations. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal a représenté le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, aux travaux de cette session. L'ensemble des décisions sorties du Sommet ont porté sur l'importance de l'unification des efforts pour une lutte efficace contre le terrorisme et de la consolidation de la paix en Afrique, ainsi que sur la promotion du rôle de la femme dans le développement économique et social. Messahel salue la décision d'un règlement rapide du conflit du Sahara occidental Le ministre des Affaires maghrébines, et africaines et de la Coopération internationale Abdelkader Messahel a salué lundi soir la décision adoptée par les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA) dans laquelle ils ont souligné la nécessité d'efforts internationaux pour un règlement rapide du conflit du Sahara occidental. M. Messahel avait indiqué dans une déclaration à la presse en marge de cette session clôturée durant la soirée du lundi au mardi, que "la décision prise par le sommet est une décision qui revêt d'une grande importance et s'inscrit dans le cadre d'aide et d'accompagnement des dirigeants africains au peuple sahraoui" pour recouvrer son indépendance.
Une profonde préoccupation concernant le Sahara occidental Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA avaient exprimé, dans une décision adoptée lundi lors du sommet de l'Union à Johannesburg, leur "profonde préoccupation" de la "longue impasse" dans laquelle se trouve la recherche d'une solution au conflit du Sahara occidental. La Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA "note avec une profonde préoccupation la longue impasse dans laquelle se trouve la recherche d'une solution au conflit du Sahara occidental" et souligne "la nécessité urgente d'efforts internationaux renouvelés visant à faciliter le règlement rapide du conflit", selon le texte de la décision adoptée. "Cette décision est d'une grande importance car l'Union africaine y a réitéré son soutien au droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et renouvelé son soutien à l'envoyé spécial de l'UA pour le Sahara occidental, l'ancien président Joaquim Chissano", s'est-il félicité. Il a ajouté que les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA, ont demandé aussi au Conseil de sécurité d'"assumer ses responsabilités" à l'égard de la question sahraouie, a appelé, dans une décision adoptée lundi, l'Assemblée générale des Nations unies à "fixer une date pour la tenue du référendum d'autodétermination pour les populations du Sahara occidental et à protéger l'intégrité du Sahara occidental ?. La conférence qui a rappelé l'avis juridique donné par la Cour internationale de justice ClJ le 16 octobre 1975, la demandé à l'Assemblée générale des Nations unies de "fixer une date pour la tenue du référendum d'autodétermination pour les populations du Sahara occidental et de protéger l'intégrité du Sahara occidental en tant que territoire non autonome contre tout acte susceptible de saper son intégrité". Elle a rappelé, par ailleurs, "le communiqué du CPS du 27 mars 2015, et à cet égard, renouvelle son soutien total à l'Envoyé spécial de l'Union africaine pour le Sahara occidental, l'ancien président Joaquim Chissano".La Conférence "encourage la présidente de la Commission à poursuivre ses efforts". Dans son discours de clôture, le président en exercice de l'UA, Robert Mugabe, Chef d'Etat zimbabwéen, a souligné que la question de la paix et de la sécurité "suscite l'inquiétude dans certaines régions" du continent africain, rappelant que l'Union "œuvre pour le dialogue dans le règlement des conflits". Mugabe a également dénoncé les attaques terroristes survenues lundi matin à N'Djamena (Tchad), soulignant la nécessité de trouver rapidement des solutions efficaces pour combattre le terrorisme.
Une rencontre fructueuse Concernant les travaux du sommet, M. Mugabe a affirmé que la rencontre fut fructueuse et a permis aux chefs d'Etat et de gouvernement d'aborder différentes questions d'actualité en Afrique dont la question sécuritaire et celle de la femme. A ce propos, il avait affirmé que l'UA accordait une grande importance au rôle majeur que peut jouer la femme dans le développement économique et social, soulignant, à cet égard, la nécessité d'assurer l'égalité des genres, de lutter contre le mariage précoce et tout genre de violences contre la femme. Au plan économique, le sommet a adopté un plan qui comporte plusieurs projets s'étalant sur une décennie, dont la création d'une zone de libre-échange, d'un centre africain de lutte contre les maladies et d'une université africaine.
Le Soudan a le droit de participer aux réunions de l'UA Le président en exercice de l'Union africaine, Robert Mugabe avait affirmé aussi que rien ne justifiait une arrestation du président soudanais Omar el-Béchir sur le sol sud-africain, pays qui a abrité le 25ème sommet de l'UA, rappelant que "le Soudan a le droit de participer à toutes les réunions de l'Union". "Le Soudan est membre de l'Union africaine. Il est de son droit le plus absolu de participer aux sessions et réunion qu'organise l'Union de la manière des plus ordinaires", a déclaré M. Mugabe lors d'une conférence de presse animée à l'issue des travaux du 25ème sommet africain. Le président soudanais Omar el-Béchir, recherché pour "génocide" par la Cour pénale internationale CPI a participé au sommet africain. Dès le 28 mai, la CPI avait demandé à l'Afrique du Sud, en tant que membre de la Cour, de procéder à son arrestation s'il venait au sommet de l'UA. Pour sa part, la présidente de la Commission de l'Union africaine (UA), Nkosazana Dlamini-Zuma avait souligné que l'UA est une "organisation qui englobe presque tous les pays de l'Afrique", ajoutant qu'il était normal que le Soudan participe aux réunions de l'Union du moment qu'il est membre. "Le Soudan a déjà pris part aux réunions de l'UA qu'ont abritées les différentes capitales africaines. Il est de son droit d'être présent en Afrique du Sud comme dans n'importe quel autre pays", a-t-elle précisé. Par ailleurs et concernant la force africaine mixte multinationale, approuvée par le Conseil de paix et de sécurité de l'UA, M. Mugabe a annoncé qu'"elle sera prête vers la fin de l'année en cours et qu'elle siègera au Tchad". Il a expliqué que cette force interviendra dans les pays qui connaissent des crises et des conflits internes à l'instar de la Somalie et le Nigeria.
Un déploiement d'experts militaires au Burundi L'Union africaine (UA) a décidé le déploiement au Burundi d'observateurs des droits de l'Homme et d'experts militaires, avait annoncé le même jour le commissaire à la Paix et à la Sécurité, Smaïl Chergui. "Nos chefs d'Etat ont décidé le déploiement immédiat d'observateurs de droits de l'Homme et le déploiement d'experts militaires de l'UA et de l'Union européenne (...) pour vérifier le processus de désarmement des milices et autres groupes armés", avait déclaré M. Chergui, à l'issue du 25e sommet de l'organisation panafricaine à Johannesburg. Samedi, la présidente de la Commission de l'Union africaine (UA), Nkosazana Dlamini-Zuma a exhorté les parties en conflit au Burundi à renouer le dialogue pour mettre fin à la crise qui secoue le pays depuis la fin avril. Les troubles, qui ont fait une quarantaine de morts et poussé plus de 100.000 Burundais à fuir vers les pays voisins, ont été provoqués par la candidature du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat - jugé inconstitutionnel par ses opposants - après dix ans de pouvoir