La dernière colonie d'Afrique continue de saigner sous le regard complice de l'Organisation des Nations unies, théoriquement sa seule autorité légale, car le Sahara occidental est reconnu par cette instance comme un territoire non autonome. Plus de 23 ans après sa création, la Minurso (Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental), n'a même pas inscrit dans son agenda l'objet pour lequel elle a été créée : l'organisation d'un référendum. Pis, elle ne surveille même pas les droits de l'homme qui sont piétinés quotidiennement par l'occupant marocain. Au 25e sommet de l'Union africaine à Johannesburg, les chefs d'Etat et de gouvernement ont exprimé, dans une décision adoptée lundi dernier, leur « profonde préoccupation » de la « longue impasse » dans laquelle se trouve la recherche d'une solution à ce conflit. Il urge de renouveler les efforts internationaux visant à faciliter le règlement rapide du conflit, disent-ils, rappelant l'avis juridique donné par la Cour internationale de justice, le 16 octobre 1975. Cet avis demande à l'Assemblée générale des Nations unies de « fixer une date pour la tenue du référendum d'autodétermination pour la population du Sahara occidental et de protéger l'intégrité du Sahara occidental en tant que territoire non autonome contre tout acte susceptible de saper son intégrité ». Le 25e sommet qui « encourage la présidente de la Commission à poursuivre ses efforts » et réitère son « soutien total à l'envoyé spécial de l'UA pour le Sahara occidental, l'ancien président Joaquim Chissano », demande au Conseil de sécurité d'« assumer ses responsabilités » et de « régler les questions du respect des droits de l'homme et de l'exploitation illégale des ressources du territoire ». Au siège des Nations unies, Carman Lapointe, vice-secrétaire générale de l'Office des affaires internes, resserre l'étau sur l'ambassadeur du Maroc à l'ONU, Omar Hilale. Elle le soupçonne d'avoir corrompu de hauts fonctionnaires du Commissariat de l'ONU pour les droits de l'Homme, selon le magazine américain Forein Policy. Anders Kompass, directeur des opérations dans le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme, aurait été manipulé par ce diplomate pour éviter une enquête sur la situation des Droits de l'homme au Sahara occidental qui subit les « affres d'un colonialisme d'un autre âge ». Une information révélée par le cyber-activiste qui agit sous le pseudonyme « Chris_Coleman24 ». Le SG de l'ONU, Ban Ki-moon, qui pourrait faire sous peu une visite dans la région pour relancer les négociations entre le Maroc et le Polisario, réussira-t-il à faire mieux que ses prédécesseurs (Kurt Waldheim, Javier Perez de Cuellar, Butros Boutros Ghali et Kofi Annan) ?