A la veille de sa visite d'Etat à Alger, le président français, M. Nicolas Sarkozy, a accordé hier une interview à l'agence nationale de presse Algérie Presse Service (APS), dans laquelle il a abordé plusieurs questions d'ordre actuel liées aux relations bilatérales. Le chapitre du partenariat économique entre les deux pays a été, en effet, au centre de cette interview. A question portant sur un éventuel " partenariat gagnant-gagnant, comme l'a déjà qualifié le chef d'Etat français lors de sa visite en juillet dernier, le président Sarkozy a souligné, à propos de cette question primordiale pour les deux parties notamment au sujet du commerce, qu'"il ne faut pas mépriser le commerce car le commerce, ce sont des emplois dans les deux pays, mais aussi des transferts de technologie" et d'ajouter que "nos échanges sont équilibrés et c'est une bonne chose. Nous sommes prêts à aider l'Algérie à diversifier son industrie et donc ses exportations". Concernant le volet des investissements, le Président a qualifié cette question de fondamentale. "La France est devenue le premier investisseur hors hydrocarbures en Algérie et elle pourrait même devenir très bientôt le premier tous secteurs confondus, grâce aux projets de nos grandes compagnies", a-t-il souligné à ce propos tout en rappelant que "Gaz de France va investir un milliard de dollars sur le gisement de Touat et Total un milliard et demi de dollars à Arzew". selon lui, "des investissements industriels devraient aussi être confirmés à l'occasion de ma visite, comme par exemple une usine de montage de tramways et une autre de montage de véhicules de lutte contre l'incendie. Nous allons également lancer un programme de "compagnonnage" entre PME françaises et algériennes, pour leur permettre d'investir ou d'exporter ensemble". Dans ce même ordre d'idée, il n'a pas manqué de préciser dans cette interview que "pour autant, les investissements ne se décrètent pas et, en dépit de tous les efforts qui ont déjà été faits du côté algérien et des réformes qui ont été engagées, il y a encore beaucoup à faire pour lever certains obstacles et attirer les entreprises françaises. Celles-ci ont d'ailleurs préparé le "Livre blanc" qui traite très exactement de cette question, qui est essentielle pour le développement des investissements en Algérie ". Et pour conclure ce chapitre très important pour les deux pays, il a indiqué qu'"un des points essentiels pour attirer les investisseurs étrangers est de disposer d'un secteur bancaire performant, et nos entreprises espèrent que les réformes entreprises dans ce secteur seront poursuivies". Le président français a assuré qu'il évoquera avec le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, d'autres éléments qui permettraient d'attirer davantage encore d'investissements français car "c'est une priorité pour nos deux pays", a conclu M. Sarkozy. Même s'il semble que la France officielle veuille booster ses investissements hors hydrocarbures en Algérie, il n'en reste pas moins que l'engagement reste faible par rapport à l'appréciation des relations inscrites dans le cadre d'un vrai partenariat. La France pourrait être un partenaire stratégique et privilégié de l'Algérie si l'engagement des entreprises françaises intéressées par l'investissement en Algérie se concrétise réellement. D'autant plus que l'Algérie reçoit de plus en plus d'investisseurs étrangers potentiels notamment arabes.