L'appel sans cesse lancé à l'endroit des milieux économiques français pour venir investir sur le marché national vient d'être relancé pour la énième fois. Cette fois-ci c'est le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, qui a exhorté à nouveau les opérateurs économiques et chefs d'entreprises de l'hexagone à favoriser la destination Algérie.Du coup, la coopération bilatérale algéro-française et les défis auxquels elle est confrontée reviennent au devant de la scène à la veille de la visite à Alger du Premier ministre français, François Fillon, prévue les 21 et 22 juin en cours. En effet, dans une interview qu'il vient d'accorder au quotidien français " Le Monde ", le chef de l'Exécutif a déclaré que "nous souhaiterions plus d'investissements français en Algérie, plus d'assistance technique et plus de souplesse dans la circulation des personnes". Interrogé sur les attentes du gouvernement algérien de la visite de Fillon, le chef du gouvernement a eu cette déclaration : "Tout d'abord, un raffermissement des relations entre nos deux pays. Celles-ci sont déjà très bonnes, mais si nous voulons aboutir à un partenariat d'exception, il nous faut donner de la chair à ce partenariat". A travers cette déclaration, le chef du gouvernement n'a pas omis de faire allusion à la nécessité d'intensifier les échanges entre les deux pays et surtout prendre des mesures conséquentes et réelles pour faciliter la libre circulation des personnes dans les deux sens entre Alger et Paris. Dans la finalité, le chef du gouvernement, à travers cette interview qu'il a accordée au plus grand tirage de la presse française, a présenté une caricature d'ensemble de ses projections concernant l'avenir des relations bilatérales entre les deux pays en déclarant surtout que "Celles-ci (les relations algéro-françaises, ndlr) sont déjà très bonnes mais si nous voulons aboutir à un partenariat d'exception, il nous faut donner de la chair à ce partenariat". Pour rappel, depuis que Nicolas Sarkozy s'est démarqué ouvertement de l'option de "traité d'amitié" proposé par l'ancien président français, Jacques Chirac, à son homologue algérien, Abdelaziz Bouteflika, l'idée d'aller vers un "partenariat d'exception" entre les deux pays, ne cesse de revenir comme un leitmotiv dans le discours parisien, notamment à l'Elysée. Mais dans la réalité, et plus d'une année après l'arrivée de Sarkozy à la présidence française, l'idée de ce partenariat d'exception n'a pas germé concrètement sur le terrain, eu égard au tergiversations qui marquent encore le camp français. Sur un autre plan, le chef du gouvernement, à travers ses déclarations au quotidien " Le Monde ", a plaidé en faveur de l'éclaircissement de la position française vis-à-vis de la coopération régionale dans le bassin méditerranéen, d'une manière générale. C'est à cet égard d'ailleurs que Abdelaziz Belkhadem a évoqué la question de la participation ou pas du chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, au sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de la région, qui se tiendra à Paris le 13 juillet prochain pour le lancement officiel du fameux projet d'Union pour la Méditerranée (UPM) projeté et défendu par Nicolas Sarkozy depuis son arrivée à l'Elysée l'année dernière. "L'Algérie est favorable à toute initiative qui rapprocherait les deux rives de la Méditerranée. Mais celle qui nous a été exposée en 2007 par le président Sarkozy n'est plus celle qui nous est présentée aujourd'hui. Initialement, il s'agissait des seuls pays de la Méditerranée. L'objectif était de construire une union du même type que l'Union européenne, avec des projets à géométrie variable. Aujourd'hui, c'est une Union pour la Méditerranée, et non plus une Union méditerranéenne, et son contenu reste flou", a déclaré Belkhadem à cet effet.