Pour inverser le mouvement de désindustrialisation qui pèse sur notre économie affect ée par la chute des prix pétroliers mettant à mal les équilibres financiers, le gouvernement mise plus que jamais sur le développement de l'investissement industriel pour diversifier l'économie nationale. Et c'est justement dans ce même ordre d'idée que le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchouareb, a indiqué, jeudi dernier, à Relizane, que les efforts actuels du gouvernement tendent à encourager et à renforcer l'investissement pour mettre en place une économie solide non dépendante des hydrocarbures. En effet et lors d'un point de presse, tenu en marge de la cérémonie de signature d'un accord de partenariat algéro-turc portant sur la réalisation d'un complexe intégré des textiles, le ministre a rappelé que le gouvernement a décidé d'accorder des facilitations dans les domaines de l'accès au foncier industriel, du financement, des exonérations fiscales aux investisseurs et pour la création d'entreprises et leur promotion. "La politique nationale de développement vise à augmenter la contribution du secteur industriel au développement national", a-t-il ajouté. On se souvient bien que lors du débat parlementaire sur le plan d'action du gouvernement 2015- 2019, tenu en 2014, le Premier ministre avait indiqué que l'ambition de parvenir à l'émergence économique nécessitait un taux de croissance considérable notamment dans le secteur de l'industrie. La réalisation de cet objectif devait être adossée inévitablement à une relance du secteur industriel considéré comme le grand défi de la décennie à venir. Ceci passe, selon M. Sellal, par une redynamisation des grands projets industriels structurants qui permettent de développer les investissements et de dynamiser les différentes branches industrielles et les PME tout en développant la sous-traitance. L'Etat compte, ainsi, orienter ses investissements aux industries basées sur les ressources naturelles comme le fer et l'acier, ainsi qu'à la pétrochimie, la pharmacie, les matériaux de construction, la mécanique, le textile et l'agroalimentaire. Et justement dans la perspective de développer ces filières, le gouvernement a engagé plusieurs actions afin de faciliter davantage l'investissement productif, en particulier dans les branches stratégiques. Ces actions et mesures concernent notamment la facilitation aux entreprises d'accéder au foncier industriel et au financement, l'octroi d'exonérations fiscales aux investisseurs ainsi que la promotion de la création de nouvelles entreprises. Pour le foncier industriel, il s'agit d'un vaste programme de réalisation de 42 parcs industriels à travers 34 wilayas en vue de désengorger la pression exercée sur ce type de foncier. Les travaux de réalisation de 31 de ces parcs seront lancés dès ce mois et devront être réceptionnés avant la fin de l'année. Doté d'une enveloppe financière totale de 88 milliards de DA, ce programme de 42 parcs industriels devra être parachevé en 2017. Et c'est exactement dans ce même contexte que le ministre a expliqué, jeudi dernier à Relizane que les efforts de l'Etat tendent à orienter les investissements industriels vers l'exploitation de certains créneaux comme la métallurgie, la pétrochimie, la mécanique, les textiles, les industries de transformation et l'agroalimentaire. Evoquant le futur complexe intégré des textiles qui sera réalisé à Sidi Khetab, dans la wilaya de Relizane, au titre du partenariat algéro-turc, le ministre a souligné que le projet permettra la création de milliers d'emplois et la formation d'une main d'oeuvre locale dans les métiers du textile. Il mettra également en exergue l'emplacement idéal du site, proche de l'autoroute Est-Ouest et du port commercial de Mostaganem, ce qui facilitera la commercialisation de la production tant à l'intérieur du pays qu'à l'étranger. M. Bouchouareb a, par ailleurs, rappelé les nouvelles dispositions de la loi de finance complémentaire donnant aux walis le pouvoir de retenir les projets d'investissement déposés localement. A rappeler qu'au mois d'août dernier, le ministre de l'Industrie et des mines, Abdessalam Bouchouareb, avait fait savoir que d'ici fin de l'ann ée en cours (2015), son département ministériel serait dans la mesure de mobiliser 15.000 hectares de foncier industriel promis aux opé- rateurs économiques. De surcroît, la loi de finances complémentaire 2015 a introduit de nouvelles dispositions fixant les conditions et modalités de concession de gré à gré des terrains relevant du domaine privé de l'Etat, destin és à la réalisation de projets d'investissement. Ainsi, la concession de gré à gré de cette catégorie de terrain est, désormais, autorisée par un arrêté du wali sur proposition du directeur de wilaya en charge de l'investissement agissant, chaque fois que de besoin, en relation avec les directeurs de wilaya des secteurs concernés. Outre les terrains relevant du domaine privé de l'Etat, cette disposition concerne également les actifs résiduels des entreprises publiques dissoutes, des actifs excédentaires des entreprises publiques économiques ainsi que des terrains relevant des zones industrielles et des zones d'activité. De plus, la LFC 2015 a supprimé les Calpiref (Comités d'assistance à la localisation et à la promotion des investissements et de la régulation du foncier) en les remplaçant par un guichet unique. Sur le volet fiscal, la LFC a revu à la baisse l'impôt sur les bénéfices des sociétés (IBS) à 19% contre 23% pour les entreprises de production, et a apporté des réductions et exonérations des droits de douanes sur les intrants de certains produits utilisés dans certaines industries.