Les collectivités locales engagées dans un plan de redressement et de bonne gouvernance n'arrivent toujours pas à retrouver la bonne direction faute de gestion rigoureuse, voire d'un manque total de management. C'est aussi dû aux tensions de plus en plus fortes au sein des APC entre élus et parfois entre élus et tutelle immédiate (entendre le chef de daïra). Devant cette situation qui perdure depuis des années, l'amélioration de la situation politique et administrative des communes passe par une réforme structurelle de leur mode de fonctionnement pour éviter qu'elles n'aient pas de difficultés à s'occuper directement du développement local et de la prise en charge des affaires publiques en rapport avec les citoyens, surtout que les communes alimentent par excellence la vie de la population. C'est-à-dire atteindre une échelle plus accommodante visant toujours l'amélioration de la qualité et des conditions de vie des habitants de la commune. Aussi, faut-il qu'il y est émulation en termes de créativité et d'initiatives. La collectivité locale a besoin de s'ouvrir plus sur son environnement local et sur le quotidien de la population. Le vrai défi pour la commune algérienne est de créer un modèle de management proprement local en prenant ce qui existe comme potentiels et en changeant de comportement. Il s'agit de relever de véritables défis : restaurer la confiance des citoyens grâce à de nouvelles relations, à la moralisation de la vie publique et surtout par la mise en œuvre déterminée de mesures nécessaires à façonner une croissance économique locale créatrice de richesses, de revenus et d'emplois au profit des habitants. En rapport avec tout cela, il y a lieu de remarquer que les mentalités n'évoluent guère. La mauvaise relation entre les élus locaux et les citoyens perdure. Chez certains l'esprit collégiale est devenu rare. On pourrait même craindre un déclin très fort de la confiance entre les deux parties, surtout en raison d'une concurrence accrue de la politique partisane au sein même des assemblées élues. Cette mentalité, ces comportements contraires à l'esprit même du Code communal expliquent en partie l'état de léthargie actuel de nos communes. Il va falloir réformer en profondeur. Aujourd'hui, les communes, malgré les apparences, se trouvent dans un état alarmant. Pour preuve, un très grand nombre parmi elles n'arrivent même pas à assurer le nettoyage des villes et la collecte des déchets ménagers. Dans ce sens, il fallut une instruction très sévère adressée au mois de juillet dernier par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, aux walis pour que les choses bougent, mais c'est toujours insuffisant pour une prise en charge effective des aspects liés à la vie quotidienne du citoyen. Les citoyens ne font plus confiance aux gouvernants locaux, et les élus politiques sont indifférents au sort de la population. Cette situation a donc impliqué une rupture parfois conflictuelle avec la société civile, les citoyens. La multiplication des divisions et des tensions internes au sein des assemblées élues (APC-APW) entraîne à chaque instant la fragmentation de l'espace sociopolitique local rompant ainsi l'unité et le principe de la démocratie représentative et participative souvent difficilement concrétisée. Pourtant un espace censé permettre une revalorisation du principe de la collégialité et de la confiance pouvant se traduire par une transparence efficiente et une plus grande implication des citoyens dans la gestion locale. Malheureusement, c'est une implication irrégulière et déclinante que l'on retrouve un peu partout. Ce constat est partagé par les citoyens qui déplorent cette démobilisation. B.C.