En soulignant que l'on ne crée pas une entreprise par décret,que c'est le marché qui doit guider toute création, il faudrait au minimum 5 millions de PMI/PME, les star-tup étant inclus et ce afin de densifier des tissus industriels qui gravitent autour des grandes entreprises notamment Sonatrach et Sonelgaz et des grands groupes du BTPH comme Cosider afin d'augmenter leurs taux d'intégration. L'on doit être réaliste n'existant pas de taux d'intégration à 100%, les grandes entreprises au niveau mondial, organisées en réseaux loin de l'organisation dépassée hiérarchique, externalisent une fraction de leurs activités autour de PMI/PME innovantes. Il s'agit, au sein d'un planification stratégique, d'avoir des PMI/PME innovantes dans les domaines de la mécanique, la construction métallique, l'électricité, l'électronique, l'électroménager, des hydrocarbures, de l'énergie électrique, des mines, des industries pétrochimiques, de la sidérurgie, de la métallurgie, des cimenteries, des briqueteries, des travaux publics, des transports, de la réparation navale, des industries manufacturières et des nouveaux services (nouvelles technologies) qui ont un caractère de plus en plus marchand créateur de valeur ajoutée. Il s'agira de faire le bilan pour corriger les erreurs du passé des différents protocoles d'accords signés entre 2021/2023 entre les groupes industriels et le réseau algérien des bourses de sous-traitance entre les grands donneurs d'ordre du secteur industriel et les PME et les réseaux de soutien technologique et d'innovation qui devait permettre aux porteurs de projets de bénéficier d'une expertise de qualité et également du réseau d'incubateurs d'entreprises qui devait encadrer et accompagner les porteurs de projets innovants. Or, au 1 janvier 2023, selon les données du gouvernement, nous avions 1.287600 PME, privées et publiques. En misant sur l'innovation permanente, l'utilisation des nouvelles technologies, la sous-traitance pourra apporter les solutions idoines aux préoccupations économiques nationales, avec la substitution à l'importation. Or, la cartographie industrielle est marquée par la prédominance des entreprises de très petites tailles (TPE) peu innovatrices, selon les données de 2021 du ministère de l'Industrie et de l'ONS, 97% se situant sur la tranche d'effectifs 0-9 salariés. Quant aux entités économiques qui emploient 250 personnes et plus, elles ne représentent que 0,1% de la population des entreprises. Aussi, le développement de la sous traitance s'inscrit dans le cadre d'une nouvelle politique industrielle dans le cadre d'un grand ministère de l'économie, où j'émets neuf propositions opérationnelles pour dynamiser les PMI/PME propositions qui impliquent parallèlement l'intégration de la sphère informelle (environ 35/40% du tissu économique hors hydrocarbures pour l'Algérie, entre 70/80% de certains pays du Sahel) recelant un vivier important de PMI/PME qui avec des adaptations peuvent être appliquées dans bon nombre de pays en Afrique mais devant distinguer la sphère informelle marchande spéculative de la sphère informelle productive : l'expérience italienne qui avait une importante sphère informelle qu'elle a réussi à intégrer est intéressante à analyser (voir étude sous la direction du professeur Abderrahmane Mebtoul – Institut français des relations internationales (IFRI Paris décembre 2013 : « Le poids de la sphère informelle au Maghreb et les mesures pour l'intégrer reproduit en synthèse», Revue stratégie IMDEP- ministère de la Défense nationale, Alger octobre 2019). Premièrement, créer une agence de service aux petites entreprises de moins de 20 salariés. L'environnement juridique, administratif, fiscal et social est particulièrement complexe et instable pour une très petite entreprise. En qualité d'employeur, une TPE est aujourd'hui en relation avec plusieurs dizaines d'organismes. Pourquoi ne pas s'inspirer du Small Business Service, interlocuteur administratif unique pour les très petites entreprises créé par le gouvernement britannique. Deuxièmement, pour le délai de paiement, je propose d'imposer une loi si nécessaire ou un décret exécutif pour le paiement aux PME à moins de 30 jours à compter de la date de livraison. Une telle décision permettra aux PME de recouvrer les milliards de dinars de trésorerie pour toutes les livraisons aux grandes entreprises et pour tous les marchés passés avec les collectivités publiques, les longs retards accumulés dans le paiement devenant étouffant supposant de revoir les procédures des finances publiques. Troisièmement, il faudrait élargir les possibilités de financement des PME en introduisant le Leasing, le capital-développement afin de financer, car la majorité des entreprises familiales rechignent à chercher du capital à l'extérieur, et plus encore à entrer en Bourse. Quatrièmement, dans le cadre de règles contractuelles claires, les grandes entreprises publiques dont Sonatrach, Sonelgaz doivent réaliser de la sous traitance par un co-partenariat. À l'instar de ce qui se fait dans d'autres pays, les grandes entreprises algériennes fonctionnant d'ailleurs avec des fonds publics, pourraient s'appuyer sur des réseaux puissants de PME qui peuvent leur apporter des sous-traitants fiables, des innovations et des centres de recherches compatibles avec leurs propres activités. L'expérience allemande qui considère les PME comme des partenaires égaux. Cinquièmement, les règles comptables régissant les PMI-PME sont très lourdes et ne sont pas utiles à toutes les entreprises. On pourra donc s'orienter vers une comptabilité de trésorerie pour les entreprises de moins de 10/20 salariés. Cette mesure permettrait de réduire leur charge administrative. Cependant cela ne concerne pas les PMI/PME empruntant ou augmentant leur capital qui devront répondre comme à l'heure actuelle aux demandes d'information des investisseurs et des banquiers. Sixièmement, il serait souhaitable de soumettre les petites PMI/PME à un régime fiscal et social spécifique notamment pour ceux dont le chiffre d'affaires ne dépasse pas 10.000.000 dinars avec un prélèvement libératoire de 10 à 15 % assimilable à l'impôt sur le revenu, se substituant à tous les impôts directs. Septièmement, alléger la procédure des 49/51% pour le partenariat avec l'étranger pour les activités non stratégiques à lister dont les petites et moyennes entreprises, en introduisant la minorité de blocage d'environ 30% et l'obligation d'un transfert technologique, managérial et d'une balance devise positive pour l'Algérie. Huitièmement, améliorer le climat des affaires en synchronisant la gouvernance centrale, locale et la gouvernance d'entreprise en s'attaquant à la bureaucratie bureaucratique qui paralyse les initiatives créatrices. Neuvièmement, la réforme profonde du système financier, le système socio-éducatif qui doit reposer sur la qualité et non la quantité, la formation professionnelle continue étant le nerf de la réussite de la sous traitance, et le marché du foncier afin de pouvoir faire face à la concurrence internationale (coûts/qualité) et donc à l'inexorable défi des nouvelles technologies. En conclusion, l'on doit éviter la mentalité bureaucratique où à tout problème on pond une loi, car que l'on ne crée pas des entreprises par décrets mais le guide directeur étant le taux de profit directeur fonction de la dimension du marché national et international pour déterminer la rentabilité économique en termes de coût/qualité, de l'amélioration du climat des affaires pour attirer tout investisseur qu'il soit national ou étranger. Le temps ne se rattrape jamais en économie, sachant que si les projets sont mis en exploitation en 2025, (existant souvent un délai de deux à trois ans pour la maturation du projet ) le seuil de rentabilité se fera dans deux à trois années, donc entre 2027/2028 et pour les projet hautement capitalistiques entre 5/7 ans, soit 2030/2032. Relevant de la sécurité nationale, existant un lien dialectique entre sécurité et développement, le défi de l'Algérie est de réaliser la transition d'une économie de rente à une économie hors hydrocarbures dans le cadre des valeurs internationales étant à l'aube de la quatrième révolution industrielle fondée sur les nouvelles technologies dont le numérique, l'intelligence artificielle, et un nouveau modèle de consommation énergétique 2025/2030/2040. D'où l'importance d'une stratégie d'adaptation au sein de filières internationalisées, tout cela dépendant de profondes réformes institutionnelles et économiques. Abderrahmane Mebtoul Professeur des universités Expert international