NOMBRE de pays africains et de puissances étrangères voudraient voir l'Algérie participer directement par des forces combattantes à la sécurisation dans la région, en particulier dans le nord du Mali. L'Algérie, dit-on, est la clé de la sécurité dans le sahel et en plus, elle est une puissance régionale et la seule à lutter contre le terrorisme. Souhaiter (ou solliciter) voir l'Algérie faire intervenir ses forces à l'extérieur de son territoire serait sous-estimer sa détermination à n'agir qu'en conformité avec les principes qui fondent sa propre doctrine de politique extérieure et sa doctrine militaire. C'est bien évidemment reconnaitre que l'Algérie possède une expérience propre en matière de lutte anti terroriste, une expérience qu'elle n'hésite pas d'ailleurs à partager avec les pays qui sont vulnérables face au terrorisme. L'expérience est globale et ses composantes vont au- delà de l'emploi exclusif des moyens de force. L'Algérie ne cultive pas le concept de projection de force, de puissance, de masse pour aller guerroyer à l'ext érieur de son territoire ou y envoyer de loin des moyens matériels de destruction. Elle ne conçoit pas de développer un théâtre des opérations militaires hors de son territoire. Elle est attachée à défendre l'intégrité de son territoire, son unité nationale et à préserver sa souverainet é nationale. L'Algérie ne s'astreint pas à la culture de l'ennemi. Elle ne s'équipe pas militairement spécialement pour faire face à un quelconque ennemi étatique. Elle ne se crée absolument aucune raison (ou prétexte) d'avoir à justifier une quelconque intervention à l'extérieur, ni lointaine, ni proche. Elle n'entretient pas de visées expansionnistes territoriales, de même qu'elle n'est pas en quête de richesses minières extérieures sur lesquelles porter la main. Qui ne sait pas que sa politique extérieure est fondée sur le refus de l'ingérence, refus de s'ingérer à l'extérieur, refus de laisser quiconque s'ingérer dans ses affaires intérieures ? Qui ne sait pas qu'elle s'interdit de faire hors de ses frontières ce qu'elle interdit aux autres de faire à l'intérieur de ses propres frontières ? Sa doctrine militaire est conforme à la doctrine de politique exté- rieure. Elle consiste à uvrer en coopération à réunir partout les conditions d'un dialogue pour la paix, pour la sécurité internationale. Elle uvre à parvenir à cet objectif en collaboration avec l'Union africaine et avec les Nations unies. Ses interventions à l'extérieur ne sont pas combattantes. Sous l'égide de l'Onu, sous l'égide de l'Union africaine, l'Algérie, par le biais de ses forces armées, a participé aux opérations de maintien de la paix, des opérations d'interposition, et pas d'imposition. Souvent sollicitée en connaissance de ses invariants en matière de diplomatie, elle a mené des missions de médiation. Rappelons celle de la libération des otages américains détenus en Iran. Une médiation réussie qui lui a valu les félicitations des Nations unies et des Etats concernés. Jamais l'Algérie n'est intervenue dans le monde ou dans sa région par des manipulations. Elle n'a jamais fait l'objet de présomption de manipulations. Elle n'a jamais été accusée de " monter " un Etat contre un autre, une organisation contre un Etat. Les nombreux messages de soutien contre l'agression terroriste à In Amenas traduisent bien la conviction de la communauté internationale que l'Algérie est visée pour le combat qu'elle mène inlassablement contre le terrorisme. Les nombreux messages de la communauté internationale soulignant la légitime défense, l'efficacité, le professionnalisme de l'armée algérienne traduisent le soutien de tous pour la méthode d'intervention militaire pratiquée qui a réussi le double exploit de neutraliser l'ensemble des terroristes impliqués dans la prise d'otages et de libérer la grande majorité des otages détenus. Par ces gestes, la communauté internationale exprime sa gratitude, car elle a compris que l'Algérie a agi au nom de la sécurité internationale, au nom de la paix internationale car le terrorisme est transfrontalier.