L'Algérie a toujours favorisé la solution politique et contribue à l'édification des institutions libyennes. Et la dernière preuve n'est autre que cette 7ème réunion ministérielle ordinaire des pays voisins de la Libye qui se tiendra aujourd'hui à Alger. Cela se passe au moment où le conflit libyen a connu un développement significatif après la signature par le Parlement reconnu internationalement de la déclaration de soutien à un gouvernement d'union nationale. Cet acte a d'ailleurs été salué par l'ONU ainsi que par plusieurs pays dont l'Algérie y voyant la "seule voie à même de rétablir la stabilit é et de préserver l'unité de la Libye". La Libye sera aussi représentée à cette réunion, à laquelle assistera également le nouveau représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour la Libye, Martin Kobler, a-t-il ajouté. D'ailleurs, plusieurs spécialistes ayant intervenu recemment autour du thème: "La crise libyenne, ses répercussions sur la sécurité et la stabilité des Etats maghré- bins et les horizons de son règlement", choisi par les responsables de l'Université Alger 3, lors d'un colloque, ont affiché leur optimisme quant à la résolution de la crise que connaît ce pays arabe et membre du l'Union maghrébine. En effet, il s'agit d'une crise, qui dure depuis plus de quatre ans et demi, suite à la chute du régime de l'ex guide libyen Mouammar Kadhafi. "Le caractère politique" de la crise qui s'est emparée de l'ancienne Jamahiriya constitue un signe de la nature bénigne du probl ème, selon ces experts en relations internationales. "Contrairement, à la crise irakienne et syrienne, où les conflits sont nourris par des dissensions ethniques et surtout confessionnelles, la crise en Libye est exclusivement politique", ont-ils estimé. Les participants aux débats, ont rassuré que la crise libyenne peut être surmont ée car, selon eux, les crises les plus profondes et les plus dangereuses sont celles qui sont à caractère confessionnel ou ethnique. Et c'est donc ainsi que la réunion d'aujourd'hui à Alger qui intervient dans le prolongement de celle tenue à N'Djamena (Tchad) en juin dernier, verra la participation de l'ensemble des pays voisins de la Libye (Algérie, Egypte, Soudan, Niger, Tchad et Tunisie), en plus de l'Union africaine, de la Ligue arabe et de l'Union européenne. "Comme les pré- cédentes, cette réunion permettra aux pays voisins et aux représentants des organisations régionales et internationales de s'informer mutuellement de la situation en Libye et dans la région et de procéder à l'analyse des derniers développements", a expliqué le ministre des Affaires maghré- bines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel. "C'est aussi une opportunité pour l'Algérie de réitérer son appui au processus en cours sous l'égide des Nations unies, pour accélérer la mise en place d'un gouvernement d'union nationale, capable de mener à bien la période transitoire et de relever les multiples défis auxquels fait face le pays, notamment le terrorisme", a-t-il soulign é. Le ministre a rappelé, à cet égard, "les fondamentaux de la position algé- rienne, basée sur la recherche d'une solution politique et pacifique à la crise en Libye, à même de préserver l'unité, l'inté- grité territoriale de ce pays frère, sa souverainet é et la cohésion de son peuple". Il a également relevé le rôle de "leadership" des Nations unies dans la conduite du processus de paix en Libye et "l'engagement franc" et "constant" de l'Algérie aux côtés du représentant spécial du secrétaire géné- ral des Nations unies pour la Libye. UN GOUVERNEMENT D'UNION NATIONALE Encore faut-il rappeler que Martin Kobler, qui a pris ses fonctions la semaine derni ère en tant que nouvel émissaire de l'ONU pour la Libye, a salué la signature par 92 membres de la chambre des repré- sentants libyens (qui siège à Tobrouk et reconnue par la communauté internationale), de la déclaration de soutien à un gouvernement d'union nationale en Libye. Saluant également les appels de la majorit é des membres du Conseil général national (CGN, Parlement non reconnu) qui siège à Tripoli et dont le mandat a expiré, à "une fin positive du dialogue", l'émissaire onusien a appelé à la signature de la déclaration de soutien à un gouvernement d'union par "tous ceux qui ne l'ont pas encore fait à la chambre des Représentants et au CGN". M. Kobler dont la mission est de faire sortir la Libye de sa crise marquée par le chaos et l'anarchie depuis la chute du régime de Maamar El-Gueddafi fin 2011, avait mis en garde récemment contre "la division des Libyens et la persistance d'un vide sécuritaire". La signature de la déclaration de soutien à un gouvernement d'union nationale par la majorité du parlement de Tobrouk a été, par ailleurs", saluée par l'Algérie et d'autres pays dont les Etats-Unis, dans une déclaration conjointe sur la Libye, diffus ée samedi dernier par le Département d'Etat américain. "Les gouvernements d'Algérie, de France, d'Allemagne, d'Italie, d'Espagne, de Tunisie, des Emirats arabes unis, du Royaume-Uni et des Etats-Unis saluent la signature de la déclaration de soutien à un gouvernement d'union nationale par la majorité de la chambre des représentants", notant que la majorité des membres du CGN "tiennent fermement à l'appui d'un gouvernement d'union nationale", selon la déclaration. Ces pays "encouragent fortement toutes les parties à former un gouvernement d'union nationale, seul en mesure d'entamer la tâche difficile d'établir une gouvernance légitime et efficace, rétablir la paix et préserver l'unité du pays conformément aux attentes de tous les Libyens". Mardi dernier, le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats Arabes, Abdelkader Messahel, avait réaffirmé le soutien de l'Algérie à la formation d'un gouvernement d'union nationale en Libye en mesure d'assumer les missions qui lui incombent, lors d'un entretien avec Fayez El-Sarraj, candidat au poste de chef de gouvernement d'union nationale en Libye. Et cette situation en Libye sera donc aujourd'hui à Alger, au centre de la 7ème réunion ministérielle ordinaire des pays voisins de la Libye, dans la perspective de favoriser la solution politique et contribuer à l'édification des institutions libyennes.