Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et le secrétaire d'Etat américain John Kerry se rencontreront le 20 janvier à Zurich, en Suisse, pour discuter des conflits en Syrie et en Ukraine, ont annoncé jeudi les diplomaties russe et américaine. A la demande des présidents de la Russie et des Etats-Unis qui ont discuté hier (mercredi) des problèmes internationaux, les chefs de la diplomatie (MM. Lavrov et Kerry) ont poursuivi l'examen des solutions pour un règlement de la crise syrienne et du conflit en Ukraine, indique le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué, après un entretien téléphonique ce jeudi entre MM. Lavrov et Kerry. Les deux hommes sont convenus de se voir le 20 janvier à Zurich à l'approche des possibles pourparlers de paix entre le régime syrien et des groupes d'opposition, sous l'égide de l'ONU, le 25 janvier à Genève. Mercredi, l'émissaire de l'ONU pour la Syrie Staffan de Mistura a assuré vouloir toujours entamer ces discussions. Le gouvernement syrien s'est engagé à y prendre part, mais les principaux groupes d'opposition sont encore dans l'expectative. A Washington, le département d'Etat a confirmé la rencontre Kerry-Lavrov, les deux ministres se voyant et se parlant très fréquemment sur les grandes crises internationales. Sur la Syrie, le secrétaire d'Etat a exprimé sa profonde préoccupation quant aux attaques contre des civils par les forces militaires russes et celles du régime, a rendu compte le porte-parole de la diplomatie américaine John Kirby. Les Etats-Unis comptent sur la Russie, alliée de la Syrie, pour mettre sur pied une transition politique dans ce pays en guerre mais ils dénoncent aussi les frappes que Moscou conduit depuis le 30 septembre, assurant notamment que 70% des cibles sont des groupes d'opposition modérés et des civils. Lors d'un entretien téléphonique mercredi, Barack Obama et Vladimir Poutine avaient évoqué les efforts en cours pour favoriser une transition politique en Syrie, selon la Maison Blanche. Les Etats-Unis comme la Russie ont intérêt à ce que le dossier avance, avait indiqué un porte-parole. Les 15 membres du Conseil de sécurité de l'ONU, y compris la Russie, ont adopté le 18 décembre une résolution qui établit une feuille de route pour mettre fin à près de cinq ans de guerre. Outre des négociations opposition-régime et un cessez-le-feu, le texte prévoit un gouvernement de transition dans les six mois et des élections dans les 18 mois. Quant à l'Ukraine, le président Obama avait aussi souligné auprès du président Poutine la nécessité pour la Russie de respecter les engagements pris à Minsk et de cesser de soutenir les séparatistes qui déstabilisent l'Ukraine, selon la Maison Blanche. Kiev et les rebelles prorusses sont convenus d'une nouvelle trêve à effet immédiat mercredi. Le dernier cessez-le-feu en vigueur, annoncé fin décembre, avait permis de considérablement réduire les violences dans l'est de l'Ukraine, mais celles-ci ont repris de manière sporadique depuis lors, faisant au moins cinq morts depuis le début de l'année. Des convois d'aide arrivent dans plusieurs villes assiégées Un convoi d'une quarantaine de camions remplis de nourriture et de médicaments est arrivé jeudi à Madaya, ville assiégée depuis six mois par l'armée syrienne. Au même moment des camions entraient dans les villes chiites de Foua et Kafraya, encerclées par les rebelles. Un premier convoi d'aide avait déjà rejoint les trois localités lundi dans le cadre d'un accord conclu entre belligérants. Un porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a précisé dans la matinée que 44 camions se rendaient à Madaya. Vingt et un autres camions se sont dirigés de Damas vers Al Foua et Kefraya, deux villages chiites assiégés par les rebelles dans la province d'Idleb, à quelque 300 km au nord de Madaya. Ces convois transportaient de la nourriture et des médicaments, une aide organisée par l'ONU, le CICR et le Croissant-Rouge syrien (SARC). Concernant l'aide à la ville rebelle de Zabadani, proche de Madaya également assiégée par l'armée, une demande a été faite à Damas par les organisations humanitaires, qui "sont prêtes à intervenir dans les prochains jours dès l'approbation" des autorités, a indiqué une porte-parole du Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA).
Evacuer les plus affaiblis Madaya, cité de 40 000 personnes, n'avait pas reçu d'aide humanitaire depuis des mois avant lundi. Des équipes médicales étaient également présentes dans le convoi. De difficiles négociations sont actuellement menées par les organisations humanitaires avec Damas pour évacuer les personnes les plus affaiblies par la malnutrition ou souffrant de maladies. La situation humanitaire à Madaya a été qualifiée de catastrophique par les humanitaires qui se sont rendus sur place lundi.
Levée de tous les sièges exigée Le Fonds de l'ONU pour l'enfance (UNICEF) et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ont appelé conjointement à une levée des quinze sièges actuels en Syrie. Cette mesure doit permettre l'évaluation des besoins de la population, le traitement médical et alimentaire sur place, ainsi que l'évacuation des blessés et des malades. Le CICR a exprimé la même requête, assurant que 400 000 personnes vivaient assiégées dans le pays.