C'est samedi à Alger qu'a indiqué le ministre du Commerce, Bakhti Belaïb, que le Gouvernement a décidé l'éradication du marché informel de gros des produits alimentaires de Gué de Constantine (ex-Semmar, Alger) et son transfert vers un autre site plus approprié qui sera bientôt désigné par les autorités locales pour examiner ensuite les questions liées au financement et autres. Une décision répondant aux "revendications légitimes" des commerçants qui exercent leur activité dans des conditions difficiles, c'est ce qu'a précisé le ministre lors d'une rencontre avec des commerçants activant dans ce marché tenue au siège de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). "Notre rencontre vise à examiner le projet de réalisation d'un nouveau marché où toutes les conditions seront réunies pour l'exercice de cette activité", a ajouté le ministre annonçant sa visite, dans quelques jours, à ce marché créé il y a environ une vingtaine d'années et, depuis, s'est élargi anarchiquement. La décision est donc prise, le marché de gros de Semmar (gué de Constantine) va être transféré dans une zone extra urbaine. A travers cette délocalisation, les autorités semblent passer à une vitesse supérieure dans l'éradication de l'informel et son intégration dans le circuit légal. En effet, ce plus grand comptoir de la capitale, fournissant les vivres aux wilayas du centre et employant plus de 20 000 travailleurs, reflète, à la fois, l'essor du marché informel, l'anarchie qui caractérise la distribution et renseigne, surtout, sur le flot de liquidité qui échappe à tous les contrôles. Le ministre avoue cette fois-ci sur les ondes de la radio Chaine 3, que "des transactions commerciales se déroulent en dehors des enceintes commerciales". Jusque-là, "la majorité des 800 grossistes des fruits et légumes ou de produits alimentaires y exercent dans l'informel". Des pratiques frauduleuses servant à échapper aux contrôles fiscaux et génèrent, par conséquent, la spéculation sur les prix. "Quand l'offre et la demande ne se rencontrent pas sur le même espace, le prix n'est plus naturel", explique le ministre du Commerce pour qui cette délocalisation et légalisation du marché de gros participera indéniablement à rendre les transactions plus transparentes. Ainsi, "à chaque fois qu'on tente une manœuvre spéculative, on pourra la déceler rapidement" a-t-il affirmé. Si l'assiette foncière destinée à recevoir cette infrastructure n'a pas été, encore, identifiée, le montage financier est en cours, nous a appris la journaliste de la radio Chaine 3. Selon le responsable du secteur, la capacité d'accueil du nouvel espace commercial sera de 1.000 locaux, précisant qu'il s'agira d'un marché de dimension internationale vu qu'une partie des produits sera destinée à l'exportation. Pour sa part, le SG de l'UGCAA, Salah Souilah a indiqué, que le Premier ministre, Abdelmalek Sellal avait approuvé, lors de leur rencontre la semaine écoulée, le projet revendiqué depuis des années par l'UGCAA. La réalisation du nouveau marché ne devrait pas excéder un délai de six mois, a-t-il ajouté. La plupart des grossistes des fruits et légumes ou de produits alimentaires exercent dans l'informel d'où l'importance de créer un nouvel espace pour une meilleure organisation du secteur aux plans du contrôle, l'approvisionnement et la régulation. M. Belaïb a rappelé que huit (08) marchés de gros des fruits et légumes étaient en cours de réalisation dont deux seront réceptionnés cette année. Pour ce qui est de la hausse des prix de certains matériaux de construction dont le ciment et le rond à béton, le ministre a évoqué la mise en application des licences d'importation ainsi que l'arrêt technique de trois cimenteries prévoyant une stabilisation prochaine des prix.