L'apiculture est considérée comme une filière axiale dans la stratégie de l'Etat afin de diversifier l'économie nationale hors hydrocarbures, d'ailleurs, le ministère de tutelle a mis en exergue plusieurs démarches pour encourages cette filière, notamment la mise en œuvre durant l'année en cours d'une feuille de route pour développer l'apiculture, visant essentiellement l'amélioration de la productivité et l'élaboration des normes de qualité du miel d'Algérie. "Cette feuille de route permettra de consolider les efforts consentis dans le développement de la filière et définir notre vision future concernant l'amélioration de la qualité de nos produits apicoles", a affirmé le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Sid Ahmed Ferroukhi. Ainsi, le ministère a désigné des groupes de réflexion chargés de faire des propositions portant sur l'amélioration de la productivité et de la qualité du miel en prévision d'exporter vers le marché international. Parmi ces axes, M. Ferroukhi a cité la création d'un laboratoire d'analyse et de contrôle de la qualité et l'élaboration de normes et paramètres afin de faire connaître le miel d'Algérie. Le ministre a soutenu que l'apiculture avait connu un développement important durant ces 15 dernières années aussi bien en quantité de production qu'en nombre d'apiculteurs qui dépassent 30 000 professionnels. La production nationale du miel a atteint environ 56.000 quintaux l'année 2015, l'objectif étant d'arriver à 100 000 quintaux d'ici à 2020.
L'apiculture peut créer 10 000 emplois par an D'autre par, l'apiculture peut créer annuellement 10 000 emplois et générer un revenu de 3 milliards DA uniquement en exploitant les produits dérivés du miel, selon des études présentées par des experts avant-hier à l'université de Bejaia à l'occasion d'un séminaire national consacré à cette filière apicole. "Il y a un potentiel insoupçonné, capable de contribuer à la création de 10 000 emplois par an, pour peu que les méthodes et normes de l'apiculture modernes soient respectées", a indiqué, à ce titre, Dr. Abdelmadjid Bouchouareb, médecin spécialiste et chercheur en apithérapie. Il a, à cet effet, mis en relief, les effets thérapeutiques des produits de la ruche, dont la combinaison avec les enjeux économiques, placé la filière à un ordre d'importance stratégique. La plupart des intervenants ont longuement plaidé pour augmenter la contribution de la filière au développement agricole, en général, et rural en particulier, estimant que ses potentialités actuelles sont sous-exploités, et ses rendements modestes. "Alors que sous d'autres latitudes les ruches produisent 15 kilos de miel chacune en Algérie, on est encore à se satisfaire de cinq à sept kilos (5-7 kilos) par unité", se désole un participant qui ne manquera pas de faire cas de la production de la gelée royale ou de la propolis, collectés dans des proportions tout aussi modeste. "Il va falloir revoir la copie et donner à la filière ses lettres de noblesse", insistera-t-il, rappelant que "partout dans le monde, il y'a un retour aux produits naturels, dont le miel et que dans cette perspective, l'Algérie, qui a déjà beaucoup investit par le truchement des fonds d'aide à l'apiculture, en finançant un lot de 30 ruches par apiculteur ainsi que les équipements correspondants, peut gagner son pari". A l'évidence, pour y parvenir d'aucun ont rebondi sur le chapitre "formation", qui reste le maillon fort à promouvoir, car désormais, estiment-ils, la filière exige des connaissances fines dans ses différentes activités et des méthodes améliorées de conduite des ruches, "qui ne peuvent s'accommoder ni des pratiques traditionnelles, ni de tâtonnements autrement elle (filière) disparaîtrait à la vitesse des abeilles." Rebondissant sur les enjeux, Dr Bouchouareb, traitant du volet thérapeutique du miel, a affirmé que "la gelée royale augmente l'immunité", indiquant qu'"on a déjà fait des ovules à base de propolis et de miel qui ont donné de bons résultats.
On va encore l'expérimenter" Il a ajouté que des tests similaires ont été faits sur d'autres malades, soumis à un traitement à base de miel et de pollen et qui ont donné des résultats tout aussi palpables. "On s'est rendu compte que la taille du cancer de la prostate diminue grâce à ce traitement naturel", s'est-il félicité. Par ailleurs, une superficie de 66 409 hectares est réservée à l'apiculture au niveau de la wilaya d'Ain Temouchent, faisant d'elle une région potentielle dans ce domaine, a-t-on appris du directeur des services agricoles (DSA). Cette superficie qui se répartit entre l'arboriculture (28.749 ha), les forêts (29.556 ha) et le maquis (8.104 ha) est disséminée entre sept zones mellifères de la wilaya, dont les communes de Oulhaça, Ain Kihal, Aougbellil et Tamazoura, a indiqué M. Berkane Naimi, en marge du 3ème Salon régional du miel abrité, depuis dimanche dernier, par la maison des jeunes "1er novembre" d'Ain Temouchent. Cette superficie peut recevoir 10 000 ruches au total avec une production de 30 kilogrammes/an par ruche selon les normes, a-t-il souligné, rappelant que la production de miel dans la wilaya d'Aïn-Temouchent a enregistré, en 2014, une augmentation de 39 quintaux, passant de 358 quintaux en 2013 à 397 q en 2014. La wilaya compte, également, sur la mise en production de 6 921 unités ou colonies, dont 5 238 ruches modernes et 1 683 traditionnelles. Pas moins de 2 821 colonies d'abeilles ont été mises à l'essaimage et 1 200 unités essaims ont été produites donnant, en 2014, une production de 397 quintaux par le biais de 4 100 ruches, a-t-on précisé. Pour leur part, les apiculteurs présents à cette manifestation ont recommandé la mise en place d'une carte d'apiculteur qui leur permettra de bénéficier des avantages réglementaires décidés par le ministère de tutelle. Ils ont suggéré, aussi, la création d'une coopérative régionale ou nationale pour la commercialisation du miel et dérivés. Organisé par la direction des services agricoles (DSA) en étroite collaboration avec la chambre d'agriculture et les associations des apiculteurs de Sidi Bel-Abbes et Ain Temouchent, ce salon regroupe une quinzaine de participants de cinq wilayas (Sidi Bel-Abbes, Mostaganem, Tlemcen, Médéa et Ain Temouchent).