La 4ème édition du salon national du miel et de l'apiculture, ouverte dimanche au centre culturel Aïssat-Idir de Skikda, draine un nombre important de visiteurs, a-t-on constaté dimanche après-midi. Le miel 100 % naturel (ou présenté comme tel) est la quête commune de la majorité des visiteurs, convaincus des effets bénéfiques et des vertus thérapeutiques du produit de l'abeille. Une gamme variée, incluant le "miel d'abeilles sauvages", leur est proposée par les 40 apiculteurs participant à ce salon national, venus de 20 wilayas du pays. Apiculteur à Ghardaïa, Yacine Khirnass propose plusieurs variétés, du miel d'eucalyptus, cédé à 2.500 dinars le kg, à celui, plus cher (et plus rare) du jujubier, vendu à 4.000 dinars le kg. Une différence de prix que ce professionnel attribue aux frais que nécessitent de longs déplacements en zones sahariennes pour obtenir cette seconde variété de miel. Selon Rabah Messikh, cadre à la direction des services agricoles, l'objectif du salon est de favoriser les échanges entre professionnels et mettre en valeur les capacités apicoles de la wilaya de Skikda. Cette région du pays produit, selon le président de l'association des apiculteurs de wilaya, Hichem Koti, 200.000 essaims par an, distribuées localement mais aussi dans les wilayas d'El Tarf, Annaba, Constantine, Souk Ahras, Jijel, Guelma, Bordj Bou Arreridj et Sétif. M. Koti a également affirmé que la wilaya de Skikda a produit, la saison dernière, 6.100 quintaux de miel grâce à ses 115.000 ruches appartenant à 3.500 apiculteurs. Organisée jusqu'à jeudi par l'association des apiculteurs de la wilaya, la direction des services agricoles et la chambre de l'agriculture, le salon, ouvert par le wali Faouzi Benhassine, réserve des stands aux dispositifs de soutien à l'emploi de jeunes et à la Société algérienne d'assurances.
Mise en œuvre en 2016 d'une feuille de route pour développer l'apiculture D'autre par, le ministre de l'Agriculture, du développement rural et de la pêche, Sid Ahmed Ferroukhi, a indiqué que son secteur allait mettre en oeuvre dès 2016 une feuille de route pour développer la filière apicole, visant essentiellement l'amélioration de la productivité et l'élaboration des normes de qualité du miel d'Algérie. "Cette feuille de route permettra de consolider les efforts consentis dans le développement de la filière et définir notre vision future concernant l'amélioration de la qualité de nos produits apicoles", a affirmé le ministre lors de sa rencontre avec des apiculteurs en marge de la foire nationale du miel qui s'est tenue du 22 au 31 octobre à Alger. Suite à des réunions de concertation avec les différentes organisations et associations professionnelles, le ministère a désigné des groupes de réflexion chargés de faire des propositions portant sur l'amélioration de la productivité et de la qualité du miel en prévision d'exporter vers le marché international. Parmi ces axes, M. Ferroukhi a cité la création d'un laboratoire d'analyse et de contrôle de la qualité et l'élaboration de normes et paramètres afin de faire connaître le miel d'Algérie. Le ministre a soutenu que l'apiculture avait connu un développement important durant ces 15 dernières années aussi bien en quantité de production qu'en nombre d'apiculteurs qui dépassent 30.000 professionnels. La production nationale du miel a atteint environ 56.000 quintaux cette année en baisse par rapport à 2014 (59.000 quintaux), l'objectif étant d'arriver à 100.000 quintaux d'ici à 2020. A cette récolte s'ajoutent d'autres produits de la ruche comme la gelée royale, la propolis, le pollen, la cire et le venin d'abeille, qui servent aussi pour la production de produits cosmétiques. Les apiculteurs imputent la baisse de la récolte aux effets du changement climatique perceptibles à travers un décalage de saisons et le prolongement de la période de froid, qui perturbent la floraison et ne favorisant pas la remontée du nectar. Ces professionnels relèvent également l'utilisation par les agriculteurs des pesticides dans des vergers où sont posées les ruches. L'utilisation des pesticides est l'une des raisons de la baisse des rendements constatés ces dernières années. Pourtant, l'agriculteur doit comprendre que les abeilles contribuent à hauteur de 40% aux rendement de son verger", affirme Ahmed Lâamour, apiculteur depuis 45 ans à Constantine. Pour améliorer la production, le ministre a demandé aux apiculteurs potentiels d'investir dans la mise en valeur des parcours où ils font de la transhumance et la plantation d'arbres à haute valeur ajoutée comme l'eucalyptus, le jujubier et le caroubier. Il a aussi exhorté les professionnels à promouvoir le miel local à travers la multiplication des foires et expositions, des journées scientifiques et des visites au profit du grand public afin de connaître le produit national.