Adapter son management aux mutations de son environnement est un défi pour la PME en Algérie. Le management qui s'inscrit dans une perspective de développement durable est amené à évoluer pour prendre en compte les résultats des mesures d'impacts, en suivant un processus d'amélioration continu. Il doit prendre en compte des contraintes réglementaires, techniques et économiques. Cette nouvelle forme de management fait appel à des compétences tout aussi nouvelles. En Algérie, toutes les conditions pour la création d'une entreprise sont réunies, sauf le management. le système de formation n'est, également, pas qualifiant, notamment au niveau international. Il est en décalage par rapport à ce qui se passe dans le monde. Et même le niveau d'amélioration est dérisoire. C'est ce qu'a déclaré, hier, Abdelhak Lamiri, expert économiste, lors de son passage à l'émission " en toute franchise " de la chaîne III. "Une entreprise nécessite une organisation de la maintenance, une planification de la ressource humaine, une stratégie pour moderniser ses produits, un service après-vente", déclare-t-il.Or, ces pratiques sont totalement absentes dans les PME/PMI algériennes. De son avis, pour avoir un développement durable il faudrait qualifier le système universitaire, en faisant un jumelage avec les universités étrangères, en formant les managers. Il faudrait également réformer le mode de fonctionnement des institutions, utiliser beaucoup de ressources pour développer les PME/PMI et développer les équipements. Un centre de réflexion et de projection stratégique est donc plus que jamais nécessaire.Par ailleurs, en ce qui concerne la réforme bancaire, notamment la privatisation du CPA, qui a fait couler beaucoup d'encre, Lamiri a déclaré à ce sujet que les autorités algériennes avaient raison d'attendre par mesure de prudence. Ce gel, dira Lamiri, est peut-être le déclic salvateur, attendu depuis des lustres pour entreprendre cette fois-ci la réforme du système bancaire national. Une réforme qui fait toujours l'objet d'un débat récurrent. Cela fait plus d'une dizaine d'années qu'elle est au menu des réformes, sans discontinuité, puisqu'elle est réclamée par les partenaires économiques, les opérateurs économiques, tant nationaux qu'étrangers et, bien entendu, par les institutions internationales. "Il est évident que l'on ne peut pas construire une économie de marché sans un système bancaire ouvert, performant et contribuant efficacement au financement de l'économie nationale " expliquera-t-il.Certes, le paysage bancaire algérien s'est assaini. Il y a des banques étrangères qui s'installent et ouvrent des agences un peu partout sur toute l'étendue du territoire national, mais cela ne saurait suffire si le noyau central, le cœur palpitant de ce nouveau système bancaire en gestation n'est pas constitué par des banques algériennes puissantes, modernes et compétitives. "L'Algérie ne peut visiblement ni pour des raisons économiques, ni pour des raisons stratégiques se contenter d'un système bancaire détenu essentiellement par des institutions étrangères" conclut-il.