Le ministre français de la Défense Jean- Yves Le Drian se trouvait lundi à Bagdad pour une visite non annoncée consacrée à la lutte contre le groupe djihadiste Etat islamique (EI), a-t-on indiqué de sources irakiennes. Le Drian a évoqué la campagne anti-EI en s'entretenant avec le président irakien Fouad Massoum et le chef du Parlement Selim al-Joubouri, ont indiqué leurs bureaux respectifs. La France fait partie de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis qui mène des frappes aériennes contre l'EI et forme les forces irakiennes et syriennes. Les forces armées françaises ont réalisé 3 642 sorties aériennes et 582 frappes qui ont permis de détruire 1 028 objectifs dans le cadre de l'opération aérienne Chammal contre l'EI en Irak en septembre 2014, étendue à la Syrie un an plus tard, selon l'état-major. La France dispose de huit chasseurs bombardiers Mirage 2000 basés en Jordanie et de six Rafale aux Emirats arabes unis. Depuis le début de Chammal, elle a aussi engagé à deux reprises son porteavions Charles de Gaulle dans le Golfe, notamment au lendemain des attentats de novembre à Paris, faisant passer à 15% la part française dans les opérations aériennes de la coalition. Les bombardements aériens ont contribué à aider les forces irakiennes à reprendre une partie des territoires conquis par l'EI en 2014 dans le nord et à l'ouest de Bagdad. Mais le groupe djihadiste contrôle toujours de larges zones et la deuxième ville d'Irak, Mossoul. La détermination de la coalition à lutter contre l'EI s'est encore accentu ée depuis les attaques de Paris qui ont coûté la vie à 130 personnes en novembre et ont été revendiquées par l'EI. Les inquiétudes restent vives en France sur de possibles nouveaux attentats. LES FIEFS DE L'EI DOIVENT TOMBER Les deux principaux fiefs du groupe Etat islamique, Raqa (Syrie) et Mossoul (Irak), doivent tomber en 2016, a affirmé lundi le ministre français de la Défense. Raqa et Mossoul, en 2016, doivent tomber, a dit Jean- Yves Le Drian, ajoutant qu'il fallait faire de 2016 l'année d'un tournant majeur dans notre combat contre le soidisant Etat islamique, l'année de la libération des principaux centres de population qu'il contrôle encore, Raqa et Mossoul. 2016 doit être l'ann ée du début de la fin pour Daech, a-t-il martelé lors d'une visite au Service de contre-terrorisme irakien (ICTS), une unité d'élite relevant du Premier ministre Haider al- Abadi, formée en partie par des soldats français à Bagdad. Le ministre français a appelé à accroître la pression sur le groupe Etat islamique (EI), en perte de vitesse selon lui. La situation dans la région a basculé, entre la fin de l'ann ée dernière et le début de cette année (...) Daech a perdu l'initiative, a-t-il souligné. Evoquant les récentes pertes territoriales de l'EI, comme à Ramadi en Irak et Palmyre en Syrie -une ville reprise par l'armée syrienne avec l'aide des forces russes-, M. Le Drian a insisté sur la nécessité de pousser cet avantage. Mais parce qu'il est acculé, Daech reste plus dangereux que jamais, a-t-il souligné, rappelant que le groupe jihadiste reste une menace terroriste majeure, notamment en Europe, où il a revendiqué les attentats de Paris et Bruxelles (162 morts au total). Il faut donc continuer à agir pour que ses ressources, ses chefs, ses capacités de planification d'attaques sur le sol européen soient sans cesse frappées et réduites, a ajouté le ministre français de la Défense. Cette pression accroîtra bien sûr la probabilité que ce mouvement se fracture, que ceux qui l'ont rejoint par opportunisme cherchent à s'en éloigner, a dit M. Le Drian, selon qui c'est une certitude, Daech sera vaincu.