Les cours du brut étaient orientés hier matin à la baisse, tout en se maintenant au-dessus des 40 dollars, dans un marché attendant la réunion des producteurs à Doha dimanche. Les experts s'attendent à ce que les cours oscillent d'ici à cette réunion qui rassemblera des poids lourds de l'Opep, comme l'Arabie saoudite, et d'autres qui n'appartiennent pas au cartel, comme la Russie. Ces producteurs doivent discuter d'un possible gel de la production, pour réduire la situation d'excès d'offre qui plombe les prix. L'or noir a perdu 60% depuis juin 2014, quand le baril se négociait 100 dollars, en raison d'une offre trop importante que ne parviennent plus à absorber des économies en plein ralentissement. Vers 03h00 GMT, le cours du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en mai cédait 13 cents à 40,23 dollars dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne du brut, pour livraison en juin, perdait 15 cents à 42,68 dollars. Dans une note, Barclays Research a dit s'attendre à ce que les cours demeurent neutres jusqu'à dimanche. L'élan reprendra après la réunion, peut-on lire dans cette note. La veille, les cours pétroliers ont poursuivi sur leur lancée, sans véritable moteur sinon un certain optimisme à moins d'une semaine d'une réunion entre grands pays producteurs. Le cours du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en mai a gagné 64 cents à 40,36 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), après avoir pris près de 2,5 dollars lors de la précédente séance, vendredi. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin, qui avait lui aussi bondi vendredi, a gagné 89 cents à 42,83 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE). On a assisté à une hausse de plus de 6% vendredi (...) et aujourd'hui, on reste sur cet élan, a résumé Bart Melek, de TD Securities. Ce sont des échanges largement basés sur des considérations techniques, certains investisseurs visant un objectif de cours en fonction de leur évolution des précédentes semaines, a-t-il reconnu. Alors que les analystes n'avaient déjà pas donné d'explication incontestable au bond de vendredi, certains se contentaient lundi de noter une bonne humeur générale sur les marchés mondiaux, même si les Bourses européennes et Wall Street n'ont guère enregistré que des hausses minimes. Le rebond des cours du pétrole, qui étaient tombés au plus bas en janvier, s'est effectué de concert avec un affaiblissement du dollar et un retour de l'appétit au risque, a, à ce titre, écrit Matt Smith, de ClipperData. En ce sens, comme les Bourses entament la semaine en hausse à l'ouverture de la saison trimestrielle des résultats d'entreprises, (...) l'euro évolue autour de 1,14 dollar pour la première fois depuis l'automne et les cours du pétrole montent encore, a-t-il résumé, la faiblesse du dollar ayant tendance à favoriser les cours de l'or noir, libellés en monnaie américaine. Pour le reste, même si quelques actualités étaient de nature à soutenir le marché pétrolier, comme la fermeture de champs pétroliers en Libye ou une grève dans le secteur au Koweït, l'attention des investisseurs est surtout obnubilée par la perspective d'un sommet entre une quinzaine de grands producteurs, dimanche au Qatar. On essaie de déterminer ce qui va sortir de cette réunion entre producteurs internes et externes à l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), a annoncé Phil Flynn, de Price Futures Group. Ce sommet réunira notamment l'Arabie saoudite, membre dominant de l'Opep, et la Russie, gros producteur extérieur au cartel, qui avaient conclu en février un accord de gel de la production, que les investisseurs espèrent désormais voir étendu à tous les participants. Sur ce plan, les dernières nouvelles ne sont pourtant pas très encourageantes, puisque le marché a pris connaissance d'une accélération en mars des productions respectives de l'Irak, deuxième producteur de l'Opep, et de la Russie, où elle a de nouveau atteint un niveau sans précédent depuis la fin de l'URSS. Ces producteurs sont peut-être juste en train d'effectuer une dernière hausse avant un gel de l'offre, mais cela n'est pas très cohérent avec l'idée d'un plafonnement de la production, et cela provoque des doutes quant au respect d'un accord, quel qu'il soit, a prévenu dans une note Tim Evans, de Citi. En attendant, les investisseurs vont devoir, comme tous les mois, digérer un trio de rapports sur l'état du marché, avec mardi celui du département américain de l'Energie (DoE), mercredi celui de l'Opep, et jeudi celui de l'Agence internationale de l'Energie (AIE), bras énergétique de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).