L'euro montait légèrement face au dollar lundi dans un marché sans grande direction sur fond de nervosité des marchés financiers après l'échec des producteurs de pétrole à se mettre d'accord sur un gel de la production. L'euro valait 1,1305 dollar, contre 1,1284 dollars vendredi dernier. La monnaie unique européenne baissait un peu face à la devise nippone, à 122,56 yens - après être tombée en cours d'échanges asiatiques à 121,72 yens, son niveau le plus faible en deux ans - contre 122,71 yens vendredi soir. Le dollar aussi perdait du terrain face à la monnaie japonaise, à 108,41 yens contre 108,75 yens vendredi soir. Le billet vert restait proche d'un plus bas depuis fin octobre 2014 atteint en début de semaine dernière (à 107,63 yens). "Le billet vert continue de s'échanger dans des marges étroites et les prises de parole de membres de la Réserve fédérale américaine (Fed) continuent de diriger les mouvements de la devise", commentait Amir Khan, analyste chez Currencies Direct. La semaine dernière, le billet vert s'était repris face à l'euro après des commentaires jugés haussiers pour les taux et le dollar. Le président de l'antenne de St Louis de la Fed, James Bullard, avait notamment estimé qu'il serait "prudent" de relever les taux d'intérêt de l'institution à des niveaux plus proches de la normale. La hausse des taux d'intérêt de la Fed rendrait le dollar plus rémunérateur et donc plus attractif pour les investisseurs. Pour Amir Khan, les cambistes devraient être attentifs lundi à des discours de membres de la Fed, dont le président de l'antenne de Boston, Eric Rosengren, qui pourrait bien "mettre en avant les risques liés au ralentissement de la croissance mondiale et aux turbulences sur le marché des matières premières". Ces turbulences étaient exacerbées par l'échec des grands producteurs réunis à Doha à se mettre d'accord sur un gel de la production pour soutenir les prix, sur fond de tensions entre l'Arabie saoudite et l'Iran. Les investisseurs avaient anticipé une décision dimanche à Doha, lors d'une réunion de 18 membres et non membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). "La prudence du FOMC (Comité de politique monétaire de la Fed) a été en partie alimentée par la tourmente observée sur les marchés en janvier", due aux inquiétudes sur la vigueur de la croissance économique chinoise et la dégringolade des prix du pétrole, commentait Simon Derrick, analyste chez BNY Mellon. "Il semble ainsi raisonnable de s'attendre à ce que les évènements (autour de la réunion de Doha) ne vont qu'alimenter la prudence de la Fed", prévenait M. Derrick. Cette prudence implique que la Fed devrait attendre avant de remonter ses taux une nouvelle fois (après une première hausse en près de dix ans en décembre dernier), ce qui pèse sur le billet vert. L'absence d'accord à Doha a surtout profité au yen, l'une des devises jugées les plus sûres par les investisseurs et vers laquelle ils se tournent en périodes d'inquiétudes économiques. La prudence était également de mise en zone euro avant la réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE), qui se tiendra jeudi sur fond de risques déflationnistes au sein de l'Union monétaire. Les analystes estiment probable que la Banque centrale européenne puisse mettre en place de nouvelles mesures fortes de relance lors d'une prochaine réunion de politique monétaire afin de tenter de raviver la croissance en zone euro. La livre britannique baissait face à la monnaie unique européenne, à 79,67 pence pour un euro, comme face au billet vert, à 1,4191 dollar pour une livre. La devise suisse montait face à l'euro, à 1,0911 franc pour un euro, ainsi que face au dollar, à 0,9650 franc pour un dollar. La monnaie chinoise baissait un peu face au billet vert, à 6,4791 yuans pour un dollar contre 6,4755 yuans vendredi à 15H30 GMT. L'once d'or valait 1.237,13 dollars, contre 1.227,10 dollars vendredi soir. S.S.