Les accidents coûtent au pays une centaine de milliards de dinars par an, révèle une étude réalisée par l'université de Batna et présentée, dimanche à Alger, lors d'une journée d'étude organisée par le Centre national de prévention et de sécurité routière. Lors de son intervention, le professeur Fares Boubaker, de cette même université, a précisé que le chiffre de 100 milliards DA concernait l'année 2015, mais qui pourrait être considéré comme une moyenne pour les années précédentes. Durant l'année 2015, pas moins de 35 000 accidents ont été recensés avec un total de 4 610 morts et de 55 994 blessés, des chiffres plus ou moins similaires à ceux des années précédentes. Selon cet enseignant universitaire, un accident routier coûte 2,2 millions DA en moyenne, tandis que le coût engendré par le décès d'une personne suite à un accident routier est de l'ordre de 11 millions DA. Le calcul du coût des accidents se base sur de nombreux paramètres dont le coût de prise en charge des blessés et de réparation des véhicules, le coût des embouteillages engendrés par un accident ainsi que le gain qu'aurait pu apporter à l'économie de son vivant une personne décédée suite à un accident routier. Il a également été indiqué que les assureurs remboursent une moyenne de 45 milliards DA annuellement, soit un autre paramètre pris en considération dans le calcul du coût des accidents routiers. En outre, le coût des pertes financières dues aux accidents de la circulation représente 0,15% du PIB.
Création prochaine de deux structures de prévention routière Un Conseil intersectoriel chargé de la mise en place d'une stratégie de prévention routière et une Direction déléguée devant s'assurer de l'application de cette stratégie seront mis en place prochainement, a annoncé, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Noureddine Bedoui. La mise sur pied de ces deux structures représente une "démarche concrète traduisant une toute nouvelle approche adoptée par le gouvernement" dans la lutte contre les accidents de la route, a déclaré le ministre. Mis sous la tutelle du Premier ministre, le Conseil intersectoriel sera chargé de mettre en place des stratégies d'envergure nationale en matière de prévention routière et de lutte contre les accidents de la route, a expliqué le ministre. Quant à la Direction déléguée, elle aura un large champ d'action incluant, entre autres, la gestion des statistiques, le lancement d'études sur le terrain et la proposition de nouvelles lois sur la base de données concrètes, a-t-il expliqué. Cette structure aura la possibilité de faire appel à des compétences diverses (universitaires, cadres de ministères, mouvement associatif...) et disposera de structures locales mises sous la tutelle du wali. M. Bedoui a insisté, en outre, sur l'importance de l'usage des nouvelles technologies de l'information et de la communication afin de mener à bien la nouvelle approche du gouvernement visant à réduire le nombre d'accidents de la circulation. Une gestion efficace des données est primordiale pour prendre les bonnes décisions et mettre en place des stratégies efficaces, a insisté le ministre qui a précisé que les autorités publiques entendent s'inspirer des expériences des pays développés en la matière. Qualifiant les chiffres relatifs aux accidents de la route en Algérie d'"effrayants", il a rappelé qu'au cours de l'année 2015, pas moins de 35.000 accidents ont été recensés avec un total de 4.610 morts et de 55.994 blessés.