Dans un message de condoléance adressé à la famille du Cheikh Bouamrane, président du Haut Conseil islamique, décédé jeudi, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a souligné que le défunt fut "une sommité intellectuelle et culturelle dans notre pays". "Nous avons appris avec une profonde affliction le décès de l'intellectuel éminent, président du Haut Conseil islamique (HCI), Cheikh Bouamrane, une sommité intellectuelle et culturelle qui a voué sa vie à l'éducation et à l'orientation de générations successives de nos étudiants et chercheurs", écrit le président Bouteflika dans son message. "La pensée du défunt dans le domaine du patrimoine et de la philosophie a été marquée par la minutie et la modération. Il comptait parmi les savants qui conciliaient entre la tradition proprement philosophique (Naql) et celle de la théologie rationnelle (Aql) et qui faisaient prévaloir la logique caractérisant le système des valeurs spirituelles dans notre patrimoine arabo-islamique. Sa méthodologie en matière de recherche et d'orientation s'est traduite dans ses contributions dans la revue du HCI qu'il a présidé pendant plusieurs années et à travers son long combat dans le mouvement des scouts musulmans", a précisé le chef de l'Etat, ajoutant que sa disparition "est une grande perte pour le monde du savoir et de la culture dans notre pays". "Tout en présentant mes sincères condoléances à vous tous, à ses collègues, ses étudiants et ses admirateurs, je prie Dieu Tout Puissant d'accorder au défunt Sa sainte miséricorde, de l'accueillir en Son vaste paradis et d'assister les siens", conclut le chef de l'Etat".
L'Algérie perd un "pilier de la pensée éclairée et de la culture nationale" Pour sa part, le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, a adressé un message de condoléances à la famille du Cheikh Bouamrane, dans lequel il a affirmé que l'Algérie "perd un pilier de la pensée éclairée et de la culture nationale". L'Algérie "perd un pilier de la pensée éclairée et de la culture nationale, mais aussi un moudjahid au riche parcours national qui aura fait preuve d'abnégation et de dévouement tout au long de sa vie", a écrit M. Bensalah dans son message de condoléances. Cheikh Bouamrane était "un modèle de la pensée modérée à travers les hautes responsabilités qu'il assuma et dans ses apports culturels et intellectuels", a souligné le président du Conseil de la nation, ajoutant que le défunt était "un écrivain clairvoyant et un éminent conférencier tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays". Cheikh Bouamrane était un "savant et un intellectuel parmi les grands hommes de la nation" et une "sommité nationale", a encore écrit M. Bensalah, ajoutant que le défunt "restera présent par les apports qui ont jalonné son riche parcours culturel et intellectuel". Rappelons que le défunt est décédé à l'âge de 92 ans des suites d'une longue maladie, a-t-on appris auprès de membres de sa famille. Il a été inhumé hier après la prière du vendredi au cimetière de Sidi Fredj. Né à El Bayadh, il avait rejoint l'école coranique dès son jeune âge avant de poursuivre ses études et obtenir un certificat d'études primaires en 1938. Il s'est rendu, par la suite, en France où il a obtenu le doctorat de philosophie à la Sorbonne en 1956. Après l'indépendance, Cheikh Bouamrane a exercé comme professeur à l'institut de philosophie à l'université d'Alger dont il devient, par la suite, directeur. Il a également occupé plusieurs postes de responsabilité, dont celui de conseiller au ministère de la Culture en 1990, puis ministre de la Communication et de la Culture en 1991. Il a aussi présidé l'Union des écrivains algériens de 1995 à 1996 avant d'être désigné à la tête du HCI depuis 2001. Auteur d'un riche parcours culturel et intellectuel, le défunt a laissé de nombreux ouvrages consacrés à la liberté humaine, à la pensée islamique, à l'histoire de l'Algérie et à l'Emir Abdelkader. Il a également été l'auteur de plusieurs contributions dans des revues et publications.