Le président nigérian Muhammadu Buhari a ordonné le renforcement de la sécurité autour des installations pétrolières du sud du pays, après une recrudescence d'attaques menaçant selon lui l'économie du Nigeria. "Nous devons prendre la situation très au sérieux dans le delta du Niger car cela menace notre économie", a-t-il déclaré lors d'une rencontre avec de hauts dirigeants du géant anglo-néerlandais Royal Dutch Shell. "Je vous assure que tout sera fait pour protéger le personnel et les infrastructures pétrolières dans la région", a-t-il ajouté. Royal Dutch Shell a subi ces derniers mois au Nigeria plusieurs attaques, perpétrées par le groupe d'activistes Niger Delta Avengers (NDA, les vengeurs du delta du Niger), qui milite pour une meilleure répartition des richesses dans cette région d'où provient la quasi-totalité du pétrole nigérian, premier producteur d'Afrique. Selon un communiqué de la présidence nigériane, le chef d'état-major de la marine nigériane s'est vu confier la tâche de "réorganiser et renforcer les forces armées dans le delta du Niger pour qu'elles agissent efficacement contre la résurgence d'actes de sabotage visant les installations pétrolières". Conséquence de ces attaques répétées, la production journalière du Nigeria, première économie d'Afrique, est passée de 1,9 million de barils/jour à 1,4 million de barils, selon le vice-président Yemi Osinbajo.
La seconde rescapée de Chibok ne fait pas partie des 219 lycéennes Par ailleurs, le mouvement "Bring back our girls" (BBOG) a estimé vendredi que la Nigériane présentée par l'armée comme une seconde rescapée du lycée de Chibok y avait bien étudié. Elle n'avait en revanche pas été enlevée avec les 219 autres il y a plus de deux ans. Le porte-parole de l'armée nigériane, le colonel Sani Usman, avait annoncé jeudi soir que l'armée avait secouru dans la journée 97 femmes et enfants, lors d'une opération contre les islamistes de Boko Haram vers Damboa, dans le nord-est du Nigeria. Parmi ces victimes, a expliqué le porte-parole de l'armée, se trouve une Nigériane présentée comme une seconde rescapée de Chibok, après la découverte mardi d'une première rescapée par l'armée et des miliciens. Mais Yakubu Nkeki, le président de l'association des parents des otages de Chibok, est formel : elle "ne fait pas partie" de la liste des 219 filles portées disparues depuis leur enlèvement par les islamistes dans le lycée public pour filles de Chibok le 14 avril 2014. Une source militaire de haut rang a cependant maintenu que la jeune fille était bien une des 219 lycéennes de Chibok. A son tour, Sesugh Akume, le porte-parole de BBOG, le mouvement qui milite pour leur libération, a estimé que cette jeune fille était bien une élève du lycée de Chibok, mais qu'elle ne se trouvait pas dans la même classe que les filles enlevées le 14 avril. "Elle était en SS1 à Chibok et elle a été kidnappée par les insurgés dans sa maison, à Madagali", à quelque 150 km de là, dans l'Etat voisin d'Adamawa, a-t-il expliqué, sans préciser à quelle date. Le SS1 est l'équivalent de la classe de seconde en France. Or les 219 lycéennes se trouvaient en SS3, l'équivalent de la terminale.