Le cahier des charges portant conditions et modalités d'exercice de l'activité de production et de montage de véhicules est apparemment fin prêt. Il sera rendu public dans les tout prochains jours. C'est ce qu'ont indiqué ces derniers jours, plusieurs médias dont le site spécialisé autoalgérie.com. Le nouveau texte évoque, notamment, la question du taux d'intégration. A cet effet, il est exigé de tous les constructeurs qui se lancent dans la production -ou plus précisément le montage local des véhicules d'atteindre un taux d'intégration de 40% dans les cinq années qui suivent l'ouverture de l'usine. Ce taux doit être de 15% au bout de trois ans. Si le constructeur ne fabrique pas lui-même les intrants, il doit recourir à une sous-traitance locale. L'autre mesure importante dans ce nouveau texte est l'exigence faite à ceux qui veulent installer des usines de montage en Algérie de s'associer avec le constructeur d'origine. L'autorisation est subordonnée "à une participation du constructeur dans le capital social de la société de projet". Si la loi était rétroactive, la Société algérienne de fabrication des véhicules Mercedes Benz (SAFAV-MB), gérée par l'armée et située à Tiaret, n'aurait pas le droit d'exercer vu que ses actionnaires sont l'entreprise de développement de l'industrie automobile (EDIV), le ministère de la Défense nationale (34 %), la SNVI (17 %) et le fonds d'investissement Emirati "Aabar" (49 %). Le problème peut se poser ainsi pour le turc Emin auto qui compte monter une usine pour la fabrication de camions Jac. En outre, le nouveau texte met l'accent sur le service après-vente par exemple. Ainsi, les constructeurs sont dans l'obligation d'assurer la pièce de rechange d'un véhicule monté localement jusqu'à dix années après la fin de sa fabrication.
Devenir un hub de construction automobile Entre autres, suivant la conclusion de trois accords récents, le constructeur français Peugeot-Citroën, l'italien Iveco et l'allemand Volkswagen devraient déployer de nouvelles usines d'assemblage dans le pays au cours des deux prochaines années. Soutenir l'investissement afin de développer les capacités de production locales fait partie d'une initiative plus large prise par le gouvernement qui cherche à freiner les dépenses d'importation et ré-industrialiser l'économie algérienne en mettant un accent prononcé sur l'augmentation du contenu local.
Un vecteur majeur d'expansion L'industrie automobile algérienne suscite un intérêt considérable parmi les investisseurs qui y voient une alternative intéressante pour aider à contrebalancer la stagnation des ventes en Europe. Le marché de l'automobile algérien - le deuxième plus grand marché en Afrique - a connu une forte croissance au cours des cinq dernières années et cette tendance devrait se poursuivre jusqu'en 2020. Le gouvernement souhaite tirer profit des coûts salariaux concurrentiels qu'offre le pays et de sa localisation géographique stratégique. Située au nord du continent africain, la position géographique de l'Algérie offre aux constructeurs européens la possibilité d'étendre leur portée en Afrique où, selon les médias de l'industrie, le taux de motorisation est aux alentours de 130 véhicules pour 1000 habitants. Ce taux correspond à peu près à un quart du taux européen. Dans le cadre du projet d'expansion de Peugeot-Citroën, le géant français bâtira une usine de construction automobile au nord-ouest de la région d'Oran où la marque française Renault a ouvert la première usine de construction d'automobile de l'Algérie en Novembre 2014. Dans cette nouvelle usine Peugeot-Citroën, la production sera largement centrée sur la Citroën C-Elysee, la Peugeot 301 et la Peugeot 208. L'usine Renault d'une valeur de 50 millions d'euros, est le produit d'un accord conclu entre la compagnie, la Société Nationale des Véhicules Industriels de l'Algérie et le Fonds d'Investissement National. A ce jour, l'usine a produit plus de 20 000 véhicules. Depuis, le constructeur français a élargi ses opérations dans son usine algérienne pour atteindre une production annuelle de 25 000 véhicules. Renault prévoit d'ajouter un troisième quart de travail de huit heures dans l'usine pour atteindre en 2019 une production annuelle de 75 000 unités. Iveco, quant à lui, prévoit de construire une usine d'assemblage de camions dans la zone industrielle située au sud-est de la capitale, à Bouira. Au mois de décembre, Pierre Lachute, président d'Iveco, a déclaré aux médias que cette dernière devrait être opérationnelle d'ici Novembre 2016. Construit pour un coût total estimé à 35 millions d'euros, l'installation aura une capacité de production initiale de 1500 véhicules par an. Cette capacité de production pourrait atteindre 8000 véhicules par an d'ici 2024. Dans le cadre d'un troisième accord, Volkswagen est prêt à ouvrir une usine de 170 millions d'euros dans la ville de Relizane située au Nord-Ouest. Cette usine aura une capacité de montage allant jusqu'à 100 000 véhicules par an. D'autres accords pourraient être en cours de négociation selon Abdeslam Bouchouareb, ministre de l'Industrie et des Mines. "Nous sommes également en train de négocier avec un partenaire iranien, et Nissan a exprimé son souhait de s'implanter en Algérie," a-t-il déclaré à la presse en Janvier, en ajoutant que les discussions avec Fiat et Hyundai avancent également.