Le pacte d'actionnaires de la future usine de montage de voitures PSA Peugeot-Citroën Algérie, qui sera implantée à El Hamoul, à 20 km d'Oran, sera signé dans les jours qui viennent. La signature de cette joint-venture interviendra à l'occasion de la tenue de la réunion du Comité intergouvernemental de haut niveau algéro-français, prévue pour les 9 et 10 avril. C'est ce qui nous a été révélé, hier, par M. Mouad, président de la Chambre de commerce de l'Oranie, qui affirme que le programme n'a pas encore été arrêté. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et son homologue français, Manuel Valls, prendront part à cette réunion. Une réunion qui devait se tenir les 20 et 21 février dernier à Alger, avant d'être reportée à ce mois d'avril. Le pacte d'actionnaires sera paraphé par Peugeot (qui détiendra 49% du capital), Condor (15,5%), l'Entreprise de production de machines-outils de Constantine (20%) et une entreprise privée locale de médicaments (15,5%). Le gouvernement algérien a donné son feu vert à ce projet. L'usine sera implantée sur un terrain de 70 ha situé à El Hamoul, dans la commune de Tafraoui, tout près de l'usine Renault Algérie Production (Oued Tlélat). La future usine fabriquera, dès 2019, trois modèles : la Peugeot 301, la Peugeot 208 et la Citroën C Elysée, des véhicules pressentis pour être exportables. Les actionnaires veulent exporter 10% de la production. L'investissement avoisinera les 100 millions d'euros, soit le double des fonds consentis pour faire tourner les lignes d'assemblage de Renault Algérie Production. L'usine entrera en production avec une capacité de 25 000 voitures par an, avant d'atteindre la vitesse de croisière de 150 000 véhicules par an. Le chantier de l'usine sera lancé cet été. Les actionnaires promettent que ce projet drainera un réseau de sourcing local, le but étant d'atteindre les 40% de taux d'intégration d'ici 2022, soit le même objectif que l'usine Renault. Un vaste terrain est prévu à El Hamoul, tout près du site d'assemblage, pour l'implantation d'éventuels équipementiers sous-traitants. Outre le fait d'être actionnaire dans la future usine de montage, Condor veut se lancer dans la fabrication d'équipements. Toutefois, les observateurs pointent du doigt un handicap majeur de ce deuxième site oranais d'assemblage de voitures : la petite taille de ce site qui ne fait que de l'assemblage — du semi-knocked-down (SKD), dans le jargon industriel — de pièces qui proviendront des usines PSA. Ce handicap est de taille, car il sera à l'origine d'un faible taux d'intégration. La faible taille est un élément qui n'est pas incitatif pour relever le taux du sourcing local. Pour fabriquer des voitures avec un fort taux de valeur ajoutée produite en Algérie, les économistes recommandent de mettre en place de grands sites d'assemblage capables d'attirer les équipementiers et de créer des outils, à l'image des écosystèmes dédiés à la sous-traitance automobile. Ceci implique la nécessité de développer des métiers qui participent à relever le taux d'intégration par l'accompagnement, le conseil et le transfert de technologies en mécanique et en fonderie.