Une rencontre nationale du secteur de l'Aménagement du territoire, du Tourisme et de l'Artisanat sous le thème "Le développement du tourisme et de l'artisanat, vecteur de diversification économique et de dynamique territoriale" a été tenue à Alger les 18 et 19 du mois courant vu que le créneau du tourisme doit jouer un rôle plus important dans un contexte de chute d'environ 70% de nos entrées en devises. Vanter la beauté de l'Algérie ne suffit pas pour la relance, qui reste tributaire de notre capacité à transformer ce potentiel en produits touristiques de qualité. L'Algérie "exporte" plus de touristes qu'elle n'en reçoit. Les objectifs assignés sont donc de parvenir à un meilleur équilibre. Le développement du tourisme et de l'artisanat en tant que vecteur de diversification économique et de dynamique territoriale et la promotion de l'investissement ont fait l'objet de nombreuses recommandations au terme de la rencontre des cadres du secteur réunis à Alger les 18 et 19 juillet. Les participants ont planché dans le cadre de l'atelier consacré à "L'investissement et l'aménagement touristique" sur les mécanismes à mettre en place pour préparer et faciliter l'accès au foncier touristique et promouvoir l'investissement. D'abord en matière d'aménagement, ils ont appelé dans leurs recommandations à engager une opération d'assainissement du foncier touristique classé ayant subi des agressions et utilisé à des fins autres que touristiques, par "le déclassement, la distraction, la règlementation ou la révision de la délimitation". Ils ont préconisé aussi de reconstituer le foncier touristique à travers le classement de nouvelles zones d'expansion touristique (ZET) en tenant compte des Schémas directeurs de l'aménagement touristique et d'intégrer "l'impératif tourisme" dans l'élaboration des différents instruments d'urbanisme. Autre recommandation: prévoir des terrains destinés aux équipements touristiques dans le cadre des instruments d'urbanisme: plans directeurs d'aménagement et d'urbanisme (PDAU) et plans d'occupation des sols (POS), notamment au sein des communes disposant de potentialités touristiques avérées. Ils ont jugé opportun aussi d'orienter la partie aménageable vers le foncier appartenant au domaine privé de l'Etat dans l'élaboration des études des plans d'aménagement touristique des ZET. En vue de promouvoir l'investissement, les participants ont recommandé d'envisager, en concertation avec les services concernés, la révision de la valeur vénale dans le sens de la réduction du coût de la concession du terrain. Faciliter la procédure de l'obtention du permis de construire des projets touristiques et hôteliers, mettre en place un comité intersectoriel (tourisme, finances) pour une prise en charge efficace des demandes de crédits bancaires pour le financement des projets touristiques et un dispositif permettant le suivi et accompagnement des projets d'investissement touristiques jusqu'à leur aboutissement, ont été également recommandés. Assainir les entreprises publiques avant la reconfiguration du secteur Les participants à l'atelier sur "La réforme du secteur économique marchand" ont préconisé pour leur part de procéder à l'assainissement des situations des entreprises publiques et au règlement des différents problèmes existant au niveau des entreprises de gestion touristique (EGT) et des entreprises de gestion hôtelière (EGH). Cet assainissement "doit intervenir avant la mise en ouvre de la résolution du Conseil des participations de l'Etat (CPE) portant reconfiguration des entreprises publiques du tourisme", ont-ils considéré. Parmi les autres recommandations adoptées, figurent notamment celles d'engager une réflexion pour évaluer le fonctionnement et l'organisation du secteur public marchand du tourisme et mettre en place une structure multidisciplinaire pour le suivi de la modernisation au niveau du ministère chargé du tourisme. Valoriser davantage le secteur et ses métiers par la formation et la création de nouveaux métiers, notamment dans le management, et mettre en place un système d'information et utilisation des nouvelles technologies de l'information et de la communication (TIC), comptent également parmi les recommandations de cet atelier. Les participants à l'atelier traitant de "L'évaluation du cadre législatif et réglementaire - contraintes et solutions-", ont recommandé pour leur part de réaliser un audit juridique de toutes les lois du secteur dans la perspective de leur mise à niveau avec les exigences de la conjoncture actuelle. S'agissant du volet tourisme, il est préconisé "la codification des lois régissant les différents domaines d'activité du secteur du tourisme en les regroupant dans un seul texte (code du tourisme), ainsi que la prise en charge des activités para-touristique (restauration classée, transport touristique, etc.)". Autre mesure destinée à promouvoir le tourisme, les participants estiment nécessaire la révision du texte règlementaire régissant l'activité de l'agent de tourisme et de voyage en simplifiant la procédure de création et d'exploitation de cette activité. Pour le volet artisanat, les cadres du secteur ont préconisé notamment la révision de certaines dispositions de l'ordonnance n°96- 01 du 10 janvier 1996 fixant les règles régissant l'artisanat et les métiers, dans l'optique de son adaptation avec les nouveaux éléments de la stratégie de développement du secteur. Valoriser la ressource humaine. Les participants à l'atelier sur "La formation pilier du développement", ont insisté sur l'amélioration de la qualité de la formation et la valorisation de la ressource humaine. Ils ont appelé dans ce cadre la mise en place d'un dispositif d'évaluation des diplômes (formation qualifiante) en coordination avec le secteur de la formation professionnelle et la soumission de l'octroi d'agrément et d'autorisation d'exploitation d'établissements touristiques à la justification de la présence d'un minimum de personnel formés et à l'engagement de former le reste du personnel à une échéance donnée.