Le Secrétariat national (SN) du Front Polisario a appelé les Nations Unies à prendre les mesures nécessaires pour l'arrêt immédiat des actions marocaines dans la zone tampon d'Alguergarat (Sahara occidental) et le retrait sans délai des éléments civils et militaire sur place. Réuni samedi en session extraordinaire sous la présidence du président sahraoui, SG du Front Polisario, Brahim Ghali, consacrée à l'étude de la situation grave causée par la violation marocaine de l'accord du cessez-le- dans la zone tampon d'Alguergarat (sud de la République sahraouie), le SN a averti "des répercussions de cette approche agressive de l'Etat marocain et ses conséquences dévastatrices pour la paix, la sécurité et la stabilité dans la région". Le SN a exhorté le Conseil de sécurité des Nations à "intervenir d'urgence" pour mettre fin à cette situation et assumer ses responsabilités face aux violations marocaines du cessez-le-feu en vigueur depuis 1991, signés par les deux parties au conflit, le Front oligarchie et le Maroc sous les auspices de l'ONU, en attente du parachèvement du processus de décolonisation au Sahara occidental par le biais d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui. "Les actions entreprises par l'Etat marocain reflètent l'intention délibérée et dangereuse pour imposer le fait accompli colonial, l'expansion de l'occupation et la provocation de la région et à créer plus de tension, qui s'inscrit dans le cadre de la rébellion de Rabat contre la légitimité internationale, l'ONU, son Secrétaire général et son Envoyé personnel et son Représentant spécial et la MINURSO, jusqu'aux compétences du Conseil de sécurité", a estimé le SN. Par ailleurs, le SN a réaffirmé que le peuple sahraoui et son seul représentant légitime, le Front Polisario, ne peuvent d'"aucune manière" accepter de "telles pratiques agressives", appelant le peuple sahraoui à plus de vigilance pour faire échouer les complots de l'ennemi marocain. Dans une lettre adressée récemment au secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, le Front Polisario a informé l'ONU qu'"en date du 11 août 2016, les forces d'occupation marocaines ont procédé au Sahara occidental et à plusieurs reprises, à traverser le mur militaire marocain vers la zone Alguergarat, située dans le secteur de la 1ère région militaire sahraouie." "Les forces marocaines ont mobilisé des unités militaires, en violation de la zone en question, soutenues par des unités mobiles de transport et de génie militaire, appuyées par une reconnaissance aérienne", a ajouté le président de la République arabe sahraouie démocratique, Brahim Ghali dans la lettre adressée à Ban-ki-moon.
"Un défi flagrant" à la légitimité internationale D'autre part, le bureau du secrétariat national (SN) du front Polisario a affirmé que la nouvelle escalade marocaine dans la zone d'Alguergarat (Sahara occidental) représente "un défi flagrant" à la légitimité internationale et une violation de l'accord du cessez-le-feu conclu sous les auspices de l'ONU, entre le Front et le Maroc. "Ce comportement dangereux marocain représente un défi flagrant à la légitimité internationale par une force d'occupation brutale qui ne tient pas compte de ses répercussions sur la paix et la stabilité dans la région", a indiqué dimanche un communiqué sanctionnant les travaux du bureau du SN. Le bureau a également réaffirmé son soutien aux actions prises sur le terrain par l'Armée de libération populaire sahraouie dans le cadre de suivi de la situation et sa disponibilité pour faire face à toutes les éventualités.
Ban préoccupé Quant à lui, le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon s'est déclaré dimanche "profondément préoccupé" par la hausse des tensions dans le sud-ouest du Sahara-Occidental. La situation s'est notamment détériorée en raison de l'arrivée d'unités armées du Maroc et du Front Polisario, soutenu par l'Algérie, a indiqué un porte-parole de M. Ban dans un communiqué. Le FP a récemment accusé les forces marocaines d'avoir pénétré dans la zone tampon d'Alguergarat, près de la frontière mauritanienne. "Le secrétaire général appelle toutes les parties à suspendre toute action modifiant le statu quo et à retirer tous leurs éléments armés afin d'éviter toute escalade supplémentaire et de permettre à la MINURSO (Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara-Occidental) d'avoir des négociations avec toutes les parties concernant la situation", selon le communiqué. M. Ban a par ailleurs demandé à toutes les parties de respecter les engagements pris dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu conclu en 1991. Depuis son annexion par le Maroc en 1979, l'essentiel du Sahara-Occidental est sous le contrôle des forces marocaines, alors que le reste est contrôlé par les nationalistes sahraouis du Front Polisario qui réclament la tenue d'un référendum d'autodétermination dans cette ancienne colonie espagnole.