Les prix du pétrole s'affichaient en petite baisse mercredi en cours d'échanges européens, toujours lestés par la force du dollar et les incertitudes entourant la réunion informelle de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) fin septembre, mais également par des chiffres peu encourageants sur les stocks américains. Vers 10H50 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre, dont c'est le dernier jour de cotation, valait 48,02 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en repli de 35 cents par rapport à la clôture de mardi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 26 cents à 46,09 dollars. Les prix du pétrole souffrent ce mercredi avec un dollar plus fort entravant l'univers des matières premières dans leur ensemble et les données sur les réserves américaines de l'American Petroleum Institute (API) (publiées mardi) indiquant que les stocks augmentent une fois de plus, en particulier ceux de produits distillés, relevaient Michael van Dulken et Augustin Eden, analystes chez Accendo Markets. Les estimations de l'API ont fait état d'une hausse de 900.000 barils des stocks de pétrole brut tandis que les réserves d'essence ont décliné de 1,6 million de barils et que celles de produits distillés ont progressé de 3 millions de barils, précisait Olivier Jakob, analyste chez Petromatrix. Les investisseurs attendent désormais les données hebdomadaires officielles du département américain de l'Energie (DOE), qui seront publiées à 14H30 GMT. De leur côté, les analystes interrogés par l'agence Bloomberg News s'attendaient, selon une prévision médiane, à une hausse de 1,3 million de barils des réserves de brut la semaine dernière aux Etats-Unis, à un déclin de 1 million de barils des stocks d'essence et à un recul de 125.000 barils de ceux de produits distillés (dont le gazole, le fioul de chauffage, et le kérosène). Mais les cours de l'or noir étaient surtout assujettis à la nette appréciation du dollar dans le sillage de nouvelles déclarations de responsables de la Réserve fédérale américaine (Fed) et de bons indicateurs aux Etats-Unis, qui ont relancé les attentes d'un prochain resserrement monétaire outre-Atlantique. Au cours des deux derniers jours, nous avons souligné le risque baissier pour le pétrole brut car il peinait à s'ajuster au rebond du dollar, ajoutait M. Jakob, soulignant que de nouveaux mouvements étaient susceptibles de se produire sur le marché des changes ce mercredi et d'influencer les prix du pétrole avec la publication du rapport ADP sur l'emploi dans le secteur privé aux Etats-Unis en août. Toute appréciation du dollar pèse en effet sur les achats d'or noir, qui sont libellés dans cette monnaie et donc rendus moins avantageux pour les opérateurs disposant d'autres devises. Enfin, le pétrole restait dépendant des incertitudes concernant le fait de savoir si la réunion conduite par l'Opep le mois prochain va livrer quoi que ce soit, poursuivaient les analystes d'Accendo Markets. Une réunion informelle entre les membres de l'Opep concernant un possible gel concerté de la production doit se tenir fin septembre à Alger en marge du sommet de l'Energie. La Russie, producteur important non membre de l'Opep, avait alimenté les spéculations en faisant part de sa volonté de se joindre ultérieurement à un accord. Mais le scepticisme sur le succès d'une telle entreprise a grandi cette semaine à la suite de diverses déclarations, notamment saoudiennes et iraniennes. Outre le renforcement du dollar, les cours ont souffert mardi d'informations selon lesquelles l'Iran a l'intention d'augmenter sa production pétrolière jusqu'à 4 millions de barils par jour d'ici la fin de l'année, expliquaient les analystes de Commerzbank, ce qui rend un accord sur des plafonds de production lors de la réunion des principaux producteurs de pétrole à Alger fin septembre moins probable.