Trump le meilleur ami de Poutine ? En tous cas " un homme brillant et remarquable ", selon les termes du président russe. Pendant la campagne américaine à l'occasion du " Davos russe " de Saint Petersbourg en juin dernier, Vladimir Poutine n'a pas ménagé ses compliments à l'endroit de celui qui faisait alors encore figure de candidat iconoclaste à la présidence américaine. Par souci de discréditer Hillary Clinton, décrite par Moscou comme la " candidate de la guerre, connue pour ses instincts de force, de goût pour l'interventionnisme " et une politique étrangère musclée ? Sans doute. Mais dans un climat de guerre froide où les relations entre les deux pays n'ont jamais été aussi dégradées, le Président russe avait clairement choisi son candidat. Officiellement parce que Trump " représente les intérêts des gens ordinaires, fatigués des élites au pouvoir ". Plus certainement parce que l'isolationnisme affiché du candidat républicain lui laisserait-il espérer plus de latitude pour sa politique étrangère expansionniste. A l'expéditeur de ces appréciations : Trump à plusieurs fois a exprimé son " respect pour l'homme fort ". Le leader à poigne, le nationaliste qui a redonné du prestige à une Russie humiliée. Ce serait là un débat que les Américains auront. Dans un contexte américain où la Russie est souvent l'objet d'une marque d'attention particulière, et plutôt hostile d'ailleurs, des sénateurs américains, Trump est finalement plutôt à contre-courant sur ce point-là. La campagne de Trump a ciblé un certain nombre de pays, d'adversaires, mais n'a absolument pas ciblé la Russie. Avec la victoire de Donald Trump qui devient ainsi le 45e président des Etats-Unis, l'heure semble être à la détente avec la Russie. Améliorer les relations américano-russes fait partie de ses objectifs. Lors des débats face à la candidate Hilary Clinton, Trump n'a cessé d'expliquer que Vladimir Poutine et les Etats-Unis devraient coopérer. Maintenant qu'il est officiellement élu président, Trump va pouvoir concrétiser ses propos en acte. Si le nouvel occupant du bureau ovale applique ses propositions, une détente de ces relations américano-russes est à prévoir. Toutefois, il faut compter avec le Sénat et la Chambre des députés qui auront également leur mot à dire en cas de refonte des relations entre les deux pays. Ce qui est nécessaire, c'est d'avoir le soutien du Congrès. Un grand processus. En effet, il y a des choses qui sont sous le contrôle du président, une grande partie des décisions est sous le contrôle du Congrès, notamment en ce qui concerne le changement de la politique intérieure et extérieure du pays. Mais pour tous les observateurs, l'élection de Donald Trump pourrait en tout cas amorcer une période de dégel entre la Maison Blanche et le Kremlin. Un chemin que Trump semble vouloir déblayer dans l'espoir de normaliser les relations américano-russes. Un chemin que Poutine semble vouloir déblayer. "Nous comprenons que le chemin de la normalisation des relations entre les Etats-Unis et la Russie ne sera pas facile mais nous sommes prêts à remplir notre part ", a fait savoir le président russe lors d'une rencontre avec les ambassadeurs du monde entier accrédités à Moscou. Il a aussi précisé que l'état actuel des relations entre les deux pays n'était pas à imputer à la Russie. " La Russie est prête à restaurer les relations en plein format avec les Etats-Unis ", a-t-il précisé. Dans le télégramme de félicitations qu'il a adressé au nouveau locataire de la Maison Blanche, Poutine a fait part de son espoir de coopération dans les difficiles relations entre Moscou et Washington afin qu'elles s'améliorent, et de travailler en commun sur les dossiers internationaux en quête de réponses et sur les défis relatifs à la sécurité dans le monde. " Poutine espère l'émergence d'un dialogue constructif entre la Russie et les Etats-Unis, qui se baserait sur des principes d'égalité, de respect mutuel et d'attention sur les positions des uns et des autres ", indique-t-on au Kremlin. Tout indique que l'éventuel duo Trump-Poutine à une même vision de la politique étrangère, les deux président aspirent avant tout à faire respecter les intérêts de leurs pays respectifs. " Les approches conceptuelles du président russe Vladimir Poutine et son homologue américain nouvellement élu Donald Trump en matière de politique étrangère sont phénoménalement proches ", a déclaré le porte-parole du chef de l'Etat russe Dmitri Peskov. Le porte-parole du Kremlin a rappelé que lors du Forum de Valdaï, Vladimir Poutine a déclaré " la même chose, mais en évoquant, naturellement, les intérêts nationaux de la Russie ". Le 45ème président des Etats-Unis va prendre ses fonctions le 20 janvier prochain alors que le Moyen-Orient est une zone en conflit et que des politiques de Washington dépendront beaucoup des évolutions à venir. La plupart des Américains se sont dits pour Donald Trump puisqu'il s'était engagé à régler le conflit ravageant de nos jours le Proche et le Moyen-Orient, ainsi qu'à coopérer davantage en la matière avec le président russe Vladimir Poutine pour y parvenir. " Le choix du peuple américain marque une charnière historique dans la politique étrangère des Etats-Unis et ce choix est loin de la politique d'ingérence dans les affaires intérieures d'autres pays. Cela sera un avantage de taille dans la lutte contre le terrorisme et aidera d'autres pays à lutter contre les djihadistes, par exemple contre les frères musulmans au Proche-Orient ". La victoire du candidat républicain devrait marquer une nouvelle période sur la scène mondiale ? Qui profitera de la victoire inattendue de Donald Trump à l'élection présidentielle aux Etats-Unis ? Et qui en sera la victime ? Face au choix inattendu des Américains, le Guardian britannique essaie de comprendre qui seront les gagnants et les perdants de cette présidence. Dans la première catégorie, on retrouve notamment le président russe Vladimir Poutine et le dirigeant syrien Bachar al-Assad. Lors de sa campagne électorale, Trump a en effet déclaré que contrairement à Barack Obama, il pourrait s'entendre avec le leader russe. Il a même affirmé qu'il était prêt à examiner la reconnaissance de la Crimée. En outre, il n'a pas reproché à la Russie des " cyber-invasions " comme l'ont fait les autorités américaines actuelles. Quant à Bachar al-Assad, Donald Trump a déjà déclaré qu'il allait lutter en Syrie contre Daech et non contre le gouvernement syrien. Le républicain a également refusé de critiquer la campagne militaire russe en Syrie et n'a presque pas parlé des bombardements sur la supposée " opposition modérée " . Parmi les bénéficiaires de la victoire de Trump, on retrouve aussi le président chinois Xi Jinping. Ce dirigeant apprécie les critiques du républicain à l'égard de la politique d'Obama qui menace les intérêts de Pékin. Selon le Guardian, si les Etats-Unis diminuent leur présence dans la région, pour la Chine ce sera tout profit. Cependant, un autre pays asiatique se retrouve parmi les perdants, et c'est le Japon, Trump a déjà déclaré que le Japon et la Corée du Sud doivent s'occuper de leur sécurité eux-mêmes, y compris dans le contexte d'une menace nucléaire éventuelle de la part de la Corée du Nord. Le Mexique ? Voisin le plus proche des Etats-Unis, pourrait être une autre victime de la victoire du candidat républicain. Durant sa campagne, Donald Trump a promis d'ériger un mur le long de la frontière avec ce pays et d'expulser des millions d'immigrés clandestins en cas de victoire. Toujours d'après le Guardian, en raison de sa vulnérabilité après le Brexit, l'Union européenne ne profiterait pas non plus de la présidence de Trump. Dans la plupart des capitales européennes, la victoire du républicain a provoqué " une antipathie idéologique ". Ainsi, des fonctionnaires allemands, d'habitude très réservés, ont ouvertement déclaré que ce n'était pas le meilleur résultat des élections américaines. Et le président français François Hollande a dit que l'élection du républicain " ouvre une période d'incertitude ".