Les cours du pétrole ont légèrement baissé hier, les investisseurs ne montrant guère d'enthousiasme face à des éléments favorables venus de grands pays producteurs sur leur baisse concertée de l'offre. Le cours du baril de "light sweet crude" (WTI), référence américaine du brut, a perdu 47 cents à 52,75 dollars sur le contrat pour livraison en mars au New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le prix du baril de Brent de la mer du Nord a cédé 26 cents à 55,23 dollars sur le contrat pour livraison en mars à l'Intercontinental Exchange (ICE). La semaine s'ouvre de façon tranquille et le marché continue avant tout à se stabiliser autour de 50 et 55 dollars le baril - si on prend comme référence le pétrole américain", a résumé Gene McGillian, de Tradition Energy. Les cours du pétrole évoluent autour de ces niveaux depuis le début de l'année après avoir été relancés fin 2016 par l'annonce de plusieurs accords entre grands producteurs, notamment au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Sur le sujet, les cours ne sont pas parvenus à tirer profit "d'éléments favorables à l'issue d'une réunion dimanche à Vienne entre ces producteurs, laissant penser que ces baisses de production sont vraiment respectées", a écrit Tim Evans de Citi. Selon le ministre saoudien de l'Energie, Khaled al-Falih, les accords, qui impliquent aussi des pays extérieurs à l'Opep comme la Russie, sont bien appliqués et en bonne voie de parvenir à l'objectif fixé de réduction globale de 1,8 million de barils par jour. Les USA inquiètent En n'y réagissant guère, "les cours laissent penser que le marché a déjà intégré la perspective de ces baisses de production", a avancé M. Evans. Il remarquait que les prix de l'or noir n'avaient pas profité non plus d'un affaiblissement du dollar, les échanges pétroliers étant libellés en monnaie américaine et devenant donc moins coûteux. Au contraire, "le marché est maintenant vulnérable à tout développement négatif", a prévenu M. Evans. En premier lieu, les investisseurs s'inquiétaient encore lundi de chiffres publiés avant le week-end sur le nombre de puits en activité aux Etats-Unis, leur décompte ayant bondi la semaine dernière au plus haut depuis 2015. "Des signes sont en train de montrer que la production américaine augmente", a commenté Matt Smith, de ClipperData. Les marchés commencent à craindre que les producteurs américains ne profitent des accords de l'Opep et des autres pays impliqués, dont sont absents les Etats-Unis, pour faire repartir leur activité. "La production américaine risque de monter et d'éliminer le bénéfice des baisses qu'essaient d'effectuer les autres pays producteurs", a prévenu M. McGillian. Pour l'heure, "on ne peut pas vraiment déterminer une direction sur le marché", a-t-il avancé. "Il va se retrouver sous pression si l'on voit des signes de hausse de la production comme aux Etats-Unis - ou des signes que les pays de l'Opep et le producteurs extérieurs ne respectent pas leur parole." En revanche, "si ces pays continuent à montrer qu'ils mettent en oeuvre leurs baisses de production, le marché va se rééquilibrer même s'il ne le fera pas en ligne droite", a-t-il conclu.