L'unité ''Bejaia-Liège'', spécialisée dans la fabrication de panneaux d'isolation en liège aggloméré, en phase de redressement ces dernières années, a encore consolidé ses résultats en 2016, en mettant au vert tous ses indicateurs, selon son bilan d'entreprise. Avec une croissance à deux chiffres (+57%) et une progression du chiffre d'affaires quasiment dans le même ordre, l'unité qui a failli mettre la clé sous le paillasson en 2013, confirme non seulement son éloignement de la zone dangereuse, mais aussi l'impertinence de son état de santé. Elle prévoit, en effet, de porter sa production à pas moins de 7.000 m3 en 2017 contre 6.000 m3 en 2016 et 4.000 m3 en 2015 avec, à la clé, un renforcement de ses exportations, susceptibles d'atteindre 600 m3 à la fin de l'année, contre 480 m3 en 2016 et 360 m3 en 2015. L'unité qui emploie à peine une soixantaine de personnes, en fait, à ce propos du reste, un axe majeur de son expansion, encouragée par les sollicitations dont elle est l'objet, notamment de France, l'Italie, l'Espagne et, depuis quelques mois, de Turquie et des Emirats Arabe Unis. ''Le carnet de commande est quasiment plein'', se réjouit son PDG, Mohamed Himrane, qui, pour y faire face, a décidé de rénover quelques parties de ses équipements pour ''aller bien et vite'', en injectant notamment une nouvelle scie à fonctions multiples. ''Elle va nous assurer une coupe des panneaux dans des dimensions adaptées aux demandes des clients. Elle permet des gains de temps, produit moins de chute et exige moins de personnels'', a-t-il ajouté, expliquant que ''son apport est considérable dans le relèvement de la qualité et des quantités produites''.
De l'ex-SNLB à une entité évoluant à plein régime L'unité, une émanation de l'ex SNLB (Société nationale des lièges et bois) et sortie des limbes en 1933, ressemble à une manufacture du siècle précédent, qui ne paie pas de mine à priori, mais qui tourne à plein régime. D'où son mérite, à fortiori, en cette période de la diversification de l'économie nationale, marquée par une volonté de substitution aux hydrocarbures. Son relèvement, à l'évidence, doit beaucoup à la prise de conscience de la valeur du liège autant localement que sur le marché mondial, et à sa supériorité sur les autres isolants. ''Il est écologique, dure très longtemps, constitue un élément d'efficacité énergétique (réduit de 30 % les consommations d'énergie des structures qui en sont dotées) et résiste fortement aux feux'', expliquera M. Himrane, qui plaide et milite depuis quelques années pour ''tout faire pour que le liège rentre dans les mœurs et la culture nationale, notamment dans la construction et l'habitat''. En tout état de cause, ''Bejaia-liège'' a le vent en poupe. Mais d'aucuns de ses dirigeants se gardent de pavoiser. Car, estime-t-on, ''le marché est fragile'', a fortiori, dans un contexte où la production nationale en liège reste stationnaire et les charges des entreprises exploitantes des subéraies, notamment les ERGR (entreprise nationale du génie rurale), butent sur une inflation de leur charge, qui impacte et la matière première (liège brut) et le produit fini (panneau). ''Le prix du panneau est passé de 11.000 DA à 14.000 DA le mètre-cube. Et s'il venait à se renchérir un peu plus, il y a risque de voir l'avantage sur l'isolant en polystyrène importé se diluer'', appréhende le premier responsable de ''Bejaia-Liège'', estimant que dans cette hypothèse, l'unité, pour garder sa compétitivité, se verrait obliger de ''restreindre ses marges de profit''. ''Ceci dit, la marge de manœuvre demeure ample. Et des solutions adaptées existent'', a-t-il encore noté, conditionnant son succès par l'exigence de la disponibilité de la matière première, qui reste la clé de la réussite, notamment pour faire face à la demande des marchés extérieurs.