Les cours du pétrole sont repartis à la baisse, mercredi en Asie, en raison notamment d'une hausse estimée des réserves américaines de brut et de l'appréciation du dollar. Vers 04h45 GMT, le baril de light sweet crude (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en mars, reculait de 35 cents à 52,85 dollars dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne, pour avril, cédait 32 cents à 55,65 dollars. La fédération privée American Petroleum Institute (API) a estimé mardi que les réserves américaines de brut avaient augmenté de 9,9 millions de dollars, ce qui est interprété comme un recul de la demande américaine. Les déclarations de la présidente de la Réserve fédérale (Fed), Janet Yellen, ont par ailleurs donné du tonus au dollar. Or toute hausse du dollar rend le pétrole -libellé en billet vert- plus cher pour les investisseurs munis d'autres devises, ce qui pèse sur la demande. Légère hausse à New York Les cours du pétrole ont légèrement monté mardi à New York, toujours tiraillés entre réduction de l'offre de l'Opep et hausse de la production américaine. Le prix du baril de "light sweet crude" (WTI), référence américaine du brut, a avancé de 27 cents à 53,20 dollars sur le contrat pour livraison en mars au New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le prix du baril de Brent de la mer du Nord a avancé de 38 cents à 55,97 dollars sur le contrat pour livraison en avril à l'Intercontinental Exchange (ICE). "Si des détails sont devenus disponibles, les grandes lignes restent les mêmes", a estimé Tim Evans, de Citi, dans un note. Depuis plus de deux mois, le baril oscille à New York dans une fourchette comprise entre 50 et 55 dollars le baril. "Le marché va et vient et je ne vois pas ce qui pourrait le faire sortir de cette tendance dans le futur proche", a commenté Kyle Cooper, de IAF Advisors. La séance de mardi n'a pas fait exception, la nette hausse à l'ouverture a progressivement été tempérée par l'approche de la publication des chiffres sur les réserves de pétrole aux Etats-Unis. Selon la prévision médiane des analystes sondés par l'agence Bloomberg, les stocks de brut devraient s'être étoffés de 3,5 millions de barils lors de la semaine achevée le 10 février. Les réserves d'essences devraient avoir grossi de 550 000 barils et celles de produits distillés baissé de 750 000 barils. Les chiffres officiels du département de l'Energie (DoE), publiés mercredi, seront comme d'habitude précédés par les estimations de la fédération privée American Petroleum Institute (API) mardi après la clôture. Quotas de production Du côté de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), "nous avons eu de bonnes indications du respect des accords", a estimé Mike Lynch, de Strategic Energy & Economic Research. Le rapport mensuel du cartel publié lundi, après celui de l'Agence internationale de l'Energie vendredi, a confirmé une réduction importante de la production du cartel en janvier, premier mois d'application des quotas de production. Ces quotas de production ont été institués par deux accords, l'un au sein de l'Opep et l'autre avec ses partenaires, conclus fin novembre et début décembre. L'annonce de ces limitations de la production avaient relancé le baril, lui permettant de franchir la barre des 50 dollars à New York. Effet collatéral, la coûteuse exploitation de gisement de pétrole de schiste aux Etats-Unis est redevenue rentable et les extractions sont reparties à la hausse. A ce sujet, le département américain de l'Energie (DoE) a annoncé lundi que la production américaine de pétrole de schiste devrait progresser d'environ 80 000 barils par jour en mars, "ce qui serait la plus forte augmentation en cinq mois", ont relevé les analystes de Commerzbank. Les investissements dans le pétrole de schiste devraient progresser de 35% en 2017 aux Etats-Unis, selon le rapport mensuel de l'Opep.