Les cours du pétrole étaient en hausse hier matin en Asie dans un marché calme toutefois encouragé par des données sur les stocks de brut américain. Vers 04h00 GMT, le baril de light sweet crude (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en février, dont c'était le premier jour comme contrat de référence, prenait 19 cents à 53,49 dollars dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne, également pour livraison en février, gagnait 16 cents, à 55,51 dollars. Les investisseurs étaient rassérénés par les estimations de la fédération privée American Petroleum Institute (API), qui prévoit une baisse hebdomadaire des réserves de brut américain de 4,15 millions de barils. Ces chiffres pourraient signaler une baisse de la surabondance de l'offre qui plombe les cours depuis 2014. Les investisseurs attendent désormais les chiffres officiels du ministère américain de l'Energie (DoE). Ces derniers temps, l'API s'est retrouvée plutôt au diapason du marché et les échanges sont au diapason de l'API. Le WTI s'est par conséquence repris, a déclaré Pan Jingyi, analyste chez IG. La veille, les cours du pétrole ont terminé en légère hausse, le marché se montrant calme à l'approche des fêtes de fin d'année et en l'absence de nouvelles majeures spécifiques au brut. Le prix du baril de light sweet crude (WTI), référence américaine du brut, a gagné 11 cents à 52,23 dollars sur le contrat pour livraison en janvier au New York Mercantile Exchange (Nymex), dont c'est le dernier jour de cotation. A Londres, le cours du baril de Brent de la mer du Nord a avancé de 43 cents à 55,35 dollars sur le contrat pour livraison en février à l'Intercontinental Exchange (ICE). Il ne s'est rien passé, a résumé James Williams de WTRG. L'approche de la fin de l'année, comme l'expiration de l'actuel contrat de référence de WTI, ont poussé les investisseurs à procéder à quelques ajustements techniques. Plus généralement, le renforcement du dollar devrait faire baisser un peu les cours mais la confiance progresse sur le fait que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) va finalement presque respecter ses quotas, au moins en janvier, a expliqué James Williams. Plusieurs analystes à New York ont fait état d'indications données en sens par les pays producteurs à leurs clients, la réduction de la production devant débuter en janvier. La décision de l'Opep de réduire sa production, à laquelle se sont joints ses alliés non membres du cartel, au premier rang desquels la Russie, avait provoqué un bond des cours dans l'espoir d'un rééquilibrage plus rapide du marché avant que la confiance dans le respect de ses promesses ne s'effrite quelque peu. Production libyenne De son côté, le dollar continuait de progresser mardi, certes à un rythme moins rapide, face un panier de six devises matérialisé par le dollar index. Le billet vert qui évolue à des niveaux les plus hauts en 14 ans, pèse sur les cours car il rend mécaniquement le brut, libellé dans cette monnaie, plus onéreux pour les opérateurs utilisant d'autres devises. Je pense qu'il y assez de munitions des deux côtés pour maintenir les prix plus ou moins stables, a jugé John Kilduff de Again Capital. Dans ce contexte, les doutes sur la capacité de la Libye à relancer massivement et rapidement ses exportations continuaient d'apporter un peu de soutien aux cours. La reprise de la production dans l'ouest de la Libye, qui était attendue, semble désormais incertaine. La semaine dernière, les forces gouvernementales et les rebelles qui contrôlent la région semblaient avoir atteint un accord, mais selon certaines sources de presse, cet accord serait tombé à l'eau, ce qui devrait limiter la production du pays, ont commenté les analystes de JBC Energy. Sur le plan américain les investisseurs s'interrogeaient sur les conséquences que la vague de froid avait pu avoir sur la demande mais aussi sur l'offre. Les discussions sur un éventuel déclin des stocks américains de brut la semaine dernière apportent du soutien supplémentaire, aux prix a indiqué Tim Evans de Citi dans une note. Pour la semaine achevée le 16 décembre, les analystes attendent une baisse des réserves de brut de 2,5 millions de barils, une hausse des stocks d'essence de 1,375 million de barils, et une baisse des réserves de produits distillés de 1,625 million de barils, selon un consensus compilé par l'agence Bloomberg. Les chiffres officiels du ministère américain de l'Energie (DoE) seront publiés comme chaque semaine mercredi mais avant cela les investisseurs prendront connaissance des estimations de la fédération privée American Petroleum Institute (API) mardi après la clôture des marchés américains. Le Koweït prédit un baril à 60 dollars Le nouveau ministre koweïtien du Pétrole a prédit un baril de pétrole à 60 dollars au moment où les pays membres et non-membres de l'Opep confirment leur respect des réductions de l'offre. Nous nous attendons à ce que les prix du brut évoluent entre 50 et 60 dollars le baril lorsque l'accord sur les réductions entrera en vigueur le 1er janvier, a déclaré Essam al-Marzouk aux journalistes. Il a dit s'attendre à ce que les prix atteignent les 60 dollars avec l'espoir qu'ils se stabilisent à ce niveau. C'est un bon prix pour nous et il préservera les quotas de production des membres et non-membres de l'Opep, a-t-il encore indiqué sans toutefois avancer de dates possibles pour une telle augmentation des cours. Fin novembre, les pays de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ont décidé de réduire leur production de 1,2 million de barils (mbj) à 32,5 mbj à partir du 1er janvier. Des pays producteurs non-membres du cartel ont ensuite annoncé début décembre une réduction de leur production de 558 000 bj. Les engagements de pays producteurs sont très encourageants, a indiqué M. Marzouk, ajoutant que le secrétaire général de l'Opep Mohammed Barkindo était attendu le mois prochain à Koweït pour discuter du mécanisme de contrôle de la production. Le Koweït préside un comité de l'Opep chargé de contrôler la réduction de la production des autres membres du cartel. Le ministre koweïtien a par ailleurs indiqué que son pays avait entamé les travaux nécessaires pour reprendre l'exploitation avec l'Arabie saoudite des gisements pétroliers conjoints de la Zone neutre, décidée fin novembre après une longue dispute. Les deux gisements, avec une production totale de 500.000 bj, avaient été fermés il y a près de deux ans après une longue dispute sur des questions administratives et d'environnement. Nous attendons une décision des dirigeants politiques pour reprendre la production. Nous nous attendons à commencer bientôt, a dit M. Marzouk.