Les cours du pétrole étaient orientés à la baisse, mercredi en Asie, en raison des craintes suscitées par la politique migratoire américaine et d'une hausse des réserves américaines de brut. Vers 04h15 GMT, le baril de light sweet crude (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en mars, reculait de 10 cents, à 52,71 dollars dans les échanges électroniques en Asie. Le prix du baril de Brent, référence européenne, pour avril, un nouveau contrat, perdait 17 cents à 55,41 dollars. Le pétrole avait terminé mardi à la hausse. Mais les investisseurs ont été refroidis par les estimations de la fédération privée American Petroleum Institute (API) qui table sur une augmentation de 5,83 millions de barils des réserves américaines au cours de la semaine écoulée. Ces estimations devront encore être confirmées par les chiffres officiels du gouvernement américain attendus mercredi, mais toute hausse des réserves est généralement interprétée comme une baisse de la demande de la première économie mondiale. David Lennox, de Fat Prophets à Sydney, a estimé que la baisse des cours était en partie due au décret de Donald Trump interdisant pendant 90 jours l'entrée du territoire américain aux ressortissants de sept pays à majorité musulmane (Iran, Irak, Libye, Somalie, Soudan, Syrie et Yémen). "Certains de ces pays sont des producteurs" de pétrole, a-t-il dit. "Le marché ne sait pas comment tout cela va finir. Les prix risquent de reculer davantage."
En très légère hausse, entre dollar et offre américaine Par, ailleurs, les cours du pétrole ont terminé en très légère hausse mardi à New York, aidés par un repli du dollar mais freinés pas des craintes sur l'offre aux Etats-Unis. Le prix du baril de "light sweet crude" (WTI), référence américaine du brut, a pris 18 cents à 52,81 dollars sur le contrat pour livraison en mars au New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le prix du baril de de Brent de la mer du Nord a progressé de 47 cents a 55,70 dollars sur le contrat pour livraison en mars sur l'Intercontinental Exchange (ICE). A l'ouverture à New York, l'or noir a profité du soutien d'une baisse du dollar, qui rend le brut, libellé dans cette devise, mécaniquement moins onéreux pour les acheteurs utilisant d'autres monnaies. Le dollar reculait surtout face à l'euro après un article du Financial Times dans lequel un conseiller du président américain Donald Trump a qualifié la monnaie unique européenne de "sous-évaluée". Cette accusation a été perçue par les marchés comme le signal que la nouvelle administration américaine ne chercherait pas à faire monter le dollar. "Le pétrole a grimpé avec un dollar qui s'affaiblissait mais en se rapprochant de la clôture on a vu les prix se replier", a précisé Carl Larry de Frost & Sullivan. Cela est principalement dû, selon lui, à l'approche de la publication des chiffres hebdomadaires sur l'offre et la demande aux Etats-Unis par le Département américain de l'Energie (DoE). D'après un consensus compilé par Bloomberg, les analystes attendent une hausse des stocks de brut de 3 millions de barils pour la semaine achevée le 27 janvier. Avant les statistiques officielles du DoE mercredi, les investisseurs prendront connaissance peu après la clôture mardi, des estimations de la fédération privée American Petroleum Institute (API).
Production et stocks américains "On a vu une hausse de la production américaine au cours des dernières semaines et nous entrons également dans la période de maintenance des raffineries", ce qui est susceptible de faire grimper les réserves de brut, a expliqué Carl Larry. Ces inquiétudes sur les stocks sont donc venues s'ajouter à celles sur la production américaine, qui a tendance à se reprendre depuis la fin du mois de septembre. Avec le regain récent des prix pétroliers, l'exploitation de certains gisements américains de pétrole de schiste redevient rentable. Dernier indice en ce sens, le nombre de puits de forages en activité a encore augmenté la semaine passée. Les analystes sont partagés sur le fait de savoir si la hausse de la production américaine sera d'ampleur suffisante pour effacer les efforts de réduction de l'offre réalisés par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses partenaires dont la Russie. "Même avec les puits en plus, il faudra du temps aux producteurs américains de pétrole de schiste pour rattraper les réductions de la production de l'Opep", a ainsi estimé Phil Flynn de Price Futures Group. Concernant le cartel pétrolier, les investisseurs assimilent "au compte-goutte" les preuves de respect des quotas de production, ont commenté les analystes de PVM. L'accord conclu entre l'Opep et ses alliés fin 2016 a permis aux prix de remonter, mais les observateurs se méfient d'un éventuel non respect des limites fixées.