Le premier Salon international de l'olive, huile d'olive et dérivés a ouvert ses portes mercredi dernier à Alger avec la participation d'une cinquantaine d'exposants algériens et étrangers venus de grands pays producteurs. Cette édition, la première du genre en Algérie, se tient jusqu'à samedi prochain au Palais des expositions des Pins maritimes autour du thème: pour un développement économique et culturel du secteur oléicole. Outre l'Algérie, quatre pays participent à ce salon professionnel: la Tunisie, l'Espagne, la Turquie et l'Italie, qui sont des leaders dans la production et l'industrie oléicole mondiale. Le salon touche aux différents segments de la filière oléicole partant des plants, des équipements de production, des chaînes de conditionnement, de la transformation et d'emballage. "Pour nous, une cinquantaine d'exposants pour une première édition, c'est important", a indiqué à l'APS le président du salon, Samir Gani qui est aussi responsable d'un salon similaire organisé en Tunisie qui tiendra sa 4ème édition en 2017. Le salon d'Alger est venu répondre à une dynamique que connaît l'oléiculture en Algérie et ce, après la mise en oeuvre de plusieurs programmes de développement de cette filière depuis 2000. La superficie occupée par cette culture est passée de 170.000 hectares (ha) à 470.000 ha actuellement, d'après les chiffres avancés par le directeur de la régulation et du développement des productions agricoles au ministère de l'Agriculture, du développement rural et de la pêche, Chérif Omari, qui a représenté le ministre en charge du secteur à l'ouverture à l'ouverture officielle du salon. Classée par les pouvoirs publics comme étant une filière stratégique, l'oléiculture a "franchi des pas importants" grâce au soutien et à l'encadrement technique et financier consenti par l'Etat depuis 2000, en encourageant les plantations en dehors des zones traditionnelles, dans les régions du sud et des Hauts plateaux, a souligné M. Omari. Cette filière dispose aussi d'un "gisement très important" en termes de valorisation, ce qui peut apporter une valeur ajoutée dans le cadre de la diversification de l'économie nationale et de création d'emplois. Outre le marché local très demandeur, les pouvoirs publics s'attèlent sur la valorisation des produits oléicoles en vue de les mettre sur le marché international, à commencer par l'olive de table de Sig "La Sigoise" dont le label portant Indication géographique (IG) sera validé prochainement par le comité national de la labellisation, d'après me même responsable. Néanmoins, en dépit des efforts consentis pour le développement de cette filière, des investisseurs relèvent d'autres contraintes entravant toujours l'investissement dans ce domaine, et ce, en l'absence d'organisation des professionnels. Le manque d'organisation de l'interprofession a profité au marché informel, "qui a durement affecté la traçabilité et la qualité du produit", regrette Hakim Zoubiri, jeune investisseur dans l'oléiculture. Sur le terrain, cet opérateur, qui a mis en valeur une cinquantaine d'hectares à In Oussara (wilaya de Djelfa) fait face au problème du manque d'électricité agricole et celui du foncier. Il affirme, à ce titre, qu'il n'avait pas encore obtenu l'acte de propriété de ses 50 ha mis en valeur dans le cadre du dispositif dit APFA (accès à la propriété foncière agricole) depuis la plantation de son verger en système intensif en 2004. Cela l'empêche de contracter un crédit pour étendre son projet et réaliser une unité de conditionnement. Outre le problème d'accès au foncier, le manque de main d'oeuvre est devenu un "casse-tête" pour les investisseurs. Selon certains exposants, la hausse des prix des produits oléicoles sur le marché est due en partie à cette contrainte.