Annonçant que le nombre des entreprises exportatrices avait dépassé les 700, le président de l'ANEXA, M. Ali Bey Naceri constate, sur cette lancée, une " remontée des filières " marquée, note-t-il, par des exportations de produits à forte valeur ajoutée, tels la câblerie électrique et les équipements électroménagers. Parmi les autres secteurs potentiellement exportateurs, M. Naceri cite la pétrochimie (engrais, ammoniac et urée) " qui est, dit-il, en train de s'inscrire dans le concert des futurs métiers et qui permettrait, selon lui, de réaliser des exportations de l'ordre de 3 milliards de dollars/an, " d'ici deux ou trois ans ". " On ne peut prétendre développer les exportations si nous continuons à rester confinés en Algérie ". L'internationalisation des entreprises est une " nécessité absolue " considère le président de l'Association nationale des exportateurs Algériens (ANEXAL). S'exprimant, hier, à l'émission L'Invité de la rédaction de la chaîne 3 de la Radio algérienne, M. Ali Bey Naceri appelle la Banque d'Algérie à autoriser les entreprises ayant des possibilités d'exporter à s'installer à l'étranger. Il rappelle que lors d'une récente rencontre avec des opérateurs économiques nigériens à Niamey, ces derniers ont reproché à leurs homologues algériens ne n'être pas présents à demeure. Commentant, d'autre part, les efforts entrepris par le gouvernement pour réduire le volume des importations et le ramener à un seuil de 35 milliards de dollars annuellement, l'intervenant exprime ses doutes considérant qu'il s'agit là d'un défi " considérable". Il met en avant les " incontournables " que représentent les importations d'équipements et autres intrants, indispensables rappelle-t-il à l'outil de production nationale auxquels il ajoute les sommes destinées à financer les produits alimentaires, le tout nécessitant, selon lui, une somme " incompressible " de 38 milliards de dollars. Il estime impossible de descendre au-dessous de ce seuil, signalant que tout le tissu industriel algérien est extraverti, dans la mesure, dit-il, où s'il fonctionne bien, les importations de ces intrants et équipement vont aller en augmentant " de façon mécanique ". M. Naceri note, d'autre part, que pour élever le niveau des exportations il faudrait parvenir à produire plus. Or, relève-t-il, le seul levier à avoir été actionné est celui de la réduction des importations. Ce qu'il convient de faire, di-t-il, c'est d'" augmenter nos recettes et de réduire nos vulnérabilités internes et externes ", mais aussi élever la production et développer le niveau d'intégration de l'économie. " Jusqu'à quand, questionne-t-il, par ailleurs, l'Etat va-t-il continuer à jouer le rôle d'acteur économique". Il considère que réguler le marché par des décisions administratives est contre-productif, sinon insuffisant. Il faut, propose-t-il aller à l'écoute des acteurs économiques qui sont sur le terrain et laisser le marché " décider de lui-même et de ce qu'il faut ou non importer ". Il existe, affirme-t-il, des filières qui sont excédentaires pour aller vers les marchés extérieurs. " L'exportation, souligne-t-il, c'est un acte qui relève de l'entreprise qui recherche le profit et non pas un acte relèvant de la régulation ".