Bruxelles envisage une autre façon de maintenir le libre-échange avec Londres, en le gardant sous influence après Brexit. Il s'agit du soi-disant "modèle norvégien". Dans le contexte du Brexit, l'Union européenne considère un plan selon lequel le Royaume-Uni resterait partiellement sous les auspices de Bruxelles, devenant membre de l'Association européenne de libre-échange (AELE), informe l'édition européenne du média politique américain, Politico, qui cite un haut fonctionnaire de la Commission européenne. Si le Royaume-Uni rejoint l'AELE, au sein de laquelle la Norvège, l'Islande, le Liechtenstein et la Suisse suivent une politique de libre-échange, Londres pourra demander son admission à l'Espace économique européen (EEE) qui donne libre accès au marché unique de l'UE. Il est à noter que ce plan, souvent baptisé " modèle norvégien ", a été mal accueilli par les partisans du " Brexit dur ", puisque ce scénario nécessite l'acceptation par le Royaume-Uni des quatre prérogatives de l'UE, y compris la libre circulation des personnes. Ainsi, le ministre britannique des Finances Philip Hammond avait plus tôt déclaré que le Royaume-Uni ne serait pas en mesure de rester dans le marché unique de l'UE en raison des problèmes de migration. Le 29 mars, la Première ministre britannique Theresa May a officiellement lancé la procédure de sortie du Royaume-Uni de l'UE, ayant envoyé une " lettre de divorce " au président du Conseil européen, Donald Tusk. Selon les règles prévues par l'article 50 du traité de Lisbonne, le Royaume-Uni devra quitter l'Union le 29 mars 2019, deux ans exactement après le lancement officiel du Brexit. Les 60 milliards d'euros pourraient coûter très cher à Bruxelles Si Londres décide de ne pas payer les 60 milliards d'euros qui lui sont réclamés par Bruxelles à l'occasion du Brexit, cela pourrait faire peser un risque sérieux sur les notes de crédit de plusieurs émetteurs, en premier lieu, l'Union européenne. Le rapport de l'agence Standard & Poor's (S&P) dévoilé lundi et étudié par Les Echos révèle des particularités inquiétantes concernant les questions financières non-réglées entre l'Union européenne et le Royaume-Uni. L'agence présente sa vision du montant de 60 milliards d'euros correspondant à l'ardoise de Londres à l'égard de l'UE, selon Bruxelles. " Savoir combien le Royaume-Uni remboursera in fine, si jamais il accepte de verser quoi que ce soit, dépendra d'un processus de négociations politiques ", signale S&P. Si les litiges financiers ne débouchent pas sur un paiement conséquent, réglé dans les temps, de la part du Royaume-Uni, la note de l'Union européenne (" AA ", perspective stable) se retrouvera sous pression. Le rapport indique que cinq institutions, notamment la Banque européenne d'investissement (BEI), la Banque interaméricaine de développement (BID), la Banque de développement du Conseil de l'Europe (CEB), la Banque africaine de développement (BAD) et Eurofima, dont la note de crédit est actuellement optimisée par le système de capitaux exigibles, pourraient être légèrement affectées par un Brexit version dure. Dans le même temps, dans la méthodologie de l'agence, si un pays ne rembourse pas une institution supranationale ou des créanciers officiels, cela n'est pas considéré comme un défaut de paiement. Ainsi, si le Royaume-Uni refuse de régler le versement qui lui est imposé, S&P ne déclarera pas de défaut. Mustapha S.