La Grèce a entamé 2017 sur un recul de son PIB, après déjà une année 2016 sans croissance, a annoncé l'Autorité des Statistiques Elstat, à quelques jours du vote d'un nouveau train de mesures d'austérité par le Parlement. Le PIB a reculé de 0,1% au premier trimestre par rapport au quatrième de 2016 et de 0,5% par rapport au premier trimestre 2016, selon Elstat. Les trois plans d'aide consécutifs accordés à la Grèce depuis 2010 par l'UE et le FMI, en échange de réformes, n'ont toujours pas remis le pays sur les rails de la croissance. 2016 s'annonçait un peu meilleure mais elle a fini sur une croissance zéro. Une croissance cette fois assez nette est censée revenir cette année, mais la Commission européenne a d'ores et déjà révisé à la baisse sa prévision, de 2,7% à 2,1%. Et le gouvernement grec est encore moins optimiste, prévoyant désormais 1,8% dans son budget de moyen terme 2017-2021, qui doit être approuvé par le Parlement d'ici vendredi. Jeudi l'assemblée se prépare pourtant à voter une nouvelle série de mesures d'austérité afin que la Grèce puisse bénéficier d'une nouvelle tranche de prêts internationaux qui lui permettront surtout de rembourser ses prêts précédents. Ces mesures à appliquer en 2019 et 2020 (soit deux ans de plus que le plan en vigueur qui s'achève en 2018) prévoient de nouvelles hausses d'impôts et des baisses des retraites d'un montant total de 4,5 milliards d'euros, selon l'Agence de presse grecque (Ana). Ces nouvelles concessions sont cependant supposées faciliter l'ouverture d'une discussion avec les créanciers du pays sur l'allègement de l'énorme dette publique. En prélude à ce vote, les syndicats du privé et du public (GSEE et Adedy) ont appelé à une grève générale de 24 heures mercredi pour protester contre ce nouveau tour de vis.
Une grève générale La Grèce était privée mardi de liaisons avec les îles et d'information, par des grèves des marins et des journalistes à la veille d'un débrayage général organisé par les principaux syndicats contre un nouveau train d'austérité en voie d'adoption. En milieu de matinée, au premier jour d'un mouvement de 48 heures, aucun bateau n'avait quitté le Pirée pour les îles, a indiqué la police portuaire. Les grèves à l'appel de la puissante confédération des marins imposent généralement le blocage de tout le secteur. La grève dans les médias, de 24h, était également très suivie, privant le pays de bulletins radio et télévisé, tandis que l'agence de presse nationale Ana ne diffusait aucune dépêche. Ces débrayages doivent être suivis d'une grève générale de 24h mercredi contre le vote prévu au Parlement dans la nuit de jeudi à vendredi d'un nouveau train d'austérité pour 2019 et 2020 à la demande des créanciers du pays, UE et FMI. Le projet de loi prévoit de nouvelles coupes dans les retraites, déjà amputées à 13 reprises depuis le début de la crise en 2010, et de nouvelles hausses d'impôts y compris pour les ménages à la limite du seuil de pauvreté, pour un montant de 4,5 milliards d'euros. Ces mesures doivent être contrebalancées par une série d'actions anti-pauvreté (cantines gratuites, ouverture de crèches, allocations au loyer...) et de relance pour un montant budgétaire équivalent. L'adoption de ce paquet a été négociée pendant des mois entre Athènes et ses créanciers, de l'UE et du FMI. Il doit permettre la poursuite du versement au pays des prêts consentis en juillet 2015, et est censé ouvrir la voie à l'allègement de sa dette et à sa sortie de crise, via son retour sur les marchés en 2018. Accordés en échange d'une purge budgétaire sans équivalent en Europe, les trois programmes successifs de prêts concédés à la Grèce depuis 2010 par l'UE et le FMI ont jusque-là échoué à relancer l'économie: après une croissance zéro en 2016, La Grèce a entamé 2017 sur un recul de son PIB de 0,1% par rapport à fin 2016, a indiqué lundi son agence statistique.