Selon la direction locale des travaux publics de la wilaya de Tizi-Ouzou, une centaine d'ouvrages d'art de la région feront, incessamment, l'objet d'expertises techniques en vue d'identifier les mesures à prendre pour leur traitement, en fonction du degré de détérioration de chaque ouvrage. En effet, ces mesures seront déterminées par les résultats du diagnostic des ouvrages ciblés et peuvent consister, selon les cas, en la démolition ou le confortement, a précisé le responsable du service des infrastructures de base à la direction des travaux publics de Tizi-Ouzou. Cette wilaya compte quelque 144 ouvrages d'art parmi lesquels des ponts, des viaducs, des tunnels et des dalots, dont l'exploitation de la majorité d'entre eux remonte à l'époque coloniale, a-t-on indiqué à la direction locale des travaux publics. Le vieillissement de certains de ces ouvrages, ajouté à leur exploitation intensive et aux dommages qu'ils ont subis, conséquemment à l'exploitation anarchique du sable des cours d'eau qu'ils traversent, dont notamment l'Oued Sebaou, sont à l'origine de l'effondrement ces dernières années de deux ponts, dont les fondations ont été fragilisées par le dégarnissage de leurs fondations, a-t-on signalé. Il s'agit des ponts de Chaib et de Béjaïa, tous deux situés sur l'itinéraire de l'oued Sebaou, a expliqué le responsable du service des infrastructures, qui déplore, par ailleurs, le passage sur ces ouvrages de camions de gros tonnage dont la majorité des conducteurs “font fi des limitations légales en vigueur, en matière de hauteur ou de poids autorisés”. Pour préserver ces ouvrages des risques d'effondrement, la direction des travaux publiques a adopté la technique de confortement, consistant en le creusage de pieux pouvant aller jusqu'à une profondeur de 20 mètres, tout en soumettant les ouvrages réalisés (deux fois par an) à des travaux d'entretien spécifiques sur leurs bordures et périmètres immédiats, dans le but de prolonger leur longévité. Ce responsable a tenu à souligner la solidité des ouvrages d'art de la région, dont aucun, selon lui, “n'a été affecté suite au séisme du 21 mai 2003, en dépit de sa force”. Depuis 1990, le parc de la wilaya de Tizi-Ouzou a été renforcé par une centaine d'ouvrages d'arts, entre ponts de différents calibres, trémies et échangeurs, a-t-on indiqué. Ce nouvel apport en infrastructures au tissu urbain, semi urbain et rural de la wilaya, a contribué énormément au désenclavement de nombreuses régions montagneuses isolées, dont la daïra de Bouzeguène notamment, outre le développement induit par ces nouvelles voies de circulation, en matière d'activités économiques et commerciales et son impact sur le mouvement des populations. Le responsable du service des infrastructures de base à la direction des travaux publics de Tizi-Ouzou s'est félicité de voir le délai de réalisation des ouvrages d'art “réduit actuellement à 18 mois, voire même à 12 mois”.