Si l'on veut parler de l'entretien d'un ouvrage d'art, c'est-à-dire son maintien en état, il faut, au préalable, identifier les opérations de surveillance, permettant de déterminer si les dégâts constatés peuvent être facilement réparés, ou s'il faut vraiment aller jusqu'à un examen spécifique, afin d'en juger l'ampleur et les conséquences. Et c'est le cas des ponts du Vieux Rocher, puisqu'il s'agit d'un patrimoine architectural authentique de Constantine, qu'on doit préserver et en assurer la durabilité. Ils sont cinq ponts et une passerelle, à savoir ceux d'El-Kantara, Sidi M'cid, Sidi Rached, celui dit du Diable, des Chutes et la passerelle Mellah Slimane. Avant tout propos, Debbah Dib, chef de service de développement des infrastructures de base, dira : « Une étude a été effectuée par la direction des travaux publics (DTP) sur le confortement du pont de Sidi Rached, menacé par le phénomène du glissement de terrain, et un cahier des charges a été déjà déposé au niveau de la commission nationale des marchés pour le lancement d'un avis d'appel d'offres national et international ». Selon notre interlocuteur, ce pont, construit en pierre de taille, est continuellement soumis à des poussées, dues au glissement de terrain, qui engendrent des déplacements au niveau de la culée ouest du pont de 1 cm par an. « La connaissance de ces déplacements est d'un intérêt vital, et plus on attend, moins il sera possible de régler le problème », ajoutera Debbah Dib. En tout état de cause, la surveillance des ponts de Constantine est systématique et ce, pour conserver l'aptitude au service de ces ouvrages, et garantir également la sécurité des usagers. Outre une surveillance annuelle des ponts, qui consiste généralement en un entretien ordinaire et de travaux simples, résultant d'une usure prévisible, par exemple, de certaines parties de l'ouvrage, les services techniques de la DTP effectuent, en dehors de cette visite périodique, des inspections détaillées tous les cinq ans. Celles-ci sont suivies d'expertises approfondies en cas de constat de désordres significatifs, où il est question de proposer les mesures à prendre et les travaux à exécuter pour assurer la remise en état de l'ouvrage. La dernière inspection, dira D.Dib, a été effectuée en 2005 au niveau des deux ponts principaux, Sidi M'cid et Sidi Rached. Ce dernier, rappelons-le, a fait l'objet, en 2006, de travaux de confortement des voûtes du côté de la gare par l'entreprise nationale de réalisation d'ouvrages souterrains (ENROS), pour un montant de 23 MDA, dégagé par le ministère des travaux publics. En 2000, le pont de Sidi M'cid fera également l'objet de remplacement de 12 câbles, dont 4 principaux, pour un montant de 13 milliards de centimes, par l'entrepris publique économique SAPTA, spécialisée dans l'étude et la réalisation de ponts, viaducs et ouvrages d'art en béton armé. Cette même entreprise a procédé, deux ans plus tard, soit en 2002, à une opération de restauration de la passerelle Mellah Slimane, qui a coûté 21 milliards de dinars.