Les Bourses européennes ont fini en ordre dispersé vendredi, même si les trois plus importantes ont été portées par les annonces de la Banque centrale européenne, la hausse du dollar ou des résultats d'entreprise globalement bons. "La promesse de Mario Draghi de continuer avec des taux nuls encore longtemps maintient l'euro faible et, en même temps, avec ce léger virage de politique monétaire, les marchés sont satisfaits car ils y voient une promesse d'investissements sur le long terme", a estimé Jochen Stanzl, analyste chez CMC Markets. Selon Joshua Mahony, analyste chez IG, "le fait du jour a concerné le dollar, qui a connu une hausse notable", renforcée par la solidité de la croissance américaine à 3% au troisième trimestre, selon une première estimation. Le moral des ménages américains est resté à son plus haut niveau en près de 14 ans en octobre, selon l'estimation finale de l'Université du Michigan.
L'Eurostoxx 50 en hausse de 0,47% A Paris, l'indice CAC 40 a gagné 0,71%, à 5.494,13 points. Du côté des valeurs Total a pris 1,49% à 47,27 euros grâce à des bénéfices en forte hausse et TechnipFMC 4% à 23,26 euros grâce au relèvement de la recommandation de Kepler Cheuvreu à "acheter" plutot que "conserver" auparavant. A l'inverse, ArcelorMittal a souffert (-1,73% à 25,01 euros) d'une baisse des cours du minerai de fer en Chine. Gemalto a bondi de 8,29% à 34,81 euros grâce à des résultats jugés rassurants. Eutelsat a perdu 9,44% à 21,01 euros, pénalisé notamment par la révision à la baisse de ses prévisions dans le haut débit fixe et SES 14,90% à 14,20 euros, plombé par un bénéfice trimestriel net divisé par cinq. Genfit a bondi de 11,01% à 22,59 euros après un article de la presse spécialisée optimiste sur son médicament contre la stéatohépatite non alcoolique (NASH). Ipsos a pris 13,95% à 31,70 euros, galvanisé par une activité solide au troisième trimestre. A Londres, l'indice FT -SE 100 a gagné 0,25% à 7.505,03 points. Parmi les multinationales profitant de la hausse du dollar, le groupe de produit de grande consommation Reckitt Benckiser a pris 3,09% à 6.845,00 pence, le spécialiste de la restauration collective Compass 2,37% à 1.638,00 pence, le fabricant de spiritueux Diageo 1,68% à 2.608,00 pence et le motoriste Rolls Royce 2,17% à 964,50 pence. La banque RBS a gagné 1,71% à 285,80 pence, après son retour dans le vert au troisième trimestre, même si la menace persiste d'une importante amende aux Etats-Unis d'ici la fin de l'année en lien avec la crise des "subprime". En revanche, le groupe aérien IAG a souffert (-6,94% à 623,50 pence) de la faible progression de son revenu par passager. Dans son sillage, la compagnie aérienne à bas coût EasyJet a lâché 3,19% à 1.273,00 pence. Le secteur minier a subi le repli des cours des métaux industriels. Anglo American a perdu 0,91% à 1.418,50 pence, Antofagasta 3,04% à 956,50 pence, BHP Billiton 1,05% à 1.361,50 pence et Rio Tinto 0,31% à 3.554,50 pence. A Francfort, l'indice DAX a pris 0,64% à 13.217,54 euros. Volkswagen (+4,47% à 152 euros) a relevé ses prévisions de marge opérationnelle hors exceptionnels pour 2017. Le spécialiste des gaz industriels Linde (+3% à 189 euros) a profité de la hausse de son chiffre d'affaire. La filiale à bas coûts de Lufthansa (-0,69% à 27,28 euros), Eurowings, a annoncé vendredi la signature d'un accord salarial avec ses pilotes, qui permettra de relancer les embauches de personnels navigants, alors que la maison mère grossit de plus en plus dans le ciel européen. Deutsche Börse, a cédé 1,19% à 90,03 euros au lendemain de l'annonce de la démission de son patron, Carsten Kengeter, visé par une enquête pour délit d'initiés. A Amsterdam, l'indice AEX a pris 0,32% à 549,44 points. Le spécialiste français de la sécurité numérique Gemalto a gagné 8,17% à 34,77 euros et l'immobilier commercial Unibail-Rodamco a pris 2,28% à 213,50 euros mais le groupe de médias et télécoms Altice a perdu 3,46% à 15,91 euros et le sidérurgiste Arcelor Mittal 1,49% à 25,07 euros. A Bruxelles, l'indice BEL 20 a fini quasi-stable (+0,06%) à 4.092,16 points. Plus forte des neuf hausses, le pharmacien et chimiste UCB (+1,30% à 62,25 euros). Lanterne rouge, le métallurgiste Umicore (-1,16% à 38,25 euros). L'indice SMI de la bourse suisse a perdu -0,18% à 9.182,93 points. La banque UBS a perdu 0,76% à 17,08 CHF, malgré des résultats en hausse, supérieurs aux projections des analystes, Credit Suisse 1,06% (15,88 CHF) et la banque de gestion privée Julius Baer 1,51% (58,70 CHF). Le cimentier LafargeHolcim (-0,87% à 56,85 CHF) a réalisé des ventes meilleures que prévues au 3e trimestre, mais abaissé ses prévisions. Lanterne rouge, Swiss Life (-1,56% à 348,00 CHF). Le réassureur Swiss Re a perdu -0,48% (93,90 CHF) et Zurich Insurance -0,23% (303,20 CHF). La meilleure performance revient à la biopharmaceutique suisse Lonza (+1,17% à 267,10 CHF), après un bond de +3,12% la veille. A Madrid, l'indice IBEX a perdu 1,45% à 10.197,5 points, la déclaration d'indépendance votée par le parlement catalan ayant pesé sur les valeurs bancaires catalanes (Banco Sabadell -4,85% à 1,59 euro; CaixaBank -2,74% à 3,84 euros). Banco Santander a perdu 1,98% à 5,70 euros et BBVA 2,60% à 7,19 euros. Telefonica a cédé 1,22% à 8,69 euros et Inditex (Zara) 0,7% à 31,26 euros. A Milan, l'indice MIB a perdu 0,62% à 22.665 points, malgré les hausses de Luxottica (+2,39% à 48,38 euros), A2A (+2,12% à 1,448 euros) et Tenaris (+1,69% à 11,42 euros). Le groupe bancaire Unicredit a fermé la marche, en recul de 3,37% à 16,91 euros, derrière Banco BPM (-3,29% à 2,994 euros) et Ubi Banca (-2,98% à 4,034 euros). A Lisbonne, l'indice PSI 20 a fini en hausse de 0,12%, à 5.408,46 points. L'une des plus fortes hausses est revenue au distributeur Jeronimo Martins, poids lourd de l'indice PSI (+0,42% à 15,51 euros).
Amazon, Alphabet et Microsoft enflamment A Wall Street A la Bourse de New York vendredi, les résultats éclatants de grands noms de la technologie, Amazon en tête mais aussi Alphabet et Microsoft, ont fait bondir le Nasdaq (+2,20%) et le S&P 500 (+0,81%) à de nouveaux sommets. Selon les résultats définitifs, le Nasdaq, à forte coloration technologique, a gagné 144,49 points à 6.701,26 points et l'indice élargi S&P 500 a pris 20,67 points à 2.581,07 points. Le Dow Jones Industrial Average, freiné par les contre-performances au troisième trimestre de Merck (-6,05%) et Chevron (-4,14%), a avancé plus timidement, de 0,14% ou 33,33 points à 23.434,19 points. Sur la semaine, le Dow Jones a gagné 0,45%, le Nasdaq 1,09% et le S&P 500 0,23%. "Cela fait des semaines qu'on se demande pourquoi le marché monte sans cesse, on a désormais une partie de la réponse: les plus grandes entreprises au monde en termes de capitalisation ont des résultats exceptionnels", a commenté Gregori Volokhine, de Meeschaert Financial Services. Alphabet (+4,80%), la maison mère de Google, Microsoft (+6,41%) et Amazon (+13,22%), respectivement les 2e, 3e et 4e capitalisations de la place new-yorkaise, ont fait part jeudi soir de chiffres dépassant les attentes. En une seule séance, la progression du titre d'Amazon a fait gagner à l'entreprise 61,7 milliards de dollars en Bourse, l'équivalent de la capitalisation du groupe de logistique FedEx. Son fondateur Jeff Bezos est redevenu l'homme le plus riche du monde selon le site du magazine Forbes. La première capitalisation de Wall Street, Apple, a de son côté grimpé de 3,58%. La marque à la pomme a assuré que les pré-commandes pour l'iPhoneX, disponibles depuis vendredi, "dépassaient toutes (ses) espérances". L'annonce d'une croissance économique de 3% au troisième trimestre aux Etats-Unis malgré le choc des ouragans a alimenté la course au record des indices de Wall Street. "Après dix ans de reprise, une croissance de 3% est plus que satisfaisante", a relevé M. Volokhine. "D'autant plus qu'elle ne bénéficie pas spécialement de réformes structurelles, elle profite de la reprise mondiale et des investissements réalisés par les entreprises." Le marché a aussi été porté selon Quincy Krosby de Prudential par les avancées dans les négociations sur la réforme fiscale et par les spéculations sur le prochain patron de la banque centrale américaine (Fed). "La dernière rumeur du jour penche en faveur de Jerome Powell", a-t-elle souligné. S'il est effectivement choisi, cet actuel gouverneur de la Fed, "devrait s'inscrire dans les pas de Janet Yellen", a estimé Mme Krosby. "Mais il a aussi indiqué être en faveur de moindres régulations pour le secteur bancaire, il est Républicain et il a travaillé dans la finance, autant d'éléments bien vus par les marchés." Le marché obligataire montait: signe d'un intérêt accru, le rendement des bons du Trésor à 10 ans baissait à 2,418% contre 2,461% jeudi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,929% contre 2,971% la veille.