La capitalisation du Dogecoin, une cryptomonnaie originellement parodique baptisée en l'honneur d'un chien, a dépassé un milliard de dollar début janvier, ce qui préoccupe déjà ses créateurs. La monnaie virtuelle Dogecoin, qui rend hommage au même internet "Doge" et met en vedette un chien Shiba Inu, a connu une ascension fulgurante au début de 2018, sa capitalisation dépassant un milliard de dollars, d'après la plateforme CoinMarketCap. Ces dernières 24 heures, le volume total des ventes du Dogecoin, basé sur la technologie du Litecoin, a été supérieur à 296 millions de dollars. Le prix de cette crypto-monnaie a augmenté de plus de 400% en un mois, battant un nouveau record (0,01 dollar) le 4 janvier dernier. Selon le créateur du projet, Jackson Palmer, qui a quitté l'équipe de Dogecoin en 2015, il s'agit d'un phénomène inquiétant. "J'ai confiance dans l'équipe de développement de Dogecoin Core pour garder le logiciel stable et sécurisé, mais je pense que cela en dit long sur l'état de la crypto-sphère en général qu'une monnaie avec un chien comme mascotte et qui n'a pas publié de mise à jour du logiciel depuis plus de 2 ans atteigne une capitalisation boursière supérieure à un milliard de dollars", a indiqué M. Palmer cité par les médias. Selon lui, il est préoccupant que la plupart des discussions dans les médias et entre spécialistes portent sur le potentiel d'investissement des crypto-monnaies, puisque cela détourne l'attention des technologies de base et des objectifs de ce mouvement. "C'est un peu effrayant quand on travaille sur des logiciels qui alimentent un réseau d'un milliard de dollars. C'est une grande responsabilité. Et aussi l'une des principales raisons pour lesquelles nous sommes si réticents à implanter n'importe quelle technologie dite innovante dans le client de référence. Je suis quand même fier de ce que nous avons accompli et reconnaissant de faire partie d'une si grande communauté", a pour sa part indiqué Max Keller, un autre développeur du Dogecoin. Le prix de cette monnaie, presque oubliée depuis son apogée en 2014, a recommencé à grimper en mai 2017. Selon le site officiel de cette monnaie virtuelle, "le Dogecoin se différencie des autres monnaies numériques grâce à son extraordinaire et dynamique communauté composée de personnes sympathiques, juste comme vous". Selon des experts, la popularité de cette monnaie pourrait s'expliquer par son prix démocratique, les deux cryptomonnaies les plus connues - le bitcoin et l'ethereum - étant considérées comme trop chères pour la plupart des nouveaux entrants.
"Une bulle qui finira par éclater" Le Bitcoin n'est qu'une bulle qui est devenue populaire uniquement grâce au souhait d'un enrichissement rapide et qui va finir par exploser, a affirmé dans le Boston Globe l'économiste américain Jeffrey Sachs. La plus célèbre des monnaies virtuelles, le Bitcoin, n'est rien d'autre qu'une nouvelle bulle spéculative qui en fin de compte va éclater, a affirmé dans le Boston Globel'économiste américain Jeffrey Sachs, professeur à l'Université Columbia. À l'heure actuelle, quelque 16,8 millions de Bitcoins sont en circulation, ce qui équivaut aujourd'hui à plus de 240 milliards de dollars, alors qu'au début de l'année 2017, ce chiffre n'était que de 16 milliards. "Il est difficile de voir la hausse du prix du Bitcoin autrement que comme une bulle qui va finir par éclater", a-t-il affirmé. Toujours d'après Jeffrey Sachs, la hausse fantastique enregistrée l'année dernière par cette crypto-monnaie n'a aucun fondement réel. Son prix de marché n'est défini que par la confiance de la population qui croit que le bitcoin vaut quelque chose, a-t-il ajouté. Les partisans du Bitcoin affirment que celui-ci est meilleur que le dollar puisqu'il garantit l'anonymat et la protection contre une politique monétaire erronée, car la génération de nouveaux Bitcoins est définie par un algorithme et non par la Banque centrale, a poursuivi Jeffrey Sachs. Toutefois, ils oublient que les devises nationales sont un moyen de paiement légal qui sert à régler les impôts et rembourser les dettes. Aucun pays ne permet et ne permettra sans doute jamais de payer les impôts en Bitcoins. En effet, une telle mesure torpillera le seigneuriage (l'avantage financier direct qui découle, pour l'émetteur, de l'émission d'une monnaie) et réduira le contrôle de la circulation monétaire. Pour ce qui est du caractère anonyme du Bitcoin, cette qualité risque de devenir en pratique une faiblesse. Tous les pays souhaitent contrôler les flux financiers, ce qui est indispensable pour lutter contre les crimes économiques, l'évasion fiscale et le terrorisme. Cela étant, ils n'abandonneront jamais volontairement cette opportunité. Certains pays ayant déjà pris ou prenant des mesures pour régler la circulation des cryptomonnaies, le bitcoin risque un jour de dégringoler, bien qu'il soit difficile de prévoir le jour exact. La raison la plus probable de la popularité que vit aujourd'hui le Bitcoin est le souhait des gens de s'enrichir rapidement, ce qui a plus d'une fois conduit à de tristes conséquences, a conclu Jeffrey Sachs. Le Bitcoin est la plus importante et la plus chère monnaie électronique décentralisée, avec une capitalisation de quelque 254 milliards de dollars. Lancé le 3 janvier 2009, il a connu un violent effondrement pendant la période des fêtes de fin d'année, mais s'échangeait déjà à plus de 15.000 dollars ce mercredi 3 janvier au matin.
Au Venezuela, une cryptomonnaie voit le jour Dans une tentative de surmonter le blocus américain et favoriser le développement économique et social du pays, le Venezuela a commencé l'émission de sa propre monnaie virtuelle, le "Petro". Le Président vénézuélien Nicolas Maduro a annoncé le lancement de l'émission de la monnaie virtuelle nationale "Petro". "J'ai ordonné l'émission de 100 millions de Petro [le nom est dérivé de "petroleo", pétrole en espagnol, ndlr] appuyée par toute la richesse vénézuélienne. Chaque Petro aura la valeur marchande d'un baril de pétrole vénézuélien", a déclaré M. Maduro, cité par la chaîne VTV. "La loi sur la naissance de Petro sera présentée le 14 janvier", a ajouté le chef d'Etat. Début décembre, le Président vénézuélien a annoncé la création d'une monnaie virtuelle basée sur les réserves de pétrole du pays, pour lutter contre le "blocus financier" des Etats-Unis. Outre le pétrole - dont le Venezuela détient les réserves les plus importantes de la planète - la nouvelle monnaie virtuelle sera basée sur le gaz, les stocks d'or et de diamants, a indiqué le Président. Mis en difficulté par la chute des cours du pétrole, dont il tire 96% de ses devises et sanctionné par les agences de notation, le pays est contraint de restructurer une dette extérieure estimée à environ 150 milliards de dollars par certains experts, alors que sa population souffre déjà de graves pénuries d'aliments et de médicaments, faute d'argent pour les importer.
Le Royaume-Uni entend suivre la tendance Le succès du Bitcoin taquine un grand nombre d'acteurs du marché financier, y compris les banques centrales de plusieurs pays. Cette fois-ci c'est la Banque d'Angleterre qui a annoncé son intention d'introduire une cryptomonnaie nationale. La Banque centrale britannique pourrait autoriser l'introduction d'une crypto-monnaie nationale, fait savoir le Telegraph. Selon les médias, dès l'année 2015 la Banque d'Angleterre avait créé un groupe de recherche spécial chargé d'étudier les moyens d'introduction d'une crypto-monnaie liée à la livre sterling. Maintenant les spécialistes de l'autorité bancaire étudient la technologie des transactions digitales, utilisée pour des opérations avec d'autres crypto-monnaies. Selon le porte-parole de la Banque centrale du Royaume-Uni, le groupe de recherche doit présenter les résultats de son travail l'année prochaine. Selon le Telegraph, le patron de la Banque d'Angleterre Mark Carney a déclaré lors d'une rencontre en fin d'année avec le comité parlementaire de finance que "la technologie de base" des transactions cryptographiques suscitait un grand intérêt. "La technologie de base présente vraiment un grand intérêt. En ce moment à la Banque d'Angleterre, nous travaillons sur elle", a déclaré M. Carney. Le patron de la Banque centrale du Royaume-Uni a ajouté qu'il avait déjà mené des négociations avec d'autres banques centrales afin d'introduire une monnaie virtuelle, en précisant que la technologie de blockchain (une base de données distribuée qui fonctionne sans contrôle centralisé) si utilisée pour les transactions entre les banques centrales pouvait "avoir une influence bénéfique sur la stabilité financière et l'efficacité". Auparavant les médias avaient fait savoir qu'Israël et la Suède considéraient également la possibilité d'introduire des crypto-monnaies nationales. Ilyas A.