Le ministre sahraoui délégué pour l'Europe, Mohamed Sidati a appelé, mercredi à Genève, la communauté internationale à "soutenir le processus de paix à l'ONU et à respecter le droit international concernant le Sahara Occidental". Intervenant lors d'une conférence au siège du Conseil des Nations unies pour les droits de l'Homme, M. Sidati a rappelé que "le droit humain international est claire pour le Sahara Occidental, l'occupation marocaine est illégale et l'exploitation de nos ressources naturelles constitue la plus grande menace pour la paix", a indiqué un communiqué de la représentation du Front Polisario en Suisse. Les efforts du Maroc visant à saper les droits du peuple sahraoui à l'UA et à l'UE est une illustration on ne peut plus claire de ses visées et la preuve de son indisponibilité à agir de bonne foi concernant les conventions internationales relatives au Sahara Occidental, a-t-il soutenu. Déplorant la position de certains membres de l'UE qui continuent à aller dans ce sens en tentant de contourner la loi, le responsable sahraoui a rappelé les droits du peuple sahraoui réitérés par la Cours européenne de justice. Le diplomate sahraoui, a exhorté la communauté international à soutenir les efforts de l'envoyé spécial du Secrétaire général de l'ONU pour le Sahara Occidental, Horst Kohler visant à relancer le processus de paix et à prendre des mesures claires dans le sens de l'application du Droit international au Sahara Occidental, y compris l'exercice de pressions sur le Maroc pour sa contribution constructive au processus de paix de l'ONU, à travers le respect et l'application du Droit international afin de parvenir à un règlement politique au Sahara Occidental sous l'égide de l'ONU, garantissant au peuple sahraoui son droit à l'autodétermination. La 37ème session du Conseil des Nations unies pour les droits de l'Homme est marquée par la participation d'une délégation de haut niveau qui compte l'ancien chef de la MINURSO et le ministre de la Direction des relations et de la coopération en Afrique du Sud ainsi que les membres du corps diplomatique accrédités auprès du Conseil des Nations unies pour les droits de l'Homme.
Premier briefing de Kôhler au Conseil de sécurité en mars L'émissaire de l'ONU pour le Sahara Occidental, Horst Kohler, fera son premier briefing au Conseil de sécurité en mars, alors que les consultations avec les parties au conflit précédant cette réunion n'ont pas été achevées. Selon l'agenda prévisionnel du Conseil de sécurité pour le mois de mars, publié mercredi à New York, Horst Kohler présentera son premier rapport sur le Sahara Occidental en mars et sera épaulée pour cette réunion par le nouveau chef de la Minurso, Colin Stewart. Ce briefing, prévu initialement en février, se tiendra en application de la résolution 2351 de 2017 qui a demandé au secrétaire général de l'ONU de présenter un rapport sur la situation qui prévaut au Sahara Occidental six mois après la nomination du nouvel émissaire. La résolution, rappelle-t-on, a invité le secrétariat général à tenir le Conseil de sécurité informé de la manière, dont l'envoyé personnel avance sur la voie d'une solution politique mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara Occidental. Jusqu'ici, le nouvel émissaire a tenu une série de consultations avec une seule partie au conflit, le Front Polisario, et les deux pays voisins, l'Algérie et la Mauritanie. Sa rencontre avec le Maroc, prévue en janvier à Berlin, n'a pas eu lieu. Etant donné l'impasse dans laquelle se trouve le processus de paix, le Conseil de sécurité "pourrait envisager des moyens afin de soutenir Kohler dans ses efforts pour tenir un cinquième round de négociations", souligne-t-on dans ce document. La dernière fois où le Front Polisario et le Maroc se sont installés à la même table de négociations remonte à mars 2012 à Manhasset aux Etats-Unis. Le rôle que devrait jouer M. Kohler est un élément important dans le processus de paix au Sahara Occidental mais il ne sera pas décisif sans le soutien du Conseil de sécurité, s'accordent à dire plusieurs observateurs sans le soutien de cet organe onusien. Rappelant le contexte de ce blocage, le même document a relevé que les divisions au sein du Conseil de sécurité avaient accentué "son incapacité à s'entendre" même sur le règlement des dernières crises survenues au Sahara Occidental. "Le Conseil de sécurité est resté silencieux" sur les crises d'El Guergarat et de la MINURSO (Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental) sur "insistance de la France qui soutient la position du Maroc ", souligne-t-on dans les précisions accompagnant ce document.